Les « négociations trilatérales » proposées par les États-Unis sont une « manœuvre politique »

La Chine est opposée à l'idée américaine de « négociations trilatérales sino-américano-russes sur le contrôle des armements », qui n'est ni sérieuse ni sincère, et n'est rien de plus qu'une manœuvre politique, a déclaré le 10 juillet le ministère chinois des Affaires étrangères.

Ces remarques ont été faites en réponse à la déclaration du Département d'Etat américain du 9 juillet, dans laquelle il « saluait la volonté de Beijing d'engager des pourparlers sur le contrôle des armements ».

Fu Cong, directeur du Département du contrôle des armements du ministère, avait déclaré la veille que la Chine n'avait aucun intérêt à participer aux négociations. Cette déclaration reflète la tendance des États-Unis à feindre l'innocence, a de son côté ajouté le 10 juillet ZhaoLijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse à Beijing, notant que le refus de la Chine de participer à ces négociations est clair pour les États-Unis, mais que ceux-ci continuent de faire pression pour des négociations trilatérales et déforment même le point de vue de la Chine.

« Nous exhortons les États-Unis à répondre positivement à l'appel de la Russie à une extension du nouveau START [Traité de réduction des armes stratégiques], et à réduire encore leur énorme arsenal nucléaire pour créer des conditions permettant à d'autres pays dotés d'armes nucléaires de rejoindre le désarmement nucléaire international », a indiqué M. Zhao.

Selon des observateurs chinois, tout le bruit que les États-Unis ont fait à propos de l'adhésion de la Chine aux négociations est un outil qu'ils utilisent pour exagérer le facteur chinois en termes de désarmement nucléaire.

Pour Zhang Junshe, chercheur émérite à l'Institut de recherche en études militaires navales de l’Armée populaire de libération, « De toute évidence, les États-Unis sont impatients de chercher une excuse pour détourner l'attention de la communauté internationale et pour rendre plausible l’abandon du nouveau START », déclarant le 10 juillet dans le Global Times que « Les États-Unis devraient d'abord réduire leur arsenal nucléaire au niveau chinois s'ils veulent vraiment des négociations sincères ».

D'après les données de groupes de réflexion internationaux, dont la Fédération des scientifiques américains et le SIPRI, les États-Unis disposent d'un énorme arsenal nucléaire, avec 5 800 ogives, soit environ 20 fois celui de la Chine. En conséquence, compte tenu de l'écart énorme entre l'arsenal nucléaire de la Chine et ceux des États-Unis et de la Russie, a noté M. Fu, la Chine doit améliorer ses capacités militaires.