Chine : la fille en fauteuil roulant et son rêve de "Gaokao"

Par : Vivienne |  Mots clés : spinal cord injury,Gaokao,College Entrance Exam,disability
French.china.org.cn | Mis à jour le 08-07-2020

La fille avec une queue de cheval assise au fond de la salle n'attire pas particulièrement l'attention, à moins qu'on apperçoive ses pieds légèrement enflés sur les pédales de son fauteuil roulant et ses fines jambes sous ses pantalons larges.

Chen Yingxin, âgée de 19 ans et élève à l'Ecole des langues étrangères de Fuzhou, capitale de la province chinoise du Fujian (sud-est), a fini son dernier cours de langue chinoise à la veille du Gaokao, examen national d'entrée à l'université du pays, qui est tombé les 7 et 8 juillet cette année.

Elle a été confiné à un fauteuil roulant à l'âge de cinq ans après qu'un accident a paralysé ses membres inférieurs. La fille a souffert dès lors d'escarres.

"Les années au lycée sont les années les plus dures de ma vie", a-t-elle raconté, "j'ai dû passer la moitié de mon temps à l'hôpital, au lieu d'aller en classe".

Ces trois dernières années, Chen Yingxin a eu cinq opérations de chirurgie d'escarres. Elle est même restée un an à l'hôpital pour le traitement.

Sur son lit d'hôpital, la jeune fille a suivi les cours en temps réel sur son smartphone, grâce à un caméra fixé dans sa classe.

"Elle n'a jamais pleuré devant la famille. Mais je sais qu'elle a pleuré quand personne n'était auprès d'elle, chaque fois après l'opération chirurgicale", a fait savoir Chen Yong, père de Chen Yingxin.

Chen Yong a démissionné de son travail pour s'occuper de sa fille, quand cette dernière a été paralysée. Le lycée de Chen Yingxin a offert un emploi à M. Chen à la bibliothèque, pour qu'il puisse prendre soin de sa fille plus aisément.

Malgré la difficulté de se confronter à la fois à la maladie et à la pression des études, le père et la fille se sont mis d'accord que l'abandon des études aurait déçu les personnes qui les ont aidés.

Chaque matin au lycée, les camarades de classe de Chen Yingxin la cherchaient tour à tour à l'entrée de l'école et poussaient la fille en fauteuil roulant en classe. Lorsque les cours se tiennent dans un bâtiment sans ascenseur, les garçons de la classe transportaient la fille et son fauteuil roulant à l'étage supérieur, avec leurs mains.

"Elle a de bons résultats à l'école", a noté Chen Wensheng, reponsable de niveau de la classe de l'élève, ajoutant que "je peux sentir sa détermination ferme, bien qu'elle ne parle pas beaucoup à l'école."

Au lieu de parler, Yingxin s'est tournée vers l'écriture pour exprimer son stress et sa peine cachés.

"L'écriture m'a apporté un soutien spirituel", a-t-elle confié, "quand j'ai été noyée dans la mélancolie et la tristesse, je me débrassais de ces sentiments en les écrivant".

Elle avait publié, avec certains camarades de classe, un livre sur sa vie à l'école primaire et a gagné de nombreux prix dans des concours d'écriture.

Elle rêve de devenir écrivaine et traductrice comme Yang Jiang, épouse du célèbre écrivain Qian Zhongshu.

L'année dernière, Chen Yingxin a obtenu le DSD II, un certificat de langue allemande. Cela lui donne la possibilité de faire une demande d'inscription dans des universités en Allemagne, si elle obtient un bon score au "Gaokao" de cette année. Elle voudrait faire traduction en allemand à l'université.

En souriant pour la première fois lors de l'interview accordée à l'agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle), Chen Yong a exprimé son soutien au rêve de sa fille.

"J'espère qu'elle apprendra à être indépendante. Nous ne pouvons pas nous occuper d'elle pendant toute sa vie. Nous souhaitons qu'elle puisse vivre de manière indépendante et prendre soin d'elle même", a-t-il dit avec une lueur dans ses yeux.

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Source: Agence de presse Xinhua
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