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L’origine du COVID-19 n’est peut-être pas en Chine

French.china.org.cn | Mis à jour le 07. 07. 2020 | Mots clés : COVID-19

Le virus SARS-CoV-2, qui provoque la maladie COVID-19, pourrait ne pas être originaire de Chine, mais s’être développé dans l’environnement pendant plusieurs décennies au cours d’une phase dormante. 

Ainsi, un épidémiologiste britannique a découvert que le virus était largement répandu à travers le monde avant la pandémie et une autre étude a découvert qu’une partie du génome du SARS-CoV-2 existait depuis plusieurs milliers d’années. Citant l’épidémiologiste britannique, le journal The Telegraph indiquait dimanche dernier qu’une « combinaison de conditions aurait déclenché sa propagation virale ».

« Je pense que le virus était déjà là… "là" dans le sens de "partout". Nous pourrions avoir affaire à un virus dormant activé par les conditions environnementales. […] Les agents [pathogènes] n’apparaissent ou ne disparaissent pas. Ils sont toujours là et quelque chose joue le rôle de déclencheur, que ce soit la densité humaine ou les conditions environnementales », explique le Dr Tom Jefferson, un directeur de recherche honoraire du Center for Evidence-Based Medicine (CEBM ou Centre de médecine factuelle) de l’Université d’Oxford.

Le Dr Jefferson note également qu’un nombre croissant de preuves suggèrent que « le virus était ailleurs avant d’émerger en Asie », mentionnant la détection croissante du virus dans les eaux usées à travers le monde.

Une autre étude, qui n’a pas encore été publiée, a permis de découvrir qu’une partie du génome du coronavirus se serait développé il y a près de 60 000 ans, au cours de l’existence de l’homme de Néandertal. Le virus se serait développé par la suite et se retrouve dans les gènes des populations de nombreux pays.

De nouvelles voies de transmission

Le Brésil a récemment annoncé avoir découvert le nouveau coronavirus dans des échantillons d’eaux usées du mois de novembre dernier à Florianópolis. Des chercheurs espagnols avaient précédemment détecté le coronavirus dans des échantillons prélevés dans des eaux usées collectées à Barcelone en mars 2019 et des chercheurs italiens avaient également trouvé des traces du virus dans les eaux usées à Milan et à Turin au mois de décembre dernier.

Des traces du coronavirus ont ainsi été retrouvées plusieurs mois avant son signalement officiel.

Par ailleurs, des foyers du virus se sont développés dans les usines agroalimentaires et de conditionnement de produits à base de viande. Le Dr Jefferson et Carl Henegehan, le directeur du CEBM, estiment qu’il pourrait y avoir de nouvelles voies de transmission, par l’intermédiaire des égouts ou « de toilettes communes associées à des conditions de température fraîche, qui permettent au virus de se développer ».

« Il existe un certain nombre de preuves de la présence extrêmement importante du virus dans les égouts et de plus en plus d’éléments suggérant une transmission fécale. Il y a une forte concentration [du SARS-CoV-2] dans les égouts, dont la température est de 4 °C. Il s’agit là de la température idéale pour la stabilisation et l’activation présumée [du virus] et les usines de conditionnement de la viande sont souvent à 4 °C », notent ces spécialistes, qui appellent les chercheurs à étudier l’écologie du virus.

« Ces épidémies doivent fait l’objet d’une enquête adéquate avec les personnes sur le terrain, une à une. Il faut poser des questions et commencer à construire des hypothèses qui coïncident avec les faits, pas l’inverse », rappellent-ils.


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Source:french.china.org.cn