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La Chine suspend ses importations de volaille américaine de la société Tyson

French.china.org.cn | Mis à jour le 22. 06. 2020 | Mots clés : Tyson 
31 janvier 2020 : mise en place de la viande dans un supermarché de Xining dans la province de Qinghai (nord-ouest de la Chine). L’approvisionnement en produits de nécessité courante reste stable dans les principales villes chinoises, les autorités ayant multiplié les efforts pour assurer un approvisionnement continu et la stabilité des prix dans le contexte du nouveau coronavirus. [Crédit photo : Xinhua/Zhang Long]


La clause de force majeure dans l’accord commercial de phase 1 entre la Chine et les Etats-Unis pourrait s’appliquer si plus d’entreprises de viande aux Etats-Unis sont affectées par le Covid-19, affirment des experts chinois après la suspension dimanche dernier par la Chine des importations de produits de la société Tyson Foods, l’un des plus grands producteurs de viande aux Etats-Unis, à cause du nouveau coronavirus.

Cette suspension ne devrait vraisemblablement pas nuire « fondamentalement » à l’accord commercial de phase 1, dans lequel la Chine s’est engagée à acheter pour 36,5 milliards de dollars US (32,6 milliards d’euros) de produits agricoles américains. Néanmoins, les experts chinois avertissent que des renégociations seront nécessaires si une épidémie de Covid-19 de grande ampleur survient dans le secteur américain de l’agro-alimentaire.

Même si de nombreuses zones particulièrement touchées par le Covid-19 aux Etats-Unis sont liées aux usines de conditionnement de la viande, l’Administration générale des douanes (AGD) de Chine n’a pour le moment pas interdit les importations d’autres entreprises de viande américaines, a annoncé dimanche dernier l’AGD, notant que les expéditions de Tyson arrivées dans les ports ou toujours en transit seront immobilisées. 

Tyson Foods, qui produit près de 20 % du bœuf, du porc et du poulet aux Etats-Unis, a confirmé vendredi dernier que 481 de ses 3748 employés, soit 13 %, avaient été testés positifs au Covid-19. L’entreprise a fait savoir que ces cas « n’auraient pas été identifiés » sans son dépistage à grande échelle. 

« Selon l’accord de phase 1, des renégociations sont nécessaires dans le cas de catastrophes naturelles ou d’incidents inattendus ou incontrôlables, qui rendent impossible le respect de ses engagements. […] S’il y a une propagation majeure du coronavirus dans les entreprises agricoles américaines, il pourrait être nécessaire de renégocier cet accord », explique Hu Qimu, un chercheur de l’Institut de recherche économique Sinosteel. 

Il souligne également que cette suspension des importations a pour unique objectif le contrôle et la prévention du Covid-19 : « A l’heure actuelle, la prévention et le contrôle du virus surpassent le libre-échange dans tous les pays en matière de priorité. […] Il est naturel de suspendre les importations de produits d’entreprises affectées par le Covid-19 après la résurgence de cette maladie dans le marché alimentaire de Xinfadi à Beijing, potentiellement liée au transport réfrigéré des produits agricoles », précise-t-il.

Tyson Foods faisait précédemment l’objet d’une interdiction de la part de la Chine sur les produits américains à base d’œufs et de volaille depuis 2015, qui avait fait suite à une épidémie de grippe aviaire aux Etats-Unis. Cette interdiction avait été levée en décembre 2019 et les entreprises de volaille américaines avaient placé de grands espoirs dans le marché chinois, notamment après l’apparition de la fièvre porcine africaine en Chine, qui a forcé de nombreux consommateurs à trouver des alternatives à la viande de porc. 

D’après le Département de l’Agriculture des Etats-Unis, la Chine avait acheté pour 500 millions de dollars de produits américains à base de volaille en 2013. 

Sanderson Farms, une autre grande entreprise américaine spécialisée dans la volaille, prévoyait la levée en début d’année des 35 % de droits de douane actuels sur les poulets américains après la signature de l’accord commercial de phase 1 entre la Chine et les Etats-Unis.

Après la levée l’année dernière de l’interdiction des importations de volailles américaines, qui a duré près de 5 ans, le représentant au Commerce des Etats-Unis, Robert Lighthizer, avait tablé sur 1 milliard de dollars annuels en exportations de volailles vers la Chine. 

Pour Zhou Xuewhi, un chercheur de l’Académie des sciences sociales de Chine (ASSC), « les cas [de Covid-19] dans une seule entreprise n’affecteront pas l’accord commercial de phase 1 entre la Chine et les Etats-Unis, sauf si une part plus importante de la chaîne américaine d’approvisionnement en viande est infectée ».


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Source:french.china.org.cn