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La Chine peut être en tête de la relance verte

French.china.org.cn | Mis à jour le 28. 05. 2020 | Mots clés : relance verte 
Cameron Hepburn, professeur d’économie environnementale à l’Université d’Oxford et directeur du Programme d’économie de la durabilité à l’Institut pour une nouvelle pensée économique de l’Oxford Martin School


Se concentrer sur l’environnement après la pandémie bénéficierait à la santé de la population et à l’économie.

Cameron Hepburn, professeur d’économie environnementale à l’Université d’Oxford et directeur du Programme d’économie de la durabilité à l’Institut pour une nouvelle pensée économique de l’Oxford Martin School. 

Alors que la nation s’efforce de naviguer dans l’après-COVID-19 lors des « deux sessions » plénières annuelles de l’Assemblée populaire nationale (APN) et de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) actuellement réunies à Beijing, la Chine possède l’opportunité d’accélérer la réponse mondiale face aux changements climatiques après la pandémie, affirme Cameron Hepburn, un professeur d’économie environnementale à l’Université d’Oxford et directeur du Programme d’économie de la durabilité à l’Institut pour une nouvelle pensée économique de l’Oxford Martin School.

Si elles sont conçues avec des préoccupations environnementales à l’esprit, les mesures de relance contre le COVID-19 pourraient stimuler la croissance économique et enrayer la progression du changement climatique : « La direction de la relance économique post-COVID-19 de la Chine modèlera la réponse mondiale face au changement climatique. La Chine va se rétablir plus rapidement que les autres économies majeures et a le potentiel pour être un leader mondial sur le climat », explique-t-il.

Selon lui, de nombreuses mesures présentées dans le Rapport de travail gouvernemental présenté vendredi dernier par le Premier ministre Li Keqiang se concentrent à juste titre sur la stabilisation de l’emploi et la lutte contre la pauvreté. 

« Il est encourageant de voir l’inclusion d’éléments en faveur d’une relance verte. [...] Certaines mesures, notamment dans les énergies renouvelables, les connexions internet, les véhicules électriques, ainsi que la protection et la restauration des écosystèmes clés, concordent avec celles identifiées par des économistes majeurs à travers le monde, comme ayant à la fois un impact économique élevé à court terme et des bénéfices pour le climat à long terme », fait remarquer le professeur.

Du fait d’une diminution de la mobilité et de l’activité industrielle engendrée par la pandémie, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que les émissions mondiales diminueront cette année de 8 %, ce qui surpasse en valeur absolue toutes les diminutions enregistrées lors des autres années.

Toutefois, Cameron Hepburn avertit que les émissions pourraient rebondir voire surpasser les niveaux précédents, si les gouvernements ne gardent pas la durabilité en tête lorsqu’ils essaieront de compenser la productivité perdue.

« La Chine a une réelle opportunité de faire diminuer l’utilisation de pétrole et de charbon. L’utilisation des énergies fossiles va à l’encontre des priorités indiquées dans ce rapport de travail de réduire la pollution atmosphérique, d’améliorer la santé publique et d’augmenter le nombre d’emplois − les énergies renouvelables étant connues pour générer deux fois plus d’emplois que les investissements dans les énergies fossiles – mais aussi de stabilité économique à long terme, étant donné le risque pour les centrales à charbon et au fioul d’être progressivement supprimées, ce qui supprimera également des emplois », souligne-t-il.

« La Chine peut tirer parti de son secteur des énergies renouvelables de pointe au niveau mondial pour se placer en tête de la relance verte. Cela serait meilleur pour son économie, pour l’environnement et pour la santé des Chinois », ajoute-t-il.

Selon un programme environnemental des Nations unies, la Chine a été de loin le premier pays en matière d’investissement dans les capacités en énergies renouvelables au cours de la dernière décennie. La Chine a alloué 758 milliards de dollars (688 milliards d’euros) entre 2010 et le premier semestre de cette année, suivie par les Etats-Unis avec 356 milliards de dollars.


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Source:french.china.org.cn