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La Chine réfute les accusations américaines

French.china.org.cn | Mis à jour le 03. 04. 2020 | Mots clés : ministère des Affaires étrangères,COVID-19


Jeudi, le ministère des Affaires étrangères (MAF) de Chine a passé près de 9 minutes lors d’une conférence de presse routinière pour réfuter les rumeurs éhontées, sans fondements et répétées de certains politiciens américains, incluant le vice-président Mike Pence et le secrétaire d’Etat Mike Pompeo, qui accusent à tort la Chine de dissimuler des données sur le COVID-19.

Lorsqu’il lui a été demandé de commenter un rapport étranger selon lequel trois officiels anonymes des renseignements américains accuseraient la Chine de dissimuler la situation réelle de l’épidémie de COVID-19 et de fournir des chiffres erronés, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying, a fait remarquer que Mike Pence et Mike Pompeo avaient fait des déclarations similaires mercredi.

D’après ces accusations, la Chine aurait dissimulé intentionnellement des informations liées à l’épidémie et en aurait publié de fausses. Elle aurait même commencé à lutter contre l’épidémie en décembre 2019, alors que le monde ignorait encore ce problème.

Le ministère des Affaires étrangères a répété à de nombreuses reprises, que la Chine a été ouverte, transparente et responsable dans sa lutte contre l’épidémie de COVID-19, mais aussi qu’elle a rendu publiques ses informations à la communauté internationale sans rien cacher, a insisté Hua Chunying, notant qu’il est possible à chacun de connaître la réponse à cette question à partir des informations publiées quotidiennement par les autorités chinoises.

« Les sujets concernant la sécurité de la santé publique internationale devraient être jugés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les spécialistes des maladies infectieuses et du contrôle épidémique, et non par des hommes politiques qui ne racontent que des mensonges », a déclaré la porte-parole, qui ajoute que ces accusations infondées sur le manque de transparence de la Chine ont été réfutées mercredi par les officiels de l’OMS lors d’une conférence de presse à Genève.

« Nous compatissons avec les Etats-Unis, qui affrontent une situation épidémique nationale grave… et je peux comprendre que certaines personnes aux Etats-Unis puissent avoir envie de rejeter la faute de cette situation sur quelqu’un d’autre. Nous ne souhaitons pas entrer dans un débat futile, mais ces quelques personnes répandent de façon répétée des rumeurs et des diffamations sans aucune ligne morale, ce qui ne me laisse d’autres choix que de rétablir les faits et la vérité avec vous », a-t-elle expliqué.

« Wuhan a effectivement été le lieu où la maladie a été détectée pour la première fois et annoncée publiquement, mais où et quand celle-ci est-elle apparue ? », a demandé Hua Chunying. Il existe un grand nombre de découvertes et de rapports sur cette question, incluant des rapports d’Italie et des thèses par des spécialistes britanniques, américains et australiens publiés dans des journaux académiques internationaux de premier rang.

En ce qui concerne la découverte de l’origine du virus, la position de la Chine n’a pas changé : il s’agit d’une question majeure, qui doit être déterminée scientifiquement par des professionnels en se basant sur les faits. Les opinions de ces experts doivent être prises au sérieux et respectées par tous, même aux Etats-Unis. La porte-parole du MAF chinois a souligné que la Chine avait une chronologie claire pour sa gestion de l’épidémie, que chacun peut retrouver dans les rapports publics.

Le 27 décembre 2019, Zhang Jixian, la directrice du Département de médecine respiratoire et des soins intensifs dans un hôpital du Hubei, a rapporté pour la première fois trois cas suspects qu’elle avait traités. 

Le 29 décembre, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies et les hôpitaux de Wuhan ont lancé une enquête épidémiologique. 

Le 30 décembre, la Commission de la santé de Wuhan a émis un avis urgent sur le traitement d’une pneumonie de causes inconnues. 

Le 31 décembre, un groupe d’experts de la Commission nationale de la santé est arrivé à Wuhan pour effectuer une enquête sur place.

Le 3 janvier, la Chine a formellement commencé à prendre l’initiative de signaler la situation sanitaire à l’OMS et à d’autres pays, dont les Etats-Unis. 

Le 8 janvier, la source de l’épidémie a été initialement déterminée. 

Le 11 janvier, le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a publié cinq séquences du génome du nouveau coronavirus, partageant ses informations avec l’OMS et le reste du monde. 

« Le 23 janvier, le gouvernement chinois a pris des mesures globales, strictes et rigoureuses sans précédent pour fermer le passage à Wuhan. Ces mesures décisives, rapides et énergiques prises par le gouvernement chinois ont protégé la sécurité et la santé de la population chinoise, et gagné un temps précieux pour prévenir la propagation de l’épidémie au-delà de ses frontières », a rappelé Hua Chunying.

« Comme je l’ai indiqué mercredi, la revue scientifique Science a publié un rapport conjoint de chercheurs britanniques et américains, indiquant que les mesures de prévention et de contrôle de la Chine avaient permis de briser la chaîne de transmission du virus et de gagner un temps précieux pour que le reste du monde puisse prendre des mesures », a souligné la porte-parole.

« Récemment, l’épidémiologiste chargé de conseiller la Maison Blanche, le Dr Anthony Fauci, a également fait savoir qu’il avait refusé de répondre à la requête de certaines personnes aux Etats-Unis, [d’affirmer] que la Chine aurait pu informer trois mois plus tôt le monde ou les Etats-Unis de l’épidémie, car cela ne serait pas vrai », a-t-elle fait remarquer.

Richard Horton, le rédacteur en chef de la revue scientifique médicale The Lancet, a par ailleurs déclaré récemment à la BBC : « [Le message de la Chine était] absolument clair et nous avons gaspillé tout le mois de février. C’est un scandale national. »

La Chine a fait de son mieux pour être ouverte, transparente et responsable, a souligné Hua Chunying : « Je voudrais demander à certains responsables du côté américain : si les Etats-Unis − plutôt que la Chine − avaient été le premier pays à détecter l’épidémie, auraient-ils géré cette situation mieux que le gouvernement chinois ? S’ils estiment que c’est le cas, pourraient-ils alors expliquer ce que les Etats-Unis ont fait au cours de ces deux derniers mois, alors qu’ils n’ont pris que quelques mesures avant février ? »

Un article du New York Times datant du 11 mars indique qu’un médecin américain a commencé à « tirer la sonnette d’alarme » de l’arrivée de l’épidémie aux Etats-Unis dès le mois de janvier. Elle a émis un avertissement puis rapporté les résultats des tests en février. « Mais pourquoi les organes de supervision des Etats-Unis lui ont-ils demandé de garder le silence et d’arrêter les tests ? », a demandé la porte-parole.

« Pourquoi la Maison Blanche a-t-elle exigé des officiels, des Départements de la santé et des spécialistes des Etats-Unis d’obtenir une approbation de la part de Mike Pence avant d’effectuer une déclaration publique concernant l’épidémie ? Pourquoi les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) des Etats-Unis ont-ils arrêté de publier les données du nombre de tests et de morts le 2 mars ? […] Pourquoi Matt McCarthy de l’Hôpital presbytérien de New York (NYP) a-t-il déclaré le 2 mars sur la CNBC, que son hôpital avait dû supplier le Département de la santé pour détecter les patients suspects ? Un grand nombre de rapports, y compris de Bloomberg, appellent les officiels américains à arrêter de se trouver des excuses et de chercher un bouc émissaire pour l’insuffisance de leurs réactions », a fait remarquer Hua Chuying.

« Nous comprenons et nous compatissons avec les Américains, qui sont en train de souffrir. Nous sommes prêts à soutenir les Etats-Unis dans la mesure de nos capacités dans un esprit humanitaire, mais les paroles et les actes de certains responsables politiques américains sont éhontés et contraires à l’éthique. La stigmatisation, la diffamation et les accusations ne peuvent pas compenser le temps perdu, mais les mensonges continus ne feront que faire perdre plus de temps et engendrer plus de morts », a-t-elle insisté.

« Pour l’heure, je suggère sincèrement que ces personnes, en tant que responsables politiques, placent la sécurité et la santé de leur concitoyens au-dessus de la politique. Il est extrêmement immoral et inhumain de poursuivre cette manipulation. Leur comportement devrait être condamné par le monde entier, y compris le peuple américain », a-t-elle ajouté.

Selon la porte-parole, les Etats-Unis feraient bien d’ajuster immédiatement leurs priorités et leurs orientations de travail, et d’engager tous les efforts possibles pour lutter contre l’épidémie et sauver des vies au sein du peuple américain.


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Source:french.china.org.cn