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Une femme dont le diagnostic avait confirmé qu’elle était infectée par le COVID-19 est rentrée samedi de Wuhan à Beijing, soulevant à nouveau des questions sur la gestion des autorités de Wuhan deux jours après la promulgation de mesures d’assouplissement de la circulation, mesures sur lesquelles elles étaient revenues quelques heures plus tard.
De telles questions à l’égard des autorités de Wuhan surgissent ici et là sur les médias sociaux chinois depuis plusieurs jours, alors que le gouvernement central a répété que les voies de communication en provenance et à destination de Wuhan devaient être strictement contrôlées pour remporter la bataille contre l’épidémie.
Cette femme, Mme Huang, a été retrouvée lundi dans un quartier résidentiel de l’arrondissement de Dongcheng. Elle était arrivée de Wuhan samedi et avait été contrôlée juste après son arrivée, car elle souffrait de fièvres intermittentes et de douleurs à la gorge depuis le 18 février à Wuhan, a indiqué mercredi le Centre de prévention et de contrôle des maladies de Beijing.
Mercredi soir, les autorités du Hubei ont lancé une enquête approfondie sur cette question.
Une personne connaissant le dossier a déclaré à yicai.com que cette femme venait d’être libérée d’une prison de Wuhan et avait été diagnostiquée dans cette ville. Comme elle est originaire de Beijing, sa famille l’avait ramenée en voiture dans la capitale chinoise à sa sortie de prison.
Ce problème a généré la controverse sur les réseaux sociaux chinois, des internautes se demandant comment elle avait pu quitter Wuhan et se rendre à Beijing avec ses proches.
La situation épidémique à Wuhan et dans le Hubei est toujours difficile et si la propagation du virus n’est pas freinée, cela pourrait remettre en cause tous les efforts déployés jusqu’à présent et causer une résurgence du virus, ont averti les experts.
Les habitants de Wuhan doivent soumettre une demande et la faire approuver par l’autorité de prévention et de contrôle des épidémies avant d’obtenir un laissez-passer pour quitter Wuhan, a déclaré mercredi au Global Times un employé du Bureau de gestion de la circulation de Wuhan, ajoutant que l’approbation ne sera donnée qu’aux résidents justifiant de besoins spéciaux.
Pour s’assurer que Wuhan et le Hubei mettent pleinement en œuvre les mesures de confinement, Ying Yong, chef du Parti de la province du Hubei, a souligné mardi que les voies de sortie de Wuhan et du Hubei resteront strictement contrôlées.
Plusieurs autres villes de la province ont imposé des limites plus strictes sur les axes de sortie.
Ces mesures ont été prises après que Wuhan a promulgué, puis retiré dans les trois heures une mesure d’assouplissement de la circulation lundi, ce que les experts et les internautes avaient qualifié d’« irresponsable » et de « trop optimiste » par rapport à la situation épidémique.
Près de 2 000 personnes auraient quitté Wuhan pendant ces trois heures pour leur ville voisine, Changsha, une information réfutée par les autorités de Changsha mardi soir.
Jingzhou, l’une des villes du Hubei en quarantaine, a annoncé son intention de suspendre la délivrance de laissez-passer à l’ensemble des personnes et des véhicules à partir de mercredi après-midi. Les permis délivrés précédemment seront annulés et ceux qui sont sur le point de sortir devront revenir sur leurs pas.
Les autorités de Shiyan, une autre ville du Hubei, se sont également engagées à garder strictement chaque axe de sortie de la ville. Les routes interurbaines doivent continuer à appliquer strictement les mesures de contrôle actuelles, qui n’autorisent que les véhicules affectées à la prévention et au contrôle des épidémies, à la livraison des produits de première nécessité et aux secours d’urgence.
Auparavant, les résidents de Jingzhou pouvaient quitter la ville après avoir demandé un permis en ligne avec un certificat sanitaire de leur quartier et du quartier de destination. Ces permis n’étaient pas attribuables aux personnes dont le diagnostic était confirmé ou suspect, ou qui avaient eu des contacts étroits avec des cas confirmés.
Mercredi, un fonctionnaire de Jingzhou avait déclaré au Global Times qu’il approuvait au maximum 2 000 laissez-passer par jour, mais que personne ne pouvait désormais quitter la ville.
« Le grand nombre de permis approuvés est assez choquant. Les responsables des gouvernements locaux sont les personnes les plus importantes dans la lutte contre la propagation du virus, et ils doivent s’en tenir strictement à leurs consignes, et empêcher que le confinement ne soit qu’une simple formalité », a déclaré au Global Times Wang Hongwei, professeur à l’Ecole d’administration et de politique publique de l’Université Renmin de Chine.
Le fait d’empêcher la population de quitter Wuhan et le Hubei a été une grande réussite de la nation lors de l’étape précédente et est lié à la confiance et à l’optimisme de toute la société à l’égard de la lutte contre les épidémies à l’avenir, ont noté les experts.
Source:french.china.org.cn |