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La manière dont va évoluer l’épidémie n'est pas encore claire (experts)

French.china.org.cn | Mis à jour le 19. 02. 2020 | Mots clés : COVID-19,épidémie

Malgré le fait que les nombres de nouvelles infections et de nouveaux décès dus à l’épidémie de COVID-19 ont enregistré leur plus bas niveau, un éminent spécialiste de la santé a déclaré que la transmission de personne à personne à Wuhan, épicentre de l'épidémie, était un obstacle majeur pour endiguer l’épidémie.

Parallèlement, un article récemment publié par des chercheurs du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies affirme que le virus surpasse le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) dans sa capacité de transmission et pourrait avoir infecté jusqu'à 3019 travailleurs de la santé au 11 février, ce chiffre incluant les cas suspects et asymptomatiques.

La Commission nationale de la santé a enregistré lundi 1886 nouveaux cas confirmés et 98 décès supplémentaires dans la partie continentale de la Chine, parmi lesquels 1807 nouvelles infections et 93 nouveaux décès ont été enregistrés dans la province du Hubei, dont Wuhan est le chef-lieu.

Liu Zhiming, neurochirurgien et président de l'hôpital Wuchang de Wuhan, est décédé mardi à 10h30 du COVID-19, a rapporté la Télévision centrale de Chine (CCTV).

En dehors de la province du Hubei, le nombre de nouvelles infections à l'échelle nationale a diminué pour le 14e jour consécutif, a fait savoir le porte-parole de la commission, Mi Feng.

Au total, la commission avait enregistré 72436 cas confirmés et 1868 décès lundi dans la partie continentale de la Chine.

« C'est la première fois que les nouvelles infections quotidiennes à l'échelle nationale tombent sous la barre des 2000, que les nouveaux décès à travers le pays tombent en dessous de 100, et que les nouvelles infections en dehors du Hubei tombent en dessous de 100 cas », a déclaré M. Mi.

« Les nouveaux chiffres montrent que la situation de l'épidémie s'est encore améliorée. La prochaine étape consiste à appliquer des politiques efficaces et à sauver les patients gravement malades pour augmenter le taux de récupération », a-t-il ajouté.

Zhong Nanshan, éminent spécialiste des voies respiratoires et l’un des meilleurs conseillers médicaux du pays, a indiqué lundi que l'épidémie pourrait atteindre son pic à la mi-février ou fin février et se stabiliser progressivement d'ici la fin avril.

Cependant, il a ajouté que le pic à venir n'annonçait pas nécessairement le tournant de l'épidémie, car la vague de personnes retournant au travail à travers le pays risque de donner lieu à une nouvelle vague de contamination, bien que les chances soient faibles en raison d'un dépistage rigoureux dans les grandes villes.

« À l'heure actuelle, il est impossible de donner une projection précise de la trajectoire de l'épidémie, mais le ralentissement constant des taux d'infection à l'échelle nationale montre que l'intervention renforcée menée par le gouvernement central a eu des effets notables », a-t-il affirmé.

Malgré d'énormes efforts à Wuhan pour arrêter la propagation du virus, avec entre autres la conversion d’établissements publics en hôpitaux temporaires, des cas de transmission de personne à personne continuent de se produire dans la ville, a noté M. Zhong lors d'une conférence de presse mardi.

« Il y a deux problèmes urgents auxquels Wuhan est confrontée : isoler les patients infectés des personnes en bonne santé et séparer les patients de ceux qui n’ont attrapé qu’un simple rhume ou une grippe », a-t-il indiqué. « Il est peu probable que la transmission du virus entre les personnes soit interrompue si ces différents groupes restent ensemble ».

Pour résoudre ce problème, des recherches sur des outils de diagnostic perfectionnés et accélérés sont en cours afin de mieux distinguer les maladies normales du nouveau virus.

M. Zhong a ajouté que la prévention des infections en milieu hospitalier était vitale et que des mesures de protection renforcées avaient considérablement réduit ces cas.

« Les hôpitaux de Wuhan étaient autrefois un lieu majeur de transmission du virus pendant les premiers stades de l'épidémie, mais ils font du bon travail maintenant. Dans d'autres villes, très peu d'infections parmi le personnel médical ont été signalées grâce à des efforts de précaution suffisants », a-t-il précisé.

Dans un article publié dans le numéro de février du Chinese Journal of Epidemiology, des chercheurs du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies ont déclaré qu'un total de 3019 travailleurs médicaux avaient contracté le virus au 11 février, comprenant les 1716 cas confirmés annoncés la semaine dernière par la Commission nationale de la santé ainsi que les cas suspects, les cas diagnostiqués par les symptômes cliniques et les tomodensitogrammes, et les cas asymptomatiques.

Le document a également conclu que le COVID-19 n'était pas aussi mortel que le SRAS ou le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS). Cependant, il est plus contagieux, comme en témoigne la recrudescence des infections et les preuves croissantes de la propagation du virus.

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Source:french.china.org.cn