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Les mesures les plus strictes ont été adoptées pour contenir la pneumonie virale

French.china.org.cn | Mis à jour le 22. 01. 2020 | Mots clés : mesures les plus strictes,pneumonie virale

Les autorités sanitaires chinoises adoptent les mesures de prévention et de contrôle les plus strictes pour la nouvelle souche de coronavirus qui a provoqué une épidémie de pneumonie à Wuhan, dans la province du Hubei, alors que l'agent pathogène continue de se propager.

Lundi, 77 nouveaux cas confirmés de ce virus – baptisé 2019-nCoV - ont été signalés dans la partie continentale de la Chine, portant à 291 le nombre total de cas confirmés dans la partie continentale de la Chine, dont six décès, a annoncé mardi la Commission nationale de la santé. Parmi les nouveaux cas, 72 ont été signalés dans la province du Hubei, deux à Shanghai et trois à Beijing.

En outre, 27 cas suspects ont été signalés lundi, ce qui porte le nombre total de cas suspects à 54, a indiqué la commission.

Les autorités sanitaires de Taïwan ont déclaré mardi qu'une femme d'environ 50 ans avait été confirmée infectée par le virus, le premier cas de ce type sur l'île.

Dans la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong, aucun cas confirmé n'avait été signalé mardi soir, mais le nombre de cas suspects était passé à 118 mardi midi, selon les données officielles.

Wuhan, le centre de l'épidémie, a signalé lundi 60 nouveaux cas et deux décès supplémentaires - un homme de 66 ans et une femme de 48 ans. Tous deux sont décédés lundi en raison d'une défaillance d'organes multiples, a indiqué la Commission de la santé de Wuhan. Le nombre total de personnes décédées après avoir contracté le virus est passé à six, tous à Wuhan.

Zhong Nanshan, membre de l'Académie chinoise d'ingénierie et éminent expert en maladies respiratoires, a déclaré que les preuves existantes montrent que le nouveau virus peut se propager de personne à personne, et que l'épidémie pourrait se propager davantage, étant donné que la Chine sera la théâtre d’une migration humaine massive au cours des prochaines vacances de la fête du printemps.

La source de l'infection n'a pas été localisée et ses moyens de transmission ne sont pas clairs. Des experts de la santé conviennent qu'il existe une possibilité de mutation du virus, selon la Commission nationale de la santé.

Face à cette grave situation, la Chine intensifie ses efforts dans plusieurs domaines. Lundi, le président Xi Jinping a ordonné que des efforts résolus soient entrepris pour freiner la propagation du virus, soulignant que la sécurité et la santé des personnes étaient la priorité absolue.

Le Premier ministre chinois Li Keqiang a présidé lundi une réunion exécutive du Conseil des Affaires d'Etat pour coordonner les mesures. Il a appelé toutes les autorités concernées à estimer pleinement la situation et à renforcer la coopération entre les ministères.

M. Li a ordonné la mise en place de mesures préventives plus strictes dans les hôpitaux et une meilleure protection des travailleurs médicaux. La Commission de la santé de Wuhan a annoncé mardi matin que 15 travailleurs médicaux de la ville avaient été infectés.

Mardi également, la Commission nationale de la santé a répertorié la pneumonie causée par ce virus parmi les maladies infectieuses de grade B, une catégorie qui comprend des maladies infectieuses majeures telles que le SRAS, le sida et la polio.

Cependant, le nouveau virus sera pour l’instant traité comme une maladie infectieuse de grade A, qui nécessite les mesures de prévention et de contrôle les plus strictes, y compris la mise en quarantaine obligatoire des patients et une observation médicale pour ceux qui ont été en contact étroit avec des patients, selon la commission.

À l'heure actuelle, seules deux maladies infectieuses - la peste bubonique et le choléra - sont classées comme maladies infectieuses de grade A en Chine.

Wang Yuedan, professeur d'immunologie à l'Université de Pékin, a déclaré que la gestion de cette épidémie en tant que maladie de grade A contribuerait grandement à son contrôle et à sa prévention. Certaines autres maladies infectieuses graves, telles que le SRAS, sont également classées comme maladies infectieuses de grade B mais ont été gérées comme des maladies infectieuses de grade A lors de leurs épidémies, a fait savoir M. Wang.

Mardi, le maire de Wuhan Zhou Xianwang a appelé les habitants à ne pas quitter la ville et les gens de l'extérieur à ne pas se rendre à Wuhan si cela n’était pas absolument nécessaire.

« Une migration humaine réduite pourra diminuer la propagation du virus, atténuant ainsi la pression sur la prévention et le contrôle de la maladie », a-t-il déclaré à la Télévision centrale chinoise (CCTV).

Le gouverneur du Hubei, Wang Xiaodong, a appelé mardi à n’épargner aucun effort pour surveiller et signaler l'épidémie. Il a indiqué qu'aucun rapport en retard ni aucune dissimulation ne serait toléré, et il a demandé une meilleure communication publique pour répondre aux préoccupations du public.

Mardi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré dans un communiqué qu'une transmission durable de personne à personne pouvait exister et a averti que davantage de cas pourraient apparaître en Chine et à l’étranger dans les prochains jours, compte tenu des habitudes de voyage et de l'augmentation des tests.

Le gouvernement chinois partage régulièrement des informations et travaille en étroite collaboration avec l'OMS, a indiqué l’organisation, ajoutant qu'une équipe d'experts de l'OMS travaillait avec des responsables de la santé à Wuhan pour faire face au virus.

« L'OMS encourage tous les pays à poursuivre leurs activités de préparation », a annoncé l'OMS - Chine.

Bien qu'il reste beaucoup à comprendre sur le 2019-nCoV, y compris la façon dont il est transmis, les caractéristiques cliniques de la maladie, sa gravité, la mesure dans laquelle elle s'est propagée et sa source - des progrès sont en cours, a affirmé l’OMS.

La Chine, ainsi que d'autres pays touchés, participeront à une réunion du comité d'urgence convoquée par l'OMS mercredi pour partager des informations sur la maladie, a fait savoir mardi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang.

Des représentants de plusieurs pays, de l'OMS et des experts concernés effectueront des évaluations précises de l'épidémie, a déclaré M. Geng lors d'une conférence de presse quotidienne.




QUESTIONS/REPONSES AVEC DES EXPERTS

Une équipe d'experts de haut niveau créée par la Commission nationale de la santé lundi a répondu à certaines des questions les plus préoccupantes concernant le nouveau coronavirus qui a provoqué l'épidémie de pneumonie à Wuhan, dans la province du Hubei, et qui s'est propagée dans plusieurs régions à travers la Chine et certains endroits à l'étranger.

Origine du virus

Zhong Nanshan, membre de l'Académie chinoise d'ingénierie et éminent spécialiste en maladies respiratoires, a déclaré que le virus provenait très probablement d'animaux sauvages.

Gao Fu, chef du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies : Nous avons recueilli des preuves que le virus est lié à des animaux sauvages dans un marché de fruits de mer à Wuhan, qui a été fermé à la suite du rapport de l'épidémie. Nous avons identifié le nouveau coronavirus sur le marché. Nous ne sommes pas certains de la source de l'infection, car nous n'avons pas découvert quel animal en particulier est responsable. Les six coronavirus connus des humains, y compris celui qui a causé le Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), provenaient de mammifères sauvages.

Yuan Guoyong, membre de l'Académie chinoise d'ingénierie : Nous ne devrions pas manger d'animaux sauvages. Nous devons respecter la vie des animaux sauvages et leurs habitats, car nous partageons la même Terre.

Comparaison avec le SRAS

Yuan Guoyong : Le nouveau coronavirus est différent du SRAS, et les deux virus entraînent des conditions cliniques et infectieuses différentes. À l'heure actuelle, il n'est pas encore clair comment le nouveau virus va se développer et comment il affecte les humains, et beaucoup de travail doit être fait.

Li Lanjuan, membre de l'Académie chinoise d'ingénierie : Depuis l'épidémie de SRAS, la Chine a construit un très bon système de prévention et de contrôle des maladies, et notre capacité à prévenir et contrôler les maladies a considérablement augmenté. C'est pourquoi nous avons développé avec succès des méthodes de test pour le nouveau virus peu après le début de l'épidémie.

Zhong Nanshan : Je suis convaincu qu’une situation comme l’épidémie de SRAS il y a 17 ans ne se répétera pas. Nous avons réussi à identifier le nouveau coronavirus dans les deux semaines suivant l'épidémie et nous avons de très bons systèmes de surveillance des maladies et de quarantaine. Je ne pense donc pas que le nouveau virus nuira à la société et à l'économie comme l'a fait le SRAS.

Moyens de contrôle et de prévention des maladies

Zhong Nanshan : La meilleure façon de prévenir et de contrôler la maladie est d'identifier et de diagnostiquer les cas le plus tôt possible et de les mettre en quarantaine pour traitement. Diverses autorités, dont les autorités sanitaires, devraient assumer leurs responsabilités. Pour Wuhan, il est important de minimiser l'exportation du virus. La ville prendra des mesures strictes pour identifier les cas dans son aéroport et ses gares. Des vérifications de la température corporelle doivent être appliquées, et nous suggérons aux résidents de la ville avec des températures anormales de ne pas partir, ce qui est très important.

Zeng Guang, épidémiologiste en chef au Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies : Pour Wuhan, tout le public devrait agir et tous les ministères devraient conjuguer leurs efforts pour lutter contre la maladie.

Disponibilité de médicaments efficaces contre la maladie

Zhong Nanshan : Semblable au SRAS, il n'existe actuellement aucun médicament efficace contre cette maladie, mais nous faisons des recherches sur les animaux et essayons certains médicaments traditionnels chinois.

Impact sur la période de pic des voyages autour des vacances de la Fête du Printemps

Zhong Nanshan : Nous en sommes maintenant à un stade critique. Nous estimons que le nombre de cas continuera d'augmenter pendant la période de pic des voyages de 40 jours, qui a commencé le 10 janvier.

Zeng Guang : Nous espérons que nous pourrons prendre des mesures afin que le nombre de cas n'augmente pas trop et puisse diminuer rapidement après cette période de voyages.

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Source:french.china.org.cn