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La visite de Xi Jinping au Myanmar fait entrer les relations bilatérales dans une nouvelle ère

French.china.org.cn | Mis à jour le 19. 01. 2020 | Mots clés : Xi Jinping,Myanmar

Divers accords de coopération signés

Lors de la visite d'État du président chinois Xi Jinping au Myanmar de vendredi à samedi, la Chine et cette nation d'Asie du Sud-Est ont convenu de travailler ensemble pour bâtir une communauté de destin, inaugurant un nouveau chapitre dans leurs relations bilatérales.

Le respect et la confiance mutuels ainsi que l'accent mis par les deux pays sur le développement économique porteront la coopération bilatérale à un niveau supérieur, ont affirmé des experts.

Au cours de la visite, plusieurs accords ont été signés en présence de M. Xi entre des entreprises chinoises et birmanes dans des secteurs tels que la politique, le commerce et les investissements, les échanges entre les peuples et la coopération régionale, a rapporté l'agence de presse Xinhua.

Dans un communiqué conjoint publié samedi par la Chine et le Myanmar, la Chine a indiqué être prête à offrir son aide au Myanmar pour améliorer les conditions d'installation des rapatriés birmans de retour du Bangladesh, qui avaient fui les troubles sociaux dans l'État de Rakhine. Le Myanmar a réitéré qu'il recevrait ces personnes sur la base d'un traité bilatéral avec le Bangladesh.

La Chine soutient fermement le Myanmar dans la poursuite d'une voie de développement adaptée à ses propres conditions nationales ainsi que ses efforts pour maintenir le développement et la stabilité. Parallèlement, le Myanmar a exprimé son soutien au principe d'« une seule Chine », selon le communiqué.

Le soutien et le respect de la Chine pour le Myanmar concernant sa position à l'égard de l'État de Rakhine sont conformes aux pratiques chinoises visant à faire progresser son propre développement et celui de la communauté internationale en matière de droits de l'Homme. Cela pourrait également aider à améliorer le développement des droits de l'Homme au Myanmar et est bénéfique pour la stabilité et le développement de la région de l'Asie du Sud-Est, a avancé samedi Qian Jinyu, doyen exécutif de l’Institution des droits de l’Homme de l’Université de sciences politiques et de droit du Nord-ouest, dans la province du Shaanxi.

La Chine et le Myanmar sont deux pays qui connaissent des situations ethniques et religieuses complexes. Comment protéger efficacement les droits des personnes et promouvoir le développement des droits de l'Homme sont leurs principales préoccupations. Pour ces pays en développement, la manière dont ils choisissent de promouvoir les droits de l'Homme et le développement social dépend de la manière d’apporter du bonheur aux gens, a affirmé M. Qian.

Certains pays occidentaux font preuve de préjugés et de fermeture d’esprit en critiquant la Chine pour avoir « échangé » son soutien au Myanmar concernant ses politiques dans l'État de Rakhine pour obtenir le soutien du Myanmar envers les politiques de la Chine dans sa région autonome ouïghoure du Xinjiang et la région autonome du Tibet , a déclaré M. Qian.

Des opportunités dans le cadre de « La Ceinture et la Route »

M. Xi et la conseillère d'État du Myanmar Aung San Suu Kyi ont annoncé que la Chine et le Myanmar avaient convenu samedi de travailler ensemble pour bâtir une communauté de destin lors de leurs entretiens officiels tenus dans la capitale birmane Naypyidaw.

M. Xi est arrivé vendredi pour une visite d'État chez son voisin asiatique dans le cadre de la célébration par les deux pays du 70e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques. Il s'agit de la première visite au Myanmar d'un président chinois en 19 ans.

Lors de la visite de M. Xi, la Chine et le Myanmar ont forgé une coopération économique plus étroite dans le cadre de l'initiative de « La Ceinture et la Route ».

La signature d'accords de coopération marque une étape importante pour faire passer le Corridor économique Chine-Myanmar (CMEC, acronyme anglais) de simple concept à la période de planification et de construction substantielle dans le cadre de la construction conjointe de « La Ceinture et la Route ».

Le CMEC est la priorité de la coopération bilatérale dans le cadre de « La Ceinture et la Route », et cela apportera des bénéfices aux peuples des deux pays, en particulier au Myanmar, selon le communiqué.

Les deux pays ont convenu d’élargir le rôle du port de Kyaukphyu dans la promotion de la construction du CMEC, qui comprendra également une zone économique spéciale à la frontière et un nouveau projet de ville à Rangoun. La construction de projets de connectivité des infrastructures comme les autoroutes et les chemins de fer sera également accélérée.

Chang Zhenming, président de la China International Trust Investment Corporation (CITIC), société chinoise qui dirige un consortium dans le développement du projet portuaire, a déclaré samedi au Global Times que la CITIC visait à faire du port en eau profonde l'un des ports à conteneurs les plus grands et les plus efficaces d'Asie afin de servir de passerelle vers l'Inde, l'Afrique et le Moyen-Orient pour le Myanmar et les pays de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est).

On estime que le projet rapportera 15 milliards de dollars de recettes fiscales au gouvernement du Myanmar pendant la période de concession et fournira 100 000 emplois aux habitants chaque année, a affirmé M. Chang.

Le CMEC adoptera une nouvelle phase de développement à un rythme plus rapide, et les principaux projets du CMEC joueront un rôle de démonstration et de soutien dans la poursuite de la construction du Corridor économique BCIM (Bangladesh, Chine, Inde et Myanmar), qui couvre près de 3 milliards de personnes, ont noté les experts.

Xu Liping, directeur du Centre pour les études de l’Asie du Sud-Est de l'Académie chinoise des sciences sociales, a indiqué samedi au Global Times que, compte tenu de la préparation complète de ces projets, telles que les études de faisabilité et l'authentification des projets de « La Ceinture et la Route », leur mise en œuvre devrait débuter rapidement.

Alors que certains médias occidentaux et asiatiques ont décrit ces projets comme une stratégie géopolitique pour faire avancer les intérêts de la Chine au Myanmar, et alors que des médias indiens affirment également que la Chine pose « un grave défi » à la sécurité de l'Inde en raison des liens plus étroits entre la Chine et le Myanmar, des experts ont réfuté ces « idées bornées ».

« Ils sont trop inquiets. Le Myanmar a une position stratégique clé, mais cela n'a aucun sens d'interpréter les liens plus étroits entre la Chine et le Myanmar comme un encaissement stratégique de la Chine », a avancé M. Xu.

Selon lui, le renforcement de la coopération entre les deux pays est basé sur le besoin de leurs peuples plutôt que sur un intérêt géopolitique, alors qu'ils partagent une poursuite commune du développement économique, ce qui facilite l’amélioration des relations bilatérales.

Alors que les incertitudes persistent et devraient augmenter pour l'économie mondiale en 2020, un partenariat plus fort entre la Chine et le Myanmar contribuera à stabiliser et à améliorer l'économie régionale, a-t-il ajouté.

Qian Feng, chercheur à l'Institut national de stratégie de l'Université Tsinghua à Beijing, a déclaré samedi au Global Times que dans les régions d'Asie du Sud et d'Asie du Sud-Est, « La Ceinture et la Route » proposé par la Chine partage une vision avec la politique indienne « Look East (Regard vers l’Est) », les deux promouvant la connectivité dans la région.

« Les relations sino-indiennes étant entrées dans une nouvelle phase de développement solide et stable ces dernières années, les deux puissances asiatiques devraient unir leurs forces dans le développement régional », a affirmé M. Qian.

Certains responsables et analystes birmans, qui ont évoqué les avantages réels des projets de « La Ceinture et la Route », ont réfuté les tentatives « occidentales » de ternir l’initiative.

U Ko Ko Hlaing, co-fondateur de l'Institut des études stratégiques et internationales du Myanmar, a indiqué au Global Times que pour le Myanmar, des liens plus étroits avec la Chine répondent à la pénurie d'infrastructures locales, créent des emplois et améliorent le niveau de vie des habitants.

Le Myanmar pourrait également servir de passerelle stratégique pour la Chine vers le marché sud-asiatique et l'océan Indien. La connectivité des infrastructures entre les deux pays stimulera également le développement des provinces du Yunnan et du Sichuan (sud-ouest de la Chine).

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Source:french.china.org.cn