Les émeutiers de Hong Kong battent en retraite

La plupart des émeutiers les plus radicaux de Hong Kong ont annoncé qu’ils renonçaient à la violence. Ainsi, le mouvement de « la terreur noire » s’éteint, alors que le camp d’opposition concentre désormais son attention sur les prochaines élections de septembre.

Des membres du groupe « Torch Squad », tristement célèbre pour ses cocktails Molotov, ont annoncé que le groupe avait été dissout, un signe que la lutte sur le front est en train de décliner. Sur les réseaux sociaux, un membre a fait savoir qu’il quittait le groupe, se plaignant que l’opération de « chasse aux fantômes » au sein des « combattants sur le front » avait sapé l’unité et que la lutte avait usé tout le monde. La « chasse aux fantômes » se réfère aux efforts des manifestants de démasquer les officiers de police en civil au sein de leur groupe.

Une source basée à Hong Kong affirmait mercredi qu’il y avait moins de manifestants radicalisés en première ligne, la police ayant arrêté 7000 personnes. Selon elle, la stratégie d’infiltration de la police a permis de condamner de nombreux émeutiers et d’avoir un effet dissuasif.

Les analystes ont attribué au chef de la police hongkongaise, Chris Tang Ping-keung, qui est entré en fonction en novembre, le mérite d’avoir correctement géré les troubles civils, renforcé la confiance publique et restauré la paix. Les stratégies du commissaire Tang ont été « dures mais habiles », explique Joe Chan Cho-kwong, l’ancien président de la Junior Police Officers’ Association.

Mardi soir sur Facebook, l’ancien chef de l’exécutif de la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong, Leung Chun-ying, a noté que « le mouvement de la terreur noire [était] entré dans une troisième phase ». Selon lui, « les détails des actes criminels des émeutiers vont continuer à être exposés devant les tribunaux et le public deviendra ainsi plus conscient de leurs fautes ». Leung Chun-ying prédit que plus d’émeutiers « vont implorer la clémence de la justice », ce qui portera « un coup fatal au moral de la terreur noire ». Plus de membres de groupes radicaux vont témoigner contre d’autres membres et créer ainsi plus de suspicions au sein de ces groupes, affirme-t-il.

D’après Joe Chan, « les émeutiers des différentes factions » voulaient augmenter leur voix politique au cours de la première phrase, après le début des troubles au mois de juin dernier. Il estime que les conflits et les luttes vont graduellement être transférés au parlement, car la violence décroissante bénéficiera au camp pan-démocratique lors de l’élection du Conseil législatif de Hong Kong à l’automne 2020, qui constitue la « prochaine cible des émeutiers ».

Li Xiaobing, un analyste des affaires de Hong Kong, Macao et Taiwan à l’Université Nankai de Tianjin, estime que les objectifs et les moyens employés par les émeutiers étaient « tous injustifiables et défavorables pour les Hongkongais » et ils ne pouvaient donc pas durer longtemps. Selon lui, la plupart des émeutiers radicaux sont « orientés sur les bénéfices » et ils « s’écroulent lorsque les intérêts internes ne sont pas répartis également ». Li Xiaobing ajoute qu’une majorité de Hongkongais attend avec impatience la fin de ces troubles qui durent depuis sept mois et le retour de la paix.

Depuis le lancement le 8 octobre dernier par la police de Hong Kong d’une ligne téléphonique directe pour dénoncer les violences, la police a reçu plus de 800000 messages de la part de citoyens concernés concernant les actes illégaux des émeutiers nécessitant une enquête.