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Les cocktails Molotov menacent le système judiciaire hongkongais

French.china.org.cn | Mis à jour le 10. 12. 2019 | Mots clés : Hong Kong,Haute Cour
Le 8 décembre 2019 : des flammes jaillissent de l’entrée du bâtiment abritant la Haute Cour de la région administrative spéciale de Hong Kong, visée par les émeutiers. La Cour d’appel final de Hong Kong a également été prise pour cible. [Crédit photo : China Daily]


Les attaques au cocktails Molotov sur les portes de la Haute Cour et de la Cour d’appel final de la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong représentent une menace pour son système judiciaire, affirmaient lundi des experts juridiques.

Ces remarques ont fait suite aux attaques au cours desquelles des éléments radicalisés, incapables d’atteindre les palais de justice, ont mis le feu à leurs portes d’entrée, après le rassemblement largement pacifique organisé dimanche dernier.

Le nombre de manifestants radicaux impliqués dans ces incendies fait l’objet d’une enquête, ont indiqué les autorités. Les murs extérieurs de l’enceinte judiciaire ont également été taggués.

Ces actes constituent une « menace flagrante » pour le système judiciaire de Hong Kong, a déclaré le l’avocat Lawrence Ma Yan-kwok. Selon lui, certains émeutiers auraient ainsi tenté de menacer les juges, de façon à ce qu’ils infligent des peines moins sévères aux personnes arrêtées et inculpées au cours des six derniers mois dans la RAS. Les troubles avaient été déclenchés par un projet d’amendement désormais retiré concernant les extraditions.

Lundi, la police avait procédé à 6022 arrestations depuis que les manifestations anti-gouvernementales ont commencé à paralyser la RAS en juin dernier. Sur l’ensemble des personnes arrêtées, 956 ont été accusées de crime, incluant la participation à des émeutes, la possession d’armes offensives et la participation à des rassemblements illégaux.

« Avec la progression des affaires et le nombre croissant de personnes inculpées et condamnées, le Département de la Justice et les tribunaux sont devenus des cibles », explique Ma Yan-kwok. L’inquiétude est que les juges eux-mêmes pourraient devenir des cibles de harcèlement, ajoute l’avocat, qui est également président de la Hong Kong Legal Exchange Foundation, une plateforme pour les échanges entre les avocats notamment de Hong Kong et d’Australie.

« J’ai peur qu’il s’agisse d’un message envoyé au système judiciaire, ayant pour intention de contraindre les juges à relâcher les émeutiers en les menaçant physiquement », avance pour sa part Willy Fu Kin-chi, professeur de droit de l’Université Shue Yan et secrétaire général de la fondation.

D’après lui, l’effet dissuasif de la sanction serait sapé si les personnes reconnues coupables d’avoir enfreint la loi étaient sanctionnées légèrement. Le gouvernement de Hong Kong est responsable du renforcement de l’éducation légale, y compris d’expliquer aux jeunes les conséquences d’une infraction à la loi.

Pour Ronny Tong Ka-wah, un avocat membre du Conseil exécutif de la RAS, ceux qui ont taggué « L’état de droit est mort » sur les murs de l’enceinte judiciaire utilisent non seulement un moyen d’expression illégal, mais transmettent également un message « déraisonnable » : « L’état de droit n’est pas mort, lorsque les tribunaux jugent de façon impartiale les personnes accusées d’actes criminels. Au contraire, il s’agit d’une validation de l’état de droit », insiste-t-il. 

Ronny Tong Ka-wah affirme être confiant sur la capacité du système judiciaire à continuer de fournir des décisions judiciaires de façon professionnelle et équitable.


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Source:french.china.org.cn