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Les politiques mettront l’accent sur la stabilité de la croissance et la réduction des risques en 2020

French.china.org.cn | Mis à jour le 05. 12. 2019 | Mots clés : PIB

Selon des économistes, l'objectif du PIB pour l'année prochaine devrait être d'environ 6%

Les politiques macroéconomiques en Chine devraient arriver à un équilibre entre stabilité de la croissance et prévention des risques l'année prochaine, la croissance globale du PIB au cours de cette période devant avoisiner les 6%, ont affirmé mercredi des économistes.

Ces propos ont précédé la très attendue Conférence de travail économique centrale qui se tiendra à la fin du mois, une réunion à haut niveau qui fixera le ton politique pour l'année prochaine et durant laquelle des discussions seront engagées afin de savoir si l'objectif de PIB devrait rester supérieur à 6% ou être autorisé à passer sous cette barre.

Contrairement à il y a 10 ans, des efforts supplémentaires sont certainement nécessaires pour maintenir un taux de croissance de 6% et plus, y compris une politique budgétaire expansionniste et une tolérance plus élevée de la croissance de la dette face à l'affaiblissement de l'efficacité des investissements, ont déclaré les économistes.

L'objectif de taux de croissance du PIB pour 2020 pourrait être fixé à « environ 6% », comparé à la fourchette « de 6% à 6,5% » qui avait été annoncée pour 2019, a fait savoir Lu Ting, économiste en chef pour la Chine chez Nomura Securities.

Pour soutenir un tel objectif, le ratio de déficit budgétaire – qui est le ratio du déficit budgété par rapport au PIB total – devrait passer de 2,8% à 3% l’année prochaine, tandis que la politique monétaire aura encore moins de marge de manœuvre pour un assouplissement, a indiqué M. Lu.

Il est probable que d'autres réductions d'impôts et de taxes soient présentées l'année prochaine car ces mesures constituent un élément important de la politique fiscale. Mais le montant ciblé sera fixé à un niveau inférieur à celui de 2019, étant donné les difficultés de dépense budgétaire auxquelles font face certaines collectivités locales, ont révélé des experts proches du ministère des Finances. Le total des réductions d'impôts et de taxes dépassera les 2300 milliards de yuans (326 milliards de dollars) cette année, avait déclaré plus tôt le ministre des Finances Liu Kun.

Lu Ting, de Nomura Securities, a affirmé qu'il n'était pas nécessaire que le gouvernement maintienne un taux de PIB supérieur à 6%, un point de vue qui n’est cependant pas partagé par Yu Yongding, économiste en chef à l'Académie chinoise des sciences sociales. Dans une récente tribune, M. Yu a déclaré que la première priorité du gouvernement devrait être de mettre fin à la baisse de la croissance du PIB, car une croissance en baisse aggrave les indicateurs de stabilité financière.

Les incertitudes sur les négociations commerciales sino-américaines et les défis extérieurs inciteront les décideurs politiques à se concentrer davantage sur le maintien d'une croissance stable, contrairement aux deux dernières années où la prévention des risques était une priorité, a avancé Mao Zhenhua, fondateur et président de China Chengxin International Credit Rating Co.

Mais le maintien d'un taux de croissance plus élevé aurait des effets latéraux, comme une expansion rapide du crédit, ont déclaré les économistes, qui ont ajouté que l'endettement des ménages s'était accéléré au cours des trois premiers trimestres de cette année.

« La Chine a fait preuve d’une forte volonté de réduire les risques », a indiqué Nicholas Zhu, vice-président et responsable des crédits chez Moody's Investors Service. M. Zhu a souligné que les agences de notation mondiales surveillaient de près si l'endettement financier augmentait en raison des mesures de relance visant à réduire les pressions à la baisse sur l'économie.

Yi Gang, le gouverneur de la banque centrale chinoise, a déclaré dans une tribune récente que la Chine maintiendrait une politique monétaire prudente, même si le ralentissement économique mondial devrait durer longtemps.

Dans la tribune, M. Yi a noté que le développement économique ne devait pas être jugé uniquement sur la base de la croissance du PIB. Selon lui, le pays devrait se méfier d'une contraction du crédit dans certaines régions à mesure que la pression à la baisse se renforce.

Le pays est toujours en train de passer à une économie axée sur la consommation. La consommation a contribué pour plus de 60% à la croissance du PIB de la Chine au cours des trois premiers trimestres de cette année. En outre, le secteur des services devrait contribuer davantage à la croissance, selon le Bureau national des statistiques.

En conséquence, le secteur des services absorbera une main-d'œuvre massive, a indiqué M. Zhu, de Moody's. « Malgré le ralentissement de la croissance économique en Chine, très peu de personnes ont perdu leur emploi. Le chômage n'est pas très préoccupant dans le pays, car de nombreuses opportunités d'emploi sont en train de passer du secteur manufacturier au secteur des services en raison de la transition économique en Chine ».

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Source:french.china.org.cn