La police de HK met en garde contre l’exaltation de la violence

Un porte-parole de la police de Hong Kong a qualifié d’ « inhumains » les actes de violence perpétrés contre des résidents ce week-end dans la ville, affirmant que le fait de rationaliser et d’exalter la violence ne fera que tuer Hong Kong.

Les commentaires formulés lors d'une diffusion en direct sur Facebook lundi après-midi après l’annulation d’un point de presse de routine la suite de perturbations venant de certains journalistes.

Tse Chun-chung, surintendant principal du service des relations publiques de la police de Hong Kong, a présenté des vidéos et des images d'émeutiers endommageant l'entrée du bureau de l'Agence Xinhua à Hong Kong samedi, mordant l'oreille du conseiller de district Andrew Chiu, jetant des cocktails Molotov et attaquant les résidents à travers la ville.

La police a diffusé une vidéo montrant des émeutiers frappant un homme à Mong Kok, lui arrachant ses sous-vêtements et le laissant le visage couvert de sang

Cette « humiliation publique » allait « totalement à l’encontre de l'humanité », a souligné M. Tse.

Depuis vendredi dernier, la police de Hong Kong a arrêté 325 personnes – 247 hommes et 78 femmes âgés de 14 à 59 ans – pour possession d'armes offensives et agression sur des policiers, a-t-il indiqué. Trois hommes ont été arrêtés pour leur implication présumée dans l'incident dans un centre commercial où un membre du conseil de Hong Kong avait été mordu et son oreille arrachée. La police mènera une enquête complète sur cette affaire et traduira tous les suspects en justice, a-t-il ajouté.

« Hong Kong n'est pas un lieu sans loi » a affirmé M. Tse. « Pour ceux qui enfreignent la loi, la police se chargera de la faire respecter. Les centres commerciaux et les domiciles ne seront pas des refuges pour les criminels. La police a le droit de pénétrer dans ces lieux. »

Selon des experts chinois, les actes de violence de ce week-end montrent que Hong Kong est de plus en plus divisé.

« En plus du conflit violent grandissant entre la police et les émeutiers, la violence entre personnes aux opinions politiques différentes est également en hausse au sein de la communauté », a déclaré Lau Siu-kai, vice-président de l'Association chinoise des études de Hong Kong et de Macao, au Global Times lundi. Selon lui, cela signifie que de plus en plus de gens sont en colère contre les manifestants qui créent le chaos à Hong Kong. « Les manifestants font maintenant face à une résistance croissante de la part de la société, qui a déjà beaucoup souffert sur le plan économique et politique. »

Douze policiers ont été blessés lors des émeutes de ce week-end, a remarqué M. Tse. Et de souligner qu'il incombait à la police de Hong Kong de rétablir l'ordre public et de répondre aux attentes de la population. « Ne cherchez pas d'excuses pour exalter la violence des émeutiers », a-t-il dit. « Poursuivre un tel déchainement de violence est une situation perdant-perdant. »

Pendant la retransmission, M. Tsé a par ailleurs remarqué que plus de 5 mois de « catastrophe provoquée par l'homme » avaient endommagé la ville. Au cours des cinq mois de violentes manifestations, «460 feux de signalisation ont été endommagés, environ 45000 mètres de balustrades ont été démantelées et 85 stations de métro MTR ont subi des dégâts », a-t-il noté.  Si la société reste silencieuse alors que les émeutiers bloquent la circulation, allument des feux, détruisent des magasins et frappent les habitants qui ont des opinions divergentes, « il n’y aura personne pour vous défendre si vous êtes attaqué un jour par des émeutiers ».

« La violence, c’est ce que les gens ordinaires utilisent de manière privée pour régler leurs différends », précise Liang Haiming, doyen de l'Institut de la Ceinture et la Route à l'Université de Hainan, au Global Times lundi. « C'est illégal, et si le gouvernement de la Région administrative spéciale de Hong Kong (RAS de HK) laissait ces personnes continuer à recourir à la violence, Hong Kong sera davantage divisée », a-t-il remarqué. Et d’avertir  que de tels actes de violence se reproduiront à moins que le gouvernement de la RAS de HK agisse pour y mettre fin et rétablir l'ordre le plus rapidement possible.

La police de Hong Kong a organisé l'événement en ligne après l'annulation d'une conférence de presse de routine, prévue à 16 heures lundi, car six journalistes avaient organisé une manifestation dans la salle de conférence et refusaient de quitter les lieux malgré la demande insistante de la police. « Ils ont privé le public de l'accès aux informations de la police et ont également privé d'autres journalistes de leur droit de couvrir notre conférence de presse », a remarqué M. Tse.