L’obsession américaine de la guerre commerciale rapproche la Chine et l’UE

Alors que la guerre commerciale sino-américaine se poursuit, la dynamique pour une coopération renforcée s’est accélérée entre la Chine et l’Union européenne. Lundi, le membre du Conseil des affaires d’Etat et ministre des Affaires étrangères de Chine, Wang Yi, a déclaré à Paris que la Chine et la France allaient signer 30 à 40 contrats au cours de la prochaine visite du président français Emmanuel Macron en novembre, indique un rapport de l’AFP.

La France étant un baromètre de l’Europe, l’approfondissement de la coopération économique et commerciale sino-française laisse indubitablement présager de belles perspectives pour le développement des relations économiques et commerciales sino-européennes.

Wang Yi a également exprimé sa confiance vis-à-vis de la conclusion du Traité d’investissement bilatéral (TIB) Chine-UE. Les négociations sur le TIB, qui recouvre l’accès au marché, les listes négatives et la neutralité concurrentielle, ont débuté en 2014 et un accord de haut niveau devrait être signé en 2020.

Alors que l’économie mondiale affronte une situation turbulente faite d’incertitudes et de troubles politiques, la Chine et l’UE ont plus que jamais besoin de parvenir à un tel accord.

La guerre commerciale sino-américaine a engendré des vents contraires au développement des relations économiques et commerciales sino-européennes et, de manière générale, les transitions commerciales déclenchées par le conflit entre les Etats-Unis et la Chine peuvent difficilement bénéficier à l’économie de l’UE. Etant donné la perturbation des chaînes de valeur mondiale par ce conflit commercial, l’économie de l’UE risque à l’avenir d’en pâtir encore davantage.

Sur une note plus positive, les deux parties ont toutefois réalisé qu’elles devaient résoudre de façon coordonnée leurs problèmes en matière de commerce et d’investissement, plutôt que faire pression l’une sur l’autre de manière arbitraire à l’instar des Etats-Unis. A cet égard, la guerre commerciale sino-américaine a en réalité accéléré la dynamique en faveur du renforcement des liens sino-européens.

Il existe une base pour la coopération et les bénéfices mutuels entre la Chine et l’UE. D’après les statistiques du ministère chinois du Commerce (MOFCOM), le commerce bilatéral sino-européen a atteint le niveau record de 682,2 milliards de dollars (613,4 milliards d’euros) en 2018, enregistrant une croissance de 10,6 % en glissement annuel.

L’UE est désormais le plus important partenaire commercial de la Chine et celle-ci est devenue le deuxième partenaire commercial le plus important de l’UE.

Cela ne signifie pas que les relations commerciales sino-européennes ne rencontrent aucun problème, mais une guerre commerciale arbitraire ne peut résoudre aucun problème. La méthode de la « pression extrême » poursuivie par les Etats-Unis a fini par faire subir à ces derniers le contrecoup de mesures de rétorsion chinoises similaires.

En comparaison, l’UE semble plus encline à gérer les différends commerciaux dans le cadre des mécanismes multilatéraux et la Chine est certainement prête à s’asseoir avec ceux disposés à user de raison. Comme l’a indiqué Wang Yi, « le meilleur moyen est de parvenir à un accord qui prenne pleinement en compte les besoins des deux parties, plutôt que d’imposer ses propres exigences ».

Enfin, il est à souligner que la Chine reste encore un pays en développement, qui a toujours fourni d’importants efforts pour accélérer et améliorer l’ouverture de son marché. 

Prenons par exemple sa nouvelle Loi sur les investissements étrangers, qui devrait prendre effet à partir de l’année prochaine: « Celle-ci prend en compte de façon surprenante toutes les préoccupations [...] que nous avons », a déclaré Joerg Wuttke, le président de la Chambre de commerce de l’UE en Chine.