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Selon la présidente du FMI, une « paix commerciale » sino-américaine est nécessaire

French.china.org.cn | Mis à jour le 19. 10. 2019 | Mots clés : présidente, FMI

La Chine et les États-Unis doivent passer d'une « trêve commerciale » à une « paix commerciale », a déclaré le 17 octobre la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, appelant à des efforts pour renforcer le système commercial multilatéral dans un contexte de ralentissement de la croissance économique mondiale.

Lors de leur dernière série de négociations qui s'est achevée à Washington le 11 octobre, la Chine et les États-Unis ont réalisé des « progrès substantiels » dans des domaines tels que l'agriculture, la protection des droits de propriété intellectuelle, les transferts de technologie et les mécanismes de règlement des différends. Les États-Unis ont également suspendu la hausse des droits de douane sur les importations chinoises de 250 milliards de dollars, qui devait prendre effet le 15 octobre dernier.

« Les annonces des États-Unis et de la Chine de la semaine dernière m'ont encouragé. Nos réunions de cette semaine sont une occasion pour toutes les parties de faire des progrès pour passer d'une trêve commerciale à une paix commerciale », a déclaré Mme Georgieva aux journalistes en marge des réunions annuelles d'automne du FMI et de sa banque centrale, la Banque mondiale.

Mme Georgieva, qui a récemment affirmé que les effets cumulatifs des conflits commerciaux pourraient faire baisser le PIB mondial d'environ 0,8%, soit une perte d'environ 700 milliards de dollars d'ici 2020, a confié qu’elle avait appris des « économistes très intelligents » du FMI que « cette trêve discutée telle qu’elle l’est » pourrait amoindrir cet impact et réduire la perte de 0,2%.

« Bien sûr, c’est une bonne nouvelle, mais cela ne suffit pas. Ce dont nous avons besoin, c'est non seulement d'une trêve, mais d'une paix commerciale », a-t-elle ajouté. « Nous devons adopter un système amélioré et appliqué, de sorte que le commerce reprenne son rôle de moteur de l'économie mondiale ».

Dans un document de politique intitulé « Réduire les différences grâce à la coopération multilatérale : le programme d'action global de la directrice générale » publié le 18 octobre, Mme Georgieva a expliqué que l'intensification des différends commerciaux, l'incertitude politique enracinée et les événements géopolitiques défavorables avaient compromis la confiance, l'investissement et la croissance.

L'accent doit être mis sur l'inversion des hausses de droits et la recherche de solutions durables aux différends commerciaux, notamment en éliminant les distorsions internes et en renforçant le système commercial multilatéral, a-t-elle affirmé. 

« Je voudrais souligner qu'il est très bénéfique de faire progresser les échanges commerciaux, ce qui signifie également que l'on doit évaluer franchement ce qui ne va pas dans le système commercial actuel », a-t-elle déclaré à la presse, ajoutant que « Le système commercial que nous avons aujourd'hui nous a bien servis dans l'économie du passé. Il ne nous sert pas tout à fait pour l'économie de l'avenir, et nous devons reconnaître que nous devrons trouver le moyen, en tant que communauté mondiale, d'être plus agiles et adaptables dans les accords que nous concluons parce que le monde continuera à changer ».

Ces remarques ont fait écho à son discours du 8 octobre, dans lequel elle affirmait que le monde avait besoin d'un système commercial mondial plus moderne, en particulier pour libérer tout le potentiel des services et du commerce électronique, et que chaque pays devait faire davantage pour aider les communautés touchées par les bouleversements associés à la technologie et au commerce.

« La clé est d'améliorer le système, pas de l'abandonner », a-t-elle noté dans son discours.

La nouvelle présidente du FMI a par ailleurs déclaré qu'elle comptait se rendre prochainement en Chine et que le prêteur mondial continuerait de coopérer avec la Chine. « Je suis impatiente de me rendre en Chine et je sais que la Chine poursuit depuis 40 ans une voie de réforme. Le FMI est un partenaire de la Chine dans ces réformes et nous continuerons de le faire », a-t-elle dit le 17 octobre.

Selon des sources du FMI, Mme Georgieva devrait se rendre en Chine dans les deux prochains mois.

Lors d'une autre conférence de presse, David Malpass, président du groupe de la Banque mondiale, a déclaré que la croissance mondiale ralentit, que les investissements sont moroses, que l'industrie manufacturière est molle et que le commerce faiblit, un contexte qui rend l'objectif de la Banque mondiale de réduire l'extrême pauvreté et de promouvoir la prospérité partagée encore plus dur.

Une personne sur 12 sur la planète, soit environ 700 millions de personnes, vit toujours dans une pauvreté extrême, a souligné M. Malpass.

« Nous avons besoin de nouvelles idées pour relancer la croissance », a-t-il déclaré. « Des réformes structurelles bien conçues sont nécessaires pour libérer la croissance et jeter les bases de la prospérité future ». Selon M. Malpass, le fait que la Chine ait sorti un grand nombre de personnes de la pauvreté est un « développement spectaculaire » et la Banque mondiale évolue vers de « nouveaux types d'interactions » avec la Chine.

« Historiquement, la banque entretient avec la Chine une relation de 40 ans ou plus en termes de programmes de lutte contre la pauvreté et d'orientation de l'économie de marché », a-t-il déclaré. « Nous continuons à avoir cette relation ».

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Source:french.china.org.cn