[A A] |
Après plusieurs jours de fermeture, la station Central du métro de Hong Kong (MTR pour Mass Transit Railway) a réouvert jeudi, mais les dégradations étaient toujours visibles.
Des barrières, retirées des voies de circulation par les émeutiers pour bloquer les bouches de métro, étaient empilées de part et d’autre des portes. Par endroits, des bris de verre étaient uniquement recouverts par des plaques de mousse, des caméras de surveillance démontées pendaient du plafond, tandis que le système d’information rappelait régulièrement aux passagers que le réseau avait été gravement endommagé et que certaines stations pouvaient être fermées à tout moment du fait des dégradations.
D’après un employé, la pénurie des équipements pour remplacer ceux endommagés a commencé il y a près d’un mois. Pour maintenir les services de base de certaines stations connaissant une fréquentation importante, la MTR Corporation (qui opère le réseau) retirait des équipements d’autres stations moins fréquentées.
« Nous avons fait cela pendant un moment, mais les manifestants radicaux sont de plus en plus barbares et il y a de moins en moins de stations non détériorées », ajoute-t-il.
Le 4 octobre, quelques heures seulement après que le gouvernement de la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong a annoncé l’adoption d’un décret « anti-masque » visant à enrayer la violence perpétrée par les émeutiers masqués, le métro hongkongais a été le principal objet d’une violence et d’un vandalisme accrus.
Les émeutiers ont détruit les équipements et provoqué des incendies dans de nombreuses stations, endommageant près de 1200 tourniquets, 800 billetteries automatiques, 900 caméras de surveillance, 40 ascenseurs et 70 portes d’accès aux stations, indique la MTR Corporation.
Le directeur exécutif de l’entreprise, Jacob Kam, a qualifié le 4 octobre de « jour le plus dévastateur » dans l’histoire du métro hongkongais. Selon lui, la MTR Corporation s’est efforcée de poursuivre sa mission consistant à « faire avancer Hong Kong », mais vis-à-vis de la sécurité des passagers et du personnel, elle n’a eu ce jour-là d’autre choix que de suspendre le service du réseau tout entier, incluant les transports ferroviaires lourds, les transports ferroviaires légers et les navettes.
Du fait de l’importance des destructions, la suspension des services de métro s’est poursuivie les jours suivants, avec la plupart des stations restant fermées. Celles en service fermaient quant à elles vers 20 h, soit bien plus tôt qu’habituellement.
La suspension des services du MTR − un réseau essentiel transportant chaque jour près de 6 millions de passagers à Hong Kong − a occasionné des désagréments majeurs pour les Hongkongais.
Ces derniers jours, des files d’attente de plusieurs centaines de personnes étaient visibles lors des heures de pointe aux différents arrêts de bus bordant la Hennessy Road à Causeway Bay (un quartier animé situé sur l’île de Hong Kong), du fait de l’ajout d’un grand nombre de personnes utilisant normalement le métro pour se rendre à leur travail.
Mme Wong, une Hongkongaise dont le bureau se trouve dans le quartier proche de Happy Valley, explique qu’il lui faut ordinairement une demi-heure en métro pour rentrer chez elle après le travail. Aujourd’hui, entre l’attente pour le bus et les embouteillages engendrés par l’interruption du service de métro, elle met deux fois plus de temps.
« Ma vie est bouleversée », se lamente-t-elle.
Lee Chun-cheung, qui vit dans le district d’Islands et travaille à Central, compare les conséquences des agissements des émeutiers à « l’imposition d’un couvre-feu » à Hong Kong.
Avec l’arrêt avancé des services de métro, lui et ses collègues ont dû annuler toutes leurs sorties après le travail car « tout le monde s’inquiète de comment rentrer chez lui lorsque le métro est hors service ».
Source:french.china.org.cn |