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Hou Yunde : en première ligne pour combattre les maladies infectieuses

French.china.org.cn | Mis à jour le 10. 09. 2019 | Mots clés : Hou Yunde

Le premier médicament chinois produit par génie génétique

En 1962, après son retour en Chine, Hou Yunde s’est immédiatement spécialisé en virologie. Il s’est lancé dans l’étude des causes des infections des voies respiratoires pour « arrêter » le principal agent pathogène à l’origine de ces affections. En un peu plus d’un an, il a isolé trois virus parainfluenza de types I, II et IV en Chine, explicitant le mode de transmission des principales infections respiratoires à Beijing entre 1962 et 1964.

Au début des années 1970, alors qu’il se renseignait sur les vertus de l’astragale dans la médecine traditionnelle chinoise, Hou Yunde a découvert que cette plante pouvait amener l’organisme à produire une substance antivirale à large spectre : l’interféron. Cette glycoprotéine, découverte par des scientifiques étrangers dans les années 1950, était déjà utilisée pour la préparation de médicaments antiviraux. Mais ces médicaments, vendus au prix fort sur le marché de l’importation, étaient extrêmement rares.

Au début, Hou Yunde a choisi d’utiliser des leucocytes provenant du sang du cordon ombilical pour induire l’interféron. Cependant, pour produire un mg d’interféron, il ne fallait pas moins de 8 000 ml de sang humain ! Et à l’époque, avec 100 yuans, on ne pouvait obtenir que 0,004 mg d’interféron... Dans ces conditions, comment faire pour généraliser un médicament à base d’interféron dans un pays comptant un milliard d’habitants ?

En 1977, les États-Unis ont déclaré efficace l’utilisation du génie génétique pour la création d’inhibiteurs de la sécrétion de l’hormone de croissance par l’organisme humain. Cette nouvelle a eu un grand retentissement dans le monde et a aussi vivement impressionné Hou Yunde. C’est alors que lui est venue l’idée audacieuse d’exploiter des méthodes de génie génétique pour amener les bactéries à produire de grandes quantités d’interféron.

En 1979, le génie génétique, sans parler des biotechnologies, était un secteur encore inconnu du plus grand nombre en Chine. Afin de pouvoir produire de l’interféron grâce au génie génétique, Hou Yunde avait besoin d’ovocytes de xénope lisse (un crapaud vivant en Afrique). Mais où trouver cet animal ? Malgré les difficultés, Hou Yunde ne voulait pas abandonner. Il a contacté une foule de personnes susceptibles de pouvoir l’aider et enchaîné les expériences, jusqu’au jour où, il a découvert dans une ferme piscicole en banlieue de Beijing le poisson tilapia, dont les ovocytes pouvaient servir de parfaits substituts. La même année, il a présenté son procédé local pour préparer l’interféron lors d’une conférence internationale spécialisée qui s’est tenue à New York. Sa méthode, facile d’utilisation, a immédiatement été saluée par les scientifiques internationaux.

En 1982, Hou Yunde, âgé de 53 ans, a pour la première fois cloné le gène de l’interféron humain supérieur de type α1b, qui assure une réponse antivirale au profit des Chinois. Une découverte scientifique désormais protégée par des droits autonomes chinois de propriété intellectuelle. Il a réussi à développer l’interféron de type α1b recombinant, un médicament original à l’international et figurant parmi les médicaments de classe I au niveau national. Son efficacité thérapeutique sur l’hépatite B, l’hépatite C, la leucémie à tricholeucocytes et d’autres maladies est cliniquement reconnue. Et ses effets secondaires sont minimes par rapport aux produits similaires étrangers. La réussite de Hou Yunde a marqué en Chine la naissance de la préparation innovante de médicaments par le génie génétique.

Au cours de la décennie qui a suivi, Hou Yunde a pris la tête d’une équipe dans l’optique d’élaborer huit médicaments à l’aide des technologies de génie génétique et tous ont fini par être mis en production. À l’heure actuelle, plus de 90 % des médicaments à base d’interféron distribués en Chine sont fabriqués dans le pays. En Chine, l’interféron α1b est employé pour des dizaines de millions de préparations pharmaceutiques, qui permettent de traiter des millions de patients atteints d’hépatites B chroniques et d’enfants souffrant d’infections des voies respiratoires. Il constitue également une manne financière pour le pays.

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Source:La Chine au Présent