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Hou Yunde : en première ligne pour combattre les maladies infectieuses

French.china.org.cn | Mis à jour le 10. 09. 2019 | Mots clés : Hou Yunde

Aux premiers jours de la Chine nouvelle, la recherche en virologie n’en était qu’à ses balbutiements dans le pays. Certaines maladies virales, telles que la rougeole, la poliomyélite et l’encéphalite épidémique de type B, représentaient une menace sérieuse pour la santé de la population. Le gouvernement chinois s’est donc penché sur ce problème et a pris des dispositions pour former un groupe de chercheurs spécialisés dans l’étude des virus. Ce groupe a pris les choses en mains, menant des expérimentations scientifiques et techniques pour faire progresser le diagnostic, la prévention et le contrôle des maladies infectieuses.

Hou Yunde était l’un des membres de ce groupe. Voilà 60 ans qu’il lutte contre différentes formes de virus. Il est aujourd’hui considéré comme le fondateur de la virologie moléculaire ainsi que le pionnier des médicaments produits par génie génétique en Chine.

Devenir médecin pour vaincre le virus Sendai

Hou Yunde est né en 1929 dans la ville de Changzhou (province du Jiangsu). Dans ses jeunes années, il a perdu son frère aîné, atteint d’une grave maladie infectieuse. Il l’a vu mourir sous ses yeux, se sentant impuissant face à la situation. Cette tragédie lui a donné la volonté de s’engager dans des longues études pour devenir un célèbre médecin. En 1948, forts de ses excellents résultats scolaires, il a été admis à la Faculté de médecine de l’université Tongji à Shanghai.

En 1958, Hou Yunde, bien que déjà entré dans la vie active, a été envoyé à l’Institut Ivanovsky de virologie au sein de l’Académie des sciences médicales de l’Union soviétique pour y effectuer un doctorat à propos des virus parainfluenza. À l’époque, la virologie était une discipline de pointe dans le monde, mais les connaissances de la Chine dans ce domaine étaient encore très limitées. Pendant ses trois ans et demi passés à l’étranger dans le cadre de son doctorat, Hou Yunde s’est consacré jour et nuit à l’étude. Il finissait le travail à 16 h 30, mais chaque jour, il s’attardait au laboratoire et à la bibliothèque jusqu’à minuit. Il est bientôt devenu la dernière personne à partir de l’institut le soir. Tant et si bien que le gardien, touché par l’esprit travailleur de ce jeune Chinois, lui a exceptionnellement donné un double des clés du laboratoire.

Un jour, toutes les souris qui servaient à mener des expériences dans l’institut sont mortes, subitement. Un événement très fâcheux qui a fait l’effet d’une bombe. Les scientifiques soviétiques se sont creusé les méninges pour tenter d’identifier ce virus inconnu, dont les symptômes leur étaient étrangers. Hou Yunde a également réfléchi dans son coin. Après nombre de recherches théoriques et d’essais pratiques, il a constaté que les caractéristiques de l’infection et du décès des souris coïncidaient avec les effets d’un pathogène rare : le virus Sendai. Après plusieurs expérimentations sur un spécimen de souris infectée, il a finalement réussi à isoler le virus dans le laboratoire. La découverte de Hou Yunde a laissé tous les membres de l’institut bouche bée. « Chapeau pour un étudiant chinois qui vient tout juste de nous rejoindre ! »

Au vu des symptômes visibles chez la souris, Hou Yunde s’est douté que le virus Sendai pouvait également affecter l’homme. En partant de cette idée, il a finalement découvert, pour la première fois au monde, que le virus Sendai existe bel et bien sous deux types au niveau sérologique. Une constatation venant conforter son hypothèse. Parallèlement, il a observé, en 1961, que le virus Sendai pouvait fusionner des cellules monocouches, comptant ainsi parmi les premiers scientifiques au monde à avoir découvert le phénomène de la fusion cellulaire. Indirectement, il a favorisé l’apparition des technologies de préparation d’anticorps monoclonaux, qualifiés de « révolutionnaires » à l’échelle internationale. Hou Yunde a publié 17 articles scientifiques à ce sujet lorsqu’il était en Union soviétique.

En 1962, le ministère soviétique de l’Enseignement supérieur a directement validé, à titre exceptionnel, le doctorat en sciences médicales de Hou Yunde, en raison des excellentes performances de ce dernier. Un événement sans précédent dans l’histoire de l’Institut Ivanovsky de virologie, fondé plusieurs décennies auparavant.

De surcroît, le directeur de l’institut a tout fait pour retenir cette perle rare, mais Hou Yunde a néanmoins choisi de revenir en Chine pour servir son pays.

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Source:La Chine au Présent