Seize étrangers détenus pour usage de stupéfiants

Par : Vivienne |  Mots clés : enseignants étrangers
French.china.org.cn | Mis à jour le 11-07-2019
Photo documentaire (VCG)

Mercredi, l’annonce de la détention d’enseignants et d’étudiants étrangers en Chine pour usage de stupéfiants a déclenché un vaste débat sur les réseaux sociaux chinois. De nombreuses personnes ont appelé à prendre des mesures sévères contre les enseignants étrangers « non-qualifiés » et « immoraux » dans le pays. 

Dix-neuf personnes accusées d’avoir consommé des produits stupéfiants ont été arrêtées à Xuzhou, dans la province orientale chinoise de Jiangsu (est de la Chine). Seize d’entre elles sont étrangères, dont sept employés d’une entreprise spécialisée dans la formation linguistique et neuf étudiants, a fait savoir mercredi la police de Xuzhou sur Sina Weibo.

Un étranger a été arrêté pour suspicion d’infraction pénale et les 18 autres personnes ont fait l’objet d’une détention administrative. 

Selon la police, l’enquête est toujours en cours. 

Le Bureau de l’éducation de Xuzhou a annoncé mercredi qu’il prévoyait de lancer une enquête sur cette affaire et qu’il prendrait des mesures strictes contre les infractions dans une campagne municipale visant à réguler les institutions d’éducation et de formation.

Le type de drogue impliquée et le nom de l’entreprise n’ont pas été communiqués dans la déclaration.

Mercredi, les médias indiquaient toutefois qu’un certain nombre d’enseignants étrangers du Centre de Xuzhou de la société EF English First (EF) avaient été arrêtés par la police pour une suspicion de consommation de produits stupéfiants. EF est une société d’éducation internationale établie en Suède, qui possède des centres d’enseignement dans de nombreuses villes de Chine.

La société a lancé sa propre enquête, indiquant qu’elle appliquait une politique de tolérance zéro face aux comportements illégaux de ses employés. Elle interdit également à ses employés la prise de médicaments d’usage restreint ou de drogues, a-t-elle fait savoir dans un communiqué.

« Nous allons renforcer la formation et la gestion des enseignants, pour nous assurer que chaque enseignant étranger comprenne les lois, les réglementations et les politiques chinoises », a-t-elle souligné.

D’après le site internet d’EF, la plupart de ses enseignants étrangers sont issus de pays anglophones et présentent les qualifications nécessaires pour enseigner l’anglais en tant que langue étrangère en Chine ou d’autres qualifications professionnelles. Ceux-ci ont passé des entretiens et fait l’objet d’une formation rigoureuse avant d’être embauchés.

Cette affaire a provoqué une certaine inquiétude auprès de nombreux parents et étudiants. Un grand nombre de personnes ont appelé à une inspection nationale des qualifications de l’ensemble des enseignants étrangers dans les organisations proposant l’enseignement de l’anglais. 

Au moment de la parution de cet article, les mots clés « étudiants étrangers d’EF détenus pour usage de stupéfiants » avaient attiré près de 120 millions de vues sur Sina Weibo. 

Une mère de Suzhou, dont l’enfant de 3 ans prend des cours dans l’un des centres d’EF, a fait savoir qu’elle ne le désinscrirait pas, mais qu’elle surveillerait étroitement le comportement des enseignants étrangers en classe. 

Une autre mère dans la province de Hebei souhaitait inscrire son garçon de 5 ans dans un centre d’EF. Elle a déclaré qu’à la lumière de ces informations, elle s’inquiétait désormais que le comportement des enseignants puisse avoir une influence néfaste sur son enfant. 

Les experts étrangers engagés dans le domaine de l’enseignement des langues en Chine doivent obtenir un visa de travail et avoir un diplôme de licence ou plus, au moins deux ans d’expérience liée à l’enseignement et un casier judiciaire vierge, selon les réglementations chinoises sur les permis de travail des experts étrangers.

Toutefois, certaines écoles en Chine recrutent des enseignants étrangers non-qualifiés pour leur propre intérêt, car l’appellation « enseignant étranger » leur permet d’augmenter leurs tarifs. Les enseignants peuvent également présenter de fausses expériences de travail, de faux diplômes ou des « problèmes moraux », notent les analystes. 

Les entreprises chinoises recrutent parfois des étrangers après un simple entretien et certaines sont même prêtes à recruter des étrangers issus de pays non-anglophones pour enseigner l’anglais, car ceux-ci sont moins coûteux qu’un locuteur natif.

Plus de 400 000 enseignants étrangers travaillaient dans le secteur de l’éducation en Chine en 2017 et seulement un tiers d’entre eux sont des enseignants étrangers légaux, selon un rapport de Banyuetan, un magazine de l’agence d’information Xinhua. 

En 2017, dans une autre affaire, un enseignant canadien, qui travaillait depuis six ans dans une école privée de Beijing, s’était avéré avoir des antécédents d’agression sexuelle dans son pays.


Source:french.china.org.cn
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