Xi Jinping rencontrera des dirigeants mondiaux au sommet du G20

Le président chinois Xi Jinping tiendra des réunions multilatérales avec les dirigeants des pays BRICS, des entretiens trilatéraux avec les dirigeants d’Inde et de Russie, ainsi que des réunions avec les dirigeants des pays africains au cours du sommet du G20 qui se tiendra au Japon de jeudi à samedi, ont annoncé des responsables chinois.

Face à la montée du protectionnisme et de l’unilatéralisme américain, observateurs et représentants du monde des affaires ont déclaré que le sommet pourrait servir de plateforme à la Chine pour renforcer ses relations avec les pays en développement et développés, et promouvoir la coopération régionale afin de défendre conjointement le mécanisme de libre-échange et rendre le système de gouvernance mondiale plus équitable.

M. Xi participera au 14e sommet du G20 à Osaka: il aura pris part ou présidé cette réunion à sept reprises, a annoncé lundi le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Zhang Jun lors d'un point de presse du ministère des Affaires étrangères à Beijing.

En marge du G20, M. Xi organisera des réunions informelles avec les dirigeants du BRICS, des entretiens trilatéraux avec les dirigeants de Russie et d’Inde, ainsi que des réunions en petit comité avec des dirigeants africains, afin de discuter et de négocier de questions relatives à « la coopération entre les pays émergents et pays en voie de développement et la mise en place du Programme de développement durable des Nations Unies pour 2030 », a déclaré M. Zhang. Parallèlement, M. Xi tiendra des réunions bilatérales avec les dirigeants pour approfondir la coopération et faire progresser les relations bilatérales. « Certains pays qui défendent l'unilatéralisme ont abusé des mesures correctives commerciales et du concept de sécurité nationale, menaçant gravement le commerce mondial et la croissance économique. La Chine est disposée à collaborer avec toutes les parties pour défendre fermement sa politique d'ouverture et contribuer à la création d'un environnement prévisible et stable pour les entreprises et les investisseurs », a ajouté M. Zhang.

Les observateurs ont déclaré que le calendrier de M. Xi indiquait que Beijing préparait une approche à deux volets pour lutter contre le protectionnisme et la guerre commerciale américaine: l'une consiste à s'allier avec les pays développés et en développement pour favoriser le développement commun, renforcer la coopération Sud-Sud et préserver le multilatéralisme, et l’autre à faciliter les négociations commerciales bilatérales avec les Etats-Unis, pour lesquelles le marché a de faibles attentes.

Mansoor Lari, PDG de Route commerciale de la Soie et Coopération pour le développement industriel, une organisation indienne de promotion des échanges, a déclaré lundi au Global Times qu'il s'attendait à ce que la réunion Chine-Russie-Inde se penche sur « une inter-coopération régionale contre toute forme de protectionnisme pour un monde meilleur » et un commerce mondial équilibré après que les États-Unis ont mis fin au traitement commercial préférentiel accordé à l'Inde au début du mois de juin.

La réunion du président chinois avec les autres chefs d'Etat est devenue une tradition du sommet, mais les analystes ont déclaré qu’avec les incertitudes dans le système mondial, la réunion de cette année encouragera la coopération globale avec la Chine, allant du commerce, des investissements, des infrastructures, de l’environnement et de la défense à la culture, avec des partenaires stratégiques pour se protéger contre les risques liés aux relations tendues avec les Etats-Unis.

L'agence de presse Xinhua a rapporté la semaine dernière que M. Xi avait accepté de rencontrer le président américain Donald Trump après une conversation téléphonique à la demande de la partie américaine. Jusqu'à présent, les principaux négociateurs des deux côtés s’en tiennent au consensus atteint par les deux dirigeants et se préparent pour leur réunion, a déclaré M. Zhang.

Quels que soient les résultats, la Chine pourrait rejeter les demandes déraisonnables des Etats-Unis et s’efforcer d’« édifier une nouvelle gouvernance mondiale menant à un régime international plus juste et pacifique », a déclaré Eiichi Shindo, président de la Société universitaire internationale pour la communauté asiatique et du Centre de recherche sur l’initiative de « La Ceinture et la Roue », un groupe de réflexion du basé au Japon. « Le G20 pourrait également être une étape de transition entre l'ancien système de la Pax-Americana et le passage au siècle à venir de la Pax-Asiana, dirigé par la Chine », avec le soutien des pays BRICS, du Japon et d'autres économies avancées, a noté M. Shindo.

Défendre le libre échange

Les chefs d'Etat de 19 pays et de l'UE devraient participer au sommet de cette année, selon une déclaration sur le site du G20.

Le protectionnisme est l'une de leurs principales préoccupations, car le différend commercial entre les deux plus grandes économies mondiales concerne tous les protagonistes, et les membres du G20 cherchent tous à minimiser son impact, a déclaré He Weiwen, ancien haut responsable du commerce chinois, au Global Times.

Les membres du G20 représentent plus de 80 % du PIB mondial et 60 % de la population mondiale.

Les autorités chinoises ont également appelé le G20 à défendre le multilatéralisme, à soutenir la justice internationale et à créer un environnement favorable « au retour de l'économie mondiale sur la bonne voie ».

L'escalade de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis a non seulement ébranlé les marchés mondiaux, mais également exercé une pression à la baisse sur l'économie mondiale.

Selon une étude réalisée en juin par le Fonds monétaire international (FMI), les droits de douane actuels et en suspens entre la Chine et les Etats-Unis pourraient réduire de 0,5 % la croissance du PIB mondial en 2020, soit environ 455 milliards de dollars, un chiffre supérieur à la production économique annuelle de l'Afrique du Sud.

Les analystes chinois ont souligné que si les membres du G20 parvenaient à un consensus pour faire pression sur les Etats-Unis, cela pourrait au moins empêcher une escalade de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, établir des bases pour de futures négociations et stabiliser le marché mondial.