Envoyer [A A]

La Chine veut un accord commercial égal et digne avec les États-Unis

French.china.org.cn | Mis à jour le 12. 05. 2019 | Mots clés : Chine ,États-Unis


Ce que veut la Chine, c'est un accord commercial égal et digne, pour lequel il existe des disparités essentielles à combler, mais qui doit répondre aux préoccupations fondamentales du pays, telles que la levée de tous les droits de douane supplémentaires, la réalisation de chiffres réalistes en matière d'achats commerciaux, et aussi le fait que le texte de tout accord soit « équilibré ».

Ces propos ont été tenus par le vice-Premier ministre Liu He le 10 mai soir, à l'issue de deux jours de négociations commerciales à Washington, au cours desquels il a déclaré que les deux parties étaient convenues de poursuivre les négociations à Beijing, signe que les discussions entre les deux plus grandes économies mondiales ne sont pas encore dans l’impasse.

Pour la première fois, Liu He, chef de la délégation chinoise au dialogue économique global américano-chinois, a révélé l'ampleur des « différences » qui subsistaient dans ces négociations commerciales bilatérales marathoniennes, bien que les deux parties soient parvenues à un consensus sur plusieurs points.

Il a également réfuté les allégations selon lesquelles la Chine aurait « renié » ses engagements et souligné la nécessité pour les deux pays de coopérer dans leur intérêt et celui du monde entier.

Avant de préciser les différences existantes, M. Liu a rappelé que les relations économiques et commerciales sino-américaines, qui ont servi de stabilisateur et de moteur à l'ensemble des relations bilatérales, concernent non seulement le bien-être des peuples des deux pays, mais également la paix et la prospérité mondiales.

Les différences se concentrent d’abord sur les droits de douane, qui, selon M. Liu, sont à l’origine même du différend commercial. « Si les deux parties veulent parvenir à un accord, tous les droits (additionnels) doivent être abrogés », a-t-il déclaré aux journalistes avant de rentrer à Beijing. M. Liu faisait manifestement allusion aux droits additionnels imposés à des milliards de dollars de produits chinois au cours des derniers mois.

Quelques heures après le départ de la délégation chinoise, le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, a annoncé le 10 mai soir qu'il se préparait à imposer des droits de douane supplémentaires sur les importations chinoises restantes d'environ 300 milliards de dollars qui n'ont pas encore été ciblées.

M. Liu a répété que la hausse des droits de douane nuit à la Chine, aux États-Unis et au monde entier. « Si les États-Unis augmentent les droits de douane, nous devrons réagir », a-t-il déclaré. « Nous espérons certainement que la partie américaine adoptera une attitude sobre, de même que la partie chinoise, afin d'éviter une escalade infinie ».

Le vice-Premier ministre chinois a rappelé que la Chine s'opposait fermement à la guerre commerciale, mais qu’elle était tout à fait prête à en mener une s’il le fallait. Néanmoins, dans l’intérêt de son peuple, de celui des États-Unis et du monde entier, la Chine mènera ce conflit commercial « avec la plus grande rationalité », a-t-il ajouté.

Interrogé sur l'impact des derniers droits de douane sur l'économie chinoise, M. Liu a déclaré que malgré la pression, il était optimiste à long terme sur l'économie chinoise, ajoutant que celle-ci était entrée dans un cycle de reprise après avoir quelque peu régressé en 2018.

Il a également dit qu'il pensait que l'économie chinoise maintiendrait le dynamisme d'une croissance stable et saine et que la Chine disposait de beaucoup de marge pour mener ses manœuvres de politique budgétaire et monétaire.

La Chine et les États-Unis ont également des points de vue divergents sur les volumes d'achats commerciaux que la Chine ferait, bien qu'un premier consensus ait été atteint entre les dirigeants chinois et américains en Argentine il y a près de six mois, a déclaré M. Liu. « Nous pensons qu'il s'agit d'un problème grave qui ne pourra pas être résolu facilement », a-t-il ajouté.

Des analystes chinois ont déjà souligné que les objectifs en matière d’achats commerciaux devaient être réalistes et conformes à la demande réelle, et que les consommateurs chinois auraient la possibilité d’acheter aux États-Unis mais aussi sur d’autres marchés.

La troisième différence concerne l'équilibre du texte du projet d'accord commercial. « Nous savons que chaque nation a sa dignité, le texte doit donc être équilibré », a dit M. Liu. Dans l'ensemble, les deux parties ont fait un pas l’une vers l’autre dans le projet de texte, mais des discussions doivent avoir lieu sur certaines questions clés, a déclaré M. Liu.

« Nous pensons que ce sont des questions de principe majeures. Tous les pays ont des principes importants et nous ne pouvons absolument pas faire de concessions sur de telles questions de principe », a dit le vice-Premier ministre, ajoutant cependant qu'il espérait que les deux parties feraient preuve de souplesse dans les discussions.

Il a aussi réfuté les critiques de la partie américaine selon lesquelles la Chine n’aurait pas respecté ses promesses dans le projet de texte commercial. « Nous pensons qu'il est naturel d'avoir des changements avant un accord final ; c'est quelque chose qui se passe sûrement dans un processus, donc nous ne pensons pas que la partie chinoise est revenue en arrière », a-t-il déclaré, ajoutant qu'il n'était pas d'accord avec la formulation de « manquement à sa parole ». « Nous avions juste des points de vue divergents sur la façon de formuler certaines choses dans le texte, et nous espérons résoudre cela. Il est donc inutile de réagir de manière excessive à la question », a-t-il dit.

M. Liu a également déclaré qu'au niveau des représentants commerciaux, les deux parties ont la volonté sincère de résoudre les problèmes existants. « Le but décide de tout », a-t-il déclaré en anglais. « La Chine veut un accord très égal et digne et, dans ce contexte, un bon accord de coopération », a-t-il ajouté. « J'espère que nos collègues américains comprendront cela ».

M. Liu a a confié qu'il croyait que les deux parties souhaitaient parvenir à un accord. « Nous devons travailler dur ensemble pour surmonter cette période de difficultés temporaires, et alors nous aurons un avenir brillant », a-t-il affirmé.

Interrogé par le China Daily sur la manière dont la Chine et les États-Unis pourraient aider la croissance économique mondiale, dont les perspectives ont déjà été compromises par l'escalade des tensions commerciales entre les deux pays, M. Liu a dit que la coopération servait les intérêts des deux parties et du monde entier, tandis que le conflit faisait mal aux deux.

« Nous avons d’énormes intérêts communs et de nombreux ennemis communs, et seule une coopération nous permettra de résoudre ces problèmes », a conclu M. Liu.


Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source:french.china.org.cn