La Suisse saluée pour son adhésion à « la Ceinture et la Route »

La décision de la Suisse de rejoindre « la Ceinture et la Route » (CR) – une initiative proposée par la Chine – a été saluée en Chine, où les analystes considèrent cette initiative comme une étape cruciale qui ouvrira de grandes possibilités de coopération et renforcera les liens commerciaux et économiques bilatéraux.

Dans un communiqué publié mardi, le Département fédéral des finances de Suisse a annoncé que le président Ueli Maurer effectuera une visite d'Etat en Chine du 22 au 30 avril, au cours de laquelle les deux pays signeront un mémorandum d'entente sur la coopération sur les marchés tiers dans le cadre de la CR.

« L'objectif du mémorandum est que les deux parties renforcent leur coopération en matière de commerce, d'investissements et de financements de projets sur des marchés tiers le long des itinéraires empruntés par la CR », indique le communiqué, précisant que les détails seraient annoncés après la signature.

Suite à la même démarche de l’Italie le mois dernier, la décision de la Suisse a également souligné la popularité croissante de la CR parmi les pays, y compris les pays occidentaux, a remarqué Liang Haiming, doyen de l’Institut de recherche de « la Ceinture et la Route » de l’Université de Hainan.

« Après l'adhésion de l'Italie à la CR, nous avons prédit que davantage de pays occidentaux feraient de même », a déclaré M. Liang au Global Times jeudi. « Ce n'est pas seulement la Suisse ; il y aura plus de pays qui rejoindront la CR », a-t-il ajouté. 

Le mois dernier, l'Italie est devenue le premier pays occidental développé à rejoindre la CR, après la signature d’un mémorandum en faveur de cette initiative.

Un énorme potentiel

Alors que d'autres pays occidentaux ont été plutôt réticents à soutenir la CR et ont même tenté de la discréditer dans une campagne de diffamation, l'Italie et la Suisse ont franchi le pas, car le potentiel de coopération économique est énorme, ont déclaré des analystes.

En adhérant à la CR, les entreprises suisses pourront s'impliquer dans des projets d'infrastructure, notamment dans les pays participants, selon Liu Ying, chercheur associé à l'Institut d'études financières Chongyang de l'Université Renmin de Chine, à Beijing.

« Il existe un potentiel énorme de coopération multilatérale dans le cadre de la CR », a déclaré M. Liu au Global Times jeudi. « Les petits pays comme la Suisse sont plus indépendants en matière de commerce multilatéral et de coopération. »

Les échanges entre les marchés de la CR ont augmenté ces dernières années. Entre 2013 et 2018, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et les autres pays et régions de la CR a dépassé la barre des 6 mille milliards de dollars, avec une croissance annuelle de 4 %, selon des statistiques publiées jeudi par le ministère chinois du Commerce. Au cours de cette période, les entreprises chinoises ont également investi plus de 90 milliards de dollars sur les marchés situés le long des routes empruntées par la CR, selon les données.

Au-delà de la simple coopération dans le cadre de la CR, la Suisse bénéficiera de liens renforcés avec la Chine, où les possibilités de coopération bilatérale abondent dans des secteurs tels que les services financiers et l'innovation technologique, ont remarqué des analystes.

« La Suisse possède un secteur des services financiers robuste, en particulier dans la gestion d'actifs, et la demande de la classe moyenne montante chinoise sera énorme pour ces services », a noté M. Liang.