Amélioration des constructions urbaines et des services sociaux à Sansha

Des soldats chinois gardent l'île de Yongxing en mer de Chine méridionale.

Après sept années de développement, la ville de Sansha, dans le sud de la province méridionale de Hainan, a enregistré des progrès remarquables dans la construction urbaine et la gouvernance sociale.

Officiellement établie en 2012, la ville la plus au sud de la Chine compte environ 2 500 résidents permanents. Son siège administratif est situé à Yongxing, une des îles Xisha.

Des banques, des restaurants à barbecue, des supermarchés, des aéroports, des cinémas, des bibliothèques, des hôpitaux et des écoles ont été progressivement installés à Sansha. Des services comme la livraison express sont également disponibles, ce qui contraste énormément avec la création de la ville en 2012.

Les communications radio à ondes courtes pour les prévisions météorologiques maritimes couvrent désormais toutes les eaux administrées par la ville en mer de Chine méridionale et les pêcheurs seront avertis en cas de prévisions météorologiques extrêmes ou catastrophiques, a annoncé le journal Farmers’Daily, basé à Beijing, le 9 avril.

La première station de base 5G à Sansha a été établie jeudi par l’opérateur China Mobile. Un robot a effectué un contrôle par ultrasons sous la supervision d’un médecin à distance à Sanya, une ville située à plus de 300 km, sur l’île principale de Hainan.

La gouvernance sociale dans la ville s'améliore également. Sansha envisage des mesures pour établir des comités de village sur les îles Nansha et Xisha s'il y a plus de résidents sur les îles, a déclaré lundi Chen Xiangmiao, chercheur à l'Institut national de la mer de Chine méridionale à Hainan, au Global Times. 

En tant que plus jeune ville chinoise, Sansha a enregistré des progrès remarquables dans la construction urbaine, même si elle en est encore au stade initial de son développement urbain, vu la difficulté de construire des installations sur l'île, en raison de ses températures élevées et de l'érosion due aux marées, a déclaré M. Chen.

Les analystes ont également noté que les efforts pour promouvoir un développement équilibré des autres îles de Sansha, ainsi que des mesures visant à fournir davantage d'installations pour enrichir la vie culturelle de la population et à mettre en place des instituts de recherche pour mieux connaître la région, constituaient la prochaine priorité. 

« La priorité pour Sansha est actuellement de prendre des mesures pour fournir des installations de base pour la vie quotidienne », a déclaré Liu Feng, directeur d'un centre de recherche sur les Philippines relevant de l'Université normale de Hainan

Les initiatives visant à faciliter les activités économiques, telles que l'agrandissement des installations portuaires et des quais, ainsi que les efforts visant à profiter de la position de Hainan en tant que zone de libre-échange, seront les prochaines priorités, a déclaré M. Liu.

Les services publics tels que les phares et le partage d'informations maritimes ainsi que les services de secours sont déjà ouverts aux pays étrangers, et la ville pourrait également accélérer le processus d'ouverture aux visiteurs internationaux, a déclaré M. Liu au Global Times lundi.

Eviter de faire des vagues

Sansha administre les îles Xisha, les îles Zhongsha, les îles Nansha et leurs eaux environnantes en mer de Chine méridionale. Dans la mesure où elle administre certaines des îles en litige de la région, elle est considérée comme une « tête de pont » pour les droits et intérêts maritimes de la Chine en mer de Chine méridionale.

Il est à noter que des facteurs instables dans la région ont récemment fait des vagues et il est fort probable que les eaux pourraient faire face à une escalade des tensions en 2019, ont déclaré des analystes.

Des commentaires, comme celui publié vendredi par Reuters, affirment que la Chine agit « de manière peu conventionnelle en intensifiant la confrontation en mer de Chine méridionale ». Des rapports spéculant sur l'escalade des tensions sino-américaines dans la région ont de plus été fréquemment publiés depuis début avril.

Les politiciens philippins ont par ailleurs exhorté le gouvernement de M. Duterte à mettre en œuvre la décision de La Haye de 2016 « une fois pour toutes », a rapporté le site basé aux Philippines GMA News Online.

Aux Philippines, à l'approche des élections de mi-mandat, l'opposition devrait promouvoir une position plus ferme sur la Chine en tant que stratégie de campagne, attisant le nationalisme pour courtiser les électeurs et contraindre le gouvernement de M. Duterte à prendre des mesures plus dures, a déclaré M. Chen.

En dépit de toutes les incertitudes, les efforts bilatéraux et multilatéraux visant à maintenir la paix dans la région ne sont pas en reste, ce qui, selon les analystes, confère une plus grande confiance dans le fait que les différends et les conflits puissent être « gérés ».

La Chine et les Philippines ont organisé la troisième réunion du Mécanisme de consultation bilatérale sur la mer de Chine méridionale le 3 avril à Manille. Une déclaration publiée après la réunion a mis l'accent sur le consentement bilatéral dans le maintien de la dynamique positive des négociations en vue de la conclusion rapide d'un code de conduite (COC).

Les deux pays ont également discuté des moyens de renforcer la coopération maritime et échangé des points de vue sur le développement des activités pétrolières et gazières lors de la réunion.

Les interactions diplomatiques et les échanges maritimes entre la Chine, la Malaisie et le Vietnam connaissent une dynamique positive. Des échanges gouvernementaux, militaires et de groupes de réflexion ont lieu entre la Chine et les Etats-Unis afin de réduire les erreurs de jugement, a déclaré M. Chen. Dans le cadre d'un COC, les actions unilatérales susceptibles d'alimenter les tensions sont limitées et les systèmes de gestion de crise permettront de prévenir efficacement les conflits entre les pays de la région, a indiqué M. Chen au Global Times.

La mer de Chine méridionale est un lieu de paix, a dit vendredi à Beijing le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Kang, appelant les pays extérieurs à la région à s'abstenir de « causer des problèmes dans les eaux calmes » de la mer de Chine méridionale.