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Le projet Tianqin, dirigé par la Chine, devrait améliorer la recherche spatiale

French.china.org.cn | Mis à jour le 12. 04. 2019 | Mots clés : projet Tianqin,Chine

Le projet de collaboration internationale mené par la Chine baptisé Tianqin, un système de détection d’ondes gravitationnelles basé dans l’espace qui devrait être achevé d’ici 2035, devrait améliorer considérablement la compréhension des principaux phénomènes cosmiques, y compris les trous noirs, ont indiqué des scientifiques.

Tianqin utilise les mots chinois « Tian », qui signifie « ciel » ou « cieux », et « Qin », caractérisant les instruments de musique à cordes.

Ce projet sera composé de trois satellites formant un triangle équilatéral autour de la Terre à une orbite de 100000 kilomètres.

Tianqin travaillera à la détection des ondes gravitationnelles, qui selon les scientifiques sont des ondulations dans le tissu de l'espace-temps causées par des événements cosmiques violents, tels que l’entrée en collision de trous noirs, des supernovas et même la naissance de l'univers.

« Une fois terminé, Tianqin deviendra un outil important pour la recherche et la détection de trous noirs de toutes tailles et de toutes longueurs d'onde au cours des deux prochaines décennies », a déclaré jeudi Wu Qingwen, professeur à l'Ecole de physique de l'Université des sciences et technologies Huazhong de Wuhan, dans la province du Hubei.

Mercredi, le télescope Event Horizon (EHT, acronyme anglais), un ensemble mondial de huit radiotélescopes basés au sol, a révélé la toute première image d'un trou noir.

Le professeur Wu était l'un des 200 astronomes mondiaux impliqués dans la collaboration du EHT, qui a capturé la première représentation visible de ce qui est considéré comme l’objet le plus extrême de l'univers.

La collaboration internationale est vitale pour les observations astronomiques, a indiqué M. Wu.

Outre la capture réussie de la première image de trou noir, la collaboration internationale a précédemment également permis deux détections d'ondes gravitationnelles provenant de la fusion de trous noirs.

En février 2016, l'Observatoire d’ondes gravitationnelles par interférométrie laser (LIGO, acronyme anglais), situé aux Etats-Unis, a annoncé la première observation d’ondes gravitationnelles générées par une fusion de trous noirs. En juin suivant, il a annoncé la deuxième détection d’un événement d’ondes gravitationnelles provenant de trous noirs en collision.

M. Wu a affirmé que Tianqin avait le potentiel de faire d’encore plus grandes découvertes.

« Le LIGO a utilisé des interféromètres au sol d’une longueur de bras de 4 km. Mais avec les satellites, la longueur de bras passera à 170000 km. Ainsi, les sondes spatiales (activées par Tianqin) seront capables de détecter des ondes gravitationnelles à des fréquences beaucoup plus basses générées par la fusion de trous noirs massifs ou supermassifs », a-t-il expliqué.

« Tianqin nous permettra également de voir les plus petits trous noirs au tout début de l'univers, ainsi que de comprendre l'histoire de la croissance des trous noirs ainsi que l'évolution des galaxies », a-t-il ajouté.

Tu Liangcheng, l'un des principaux scientifiques du projet Tianqin, a fait savoir que le projet se développait sans accrocs.

« Jusqu'à présent, près de 200 scientifiques chinois de plus de 30 instituts de recherche et universités du pays ainsi qu’environ 30 chercheurs d'au moins huit autres pays (dont la Russie, l'Italie, l'Allemagne et la France) ont participé au projet », a indiqué M. Tu, qui est également directeur du centre de gravitation à l'Université de Wuhan.

Shen Zhiqiang, directeur de l'Observatoire astronomique de Shanghai de l'Académie chinoise des sciences et membre de l'équipe du EHT, a déclaré que le succès de la première image de trou noir avait encouragé les scientifiques chinois à s'engager davantage dans la collaboration internationale et à renforcer la capacité du pays à étudier l’espace profond.

Des scientifiques chinois ont participé à Hawaï et en Espagne aux observations qui ont permis d’obtenir l'image du trou noir. Ils ont été fortement impliqués dans l'analyse des données de suivi et l'explication théorique au cours des deux années qui ont suivi les observations de cinq jours effectuées en avril 2017.

L'observatoire astronomique de Shanghai, à la tête du pays en termes d’interférométrie sur une très longue base (technique utilisée par l'ensemble de télescopes EHT pour l'image du trou noir), a joué un rôle moteur dans l'organisation et la coordination de la participation de chercheurs chinois aux observations et études du EHT, a affirmé M. Shen. Cela a permis à Shanghai d'être l'une des six villes du monde impliquées dans les conférences de presse simultanées mercredi.

Aucun télescope chinois-y compris le Radiotélescope sphérique de cinq cents mètres d'ouverture (FAST, acronyme anglais), situé dans la province de Guizhou – n’a participé aux observations du EHT.

Yuan Yefei, professeur au département d'astronomie de l'Université des sciences et technologies de Chine, également membre de l'équipe du EHT, a fait savoir que le FAST n’avait pas participé principalement car sa bande de longueur d'onde ne correspondait pas à ce dont l’EHT avait besoin pour cette observation.


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Source:french.china.org.cn