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Des décennies d'efforts pour faire reculer le désert

French.china.org.cn | Mis à jour le 19. 03. 2019 | Mots clés : désert

Jiang Qi (c.) présente son travail aux visiteurs sur des pâturages qu’il est parvenu à restaurer avec ses collègues dans le xian de Yanchi, dans la région autonome hui du Ningxia. (Photo / China Daily)


Entourée de trois déserts, la région autonome hui du Ningxia, dans le nord-ouest de la Chine, a longtemps été touchée par des tempêtes de sable, mais des décennies d'efforts déployés par des générations de scientifiques ont permis de réduire la superficie touchée par la désertification.


Jiang Qi, âgé de 53 ans, est chercheur à l'Académie des sciences de l'agriculture et de la foresterie du Ningxia. Il réside à Yinchuan, chef-lieu de la région, et participe à ces travaux depuis le milieu des années 1980. Il a déclaré que ses prédécesseurs avaient déployé de gros efforts pour cultiver des zones de verdure. Actuellement, outre les préoccupations environnementales, les chercheurs doivent aussi trouver des moyens d'améliorer les moyens de subsistance des populations locales.


Avec le désert de Tengger à l'ouest, le désert d'Oulan Buh au nord et le désert de Mu Us à l'est, ce sont 1,21 million d'hectares dans le Ningxia qui ont été touchés par le sable porté par le vent en 1999, mais la situation s'est constamment améliorée depuis. Le Ningxia a été la première région du pays à réduire la désertification, selon un reportage de la chaîne de télévision CCTV. Les derniers chiffres de l'Administration nationale des forêts et des pâturages montrent que les zones touchées par le sable porté par le vent ont diminué pour atteindre 1,12 million d'hectares en 2014.


Après des décennies de dur labeur, la superficie des prairies dégradées a diminué de 420 mille hectares l’année dernière et les zones touchées par la désertification de 140 mille hectares.


« En nous servant des réalisations de la dernière génération comme d’un tremplin, nous avons adopté une nouvelle méthode de gestion des terres, qui associe les arbres aux cultures et à l’élevage sur un même terrain », a déclaré M. Jiang. « Cela permet à la fois d’augmenter les revenus des agriculteurs et de protéger l’écosystème et l'environnement. » Un exemple est la plantation d'arbustes, en complément du maïs et de l'herbe. « Nous devons combiner les trois de la manière la plus rentable et la plus pratique », a-t-il remarqué. « Les ressources en eau et les terres arables sont rares dans le Ningxia. » La méthode a remporté la deuxième place du Prix national du progrès scientifique et technologique 2008 et a été largement utilisée dans tout le Ningxia.


M. Jiang a commencé à travailler à l'académie après avoir obtenu son diplôme en foresterie de l’Université d’agriculture et de foresterie du Nord-Ouest à Xianyang, dans la province du Shaanxi, en 1986. Les premières années, il travaillait dans le désert pendant au moins 20 jours par mois avec les membres de son équipe, généralement sept personnes. « On voyait rarement les chercheurs assis dans leur bureau », remarque-t-il. « Ils travaillaient dans différents domaines expérimentaux presque toute l'année. » La vie sur le terrain était pénible, les transports peu pratiques, la nourriture manquait de variété et les logements étaient délabrés.


« Dans les années 1960, mes professeurs, ainsi que des chercheurs comme moi, vivions dans une hutte minable et mangions des aliments secs », se souvient-il. « La situation s'est améliorée dans les années 1990 : nous vivions dans des maisons de villageois ou dans un bâtiment de deux étages appartenant à notre académie et avions des légumes à manger. » Pendant la journée, ils plantaient et procédaient à des expérimentations dans le désert, et la nuit, ils enseignaient aux agriculteurs locaux. En une décennie, son équipe a planté des arbres sur 56 mille hectares et cultivé des pâturages sur 130 mille hectares.


En raison de la complexité de son travail, la femme de M. Jiang ne l'a jamais vraiment compris. Mais cela a changé en 2006, lorsqu'elle a pris des vacances sur le terrain de ses recherches, dans le xian de Gaoshawo, dans le Ningxia. « Des tempêtes de sable se sont produites pendant les vacances », dit-il. « Tout était recouvert de sable. Elle a été triste de voir que je travaillais dans des conditions aussi difficiles. Après cela, elle m’a mieux compris, ainsi que mon travail. »


M. Jiang est maintenant directeur du département de contrôle de la désertification de l'Académie. Il souligne que le chemin reste encore long et que le fardeau demeure lourd, car de nombreuses terres sont encore touchées par la désertification dans le Ningxia et dans tout le pays. « Ce n'est pas un travail facile, car un projet de contrôle du sable peut prendre jusqu'à dix ans pour pouvoir constater des résultats », remarque-t-il. « Ce travail sera transmis à la prochaine génération. »


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Source:french.china.org.cn