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Scandale alimentaire dans une école de Chengdu

French.china.org.cn | Mis à jour le 18. 03. 2019 | Mots clés : Scandale alimentaire
8 juillet 2018, Chengdu : des étudiants dinent à la cantine de l’Université normale du Sichuan. [Crédit photo : VCG]


Le directeur d’une école à Chengdu, dans la province de Sichuan (sud-ouest), a été licencié à la suite d’un scandale alimentaire, qui a mis les parents en colère et provoqué une large inquiétude concernant la sécurité alimentaire en Chine. 

Tout en s’engageant à appliquer une politique de tolérance zéro dans ce scandale, les autorités locales ont également appelé la population à ne pas répandre de rumeurs en ligne. 

La société fondatrice de la Chengdu No.7 High School Development School en cause fait également l’objet d’une enquête, ont déclaré dimanche dernier des officiels lors d’une conférence de presse.

Les parents accusent l’établissement d’avoir servi des aliments moisis à ses élèves, les rendant gravement malades. 

Samedi, 929 élèves ont passé un examen médical et 77 d’entre eux se sont rendus chez le médecin, a indiqué dimanche le Bureau de la communication du gouvernement de district de Wenjiang sur Sina Weibo. Sur les trois élèves qui ont été hospitalisés pour une appendicite aiguë et des maux d’estomac, deux sont en condition stable et un est sorti de l’hôpital.

Une enquête du régulateur du marché de Chengdu a découvert que 17 lots alimentaires sur 18 fournis à la cantine de l’école étaient conformes aux normes en vigueur. Toutefois, il s’avère que 75 kg de vermicelles étaient moisis et que les deux tiers avaient malgré tout été servis par la cantine.

Les enquêteurs ont souligné que les échantillons étaient stockés de manière appropriée et qu’aucune tierce partie n’avait interféré dans ces tests. 

Des contrôles sur des échantillons alimentaires dans les cantines de cinq autres établissements scolaires à Chengdu partageant le même fournisseur ont également été réalisés, mais aucun problème n’a été découvert.

Des internautes ont affirmé que certains étudiants souffraient d’insuffisance rénale, d’hémoptysie (expectorations de sang) et de niveaux hormonaux excessifs. Cependant, aucun de ces syndromes n’a été trouvé lors des examens médicaux, a déclaré Xie Qiang, le président de la Commission sanitaire de Chengdu. 

Celui-ci a précisé que les examens avaient néanmoins mis en lumière des troubles gastro-intestinaux, courants chez les adolescents.

L’école accueille plus de 5600 étudiants et propose des cours de l’école primaire au lycée. 

Les rumeurs en ligne

La police de Chengdu a annoncé avoir procédé à l’arrestation de « propagateurs de rumeurs », incluant une femme de 39 ans originaire de Chengdu, qui affirmait qu’un parent avait découvert le problème des aliments moisis après avoir « infiltré » la cantine de l’école pendant un mois, à la suite des diarrhées persistantes de son enfant.

La police a également arrêté une femme nommée Mme Liang, qui aurait affirmé en ligne qu’un parent de l’établissement en question s’était suicidé en réclamant justice pour cet élève qui souffrait de diarrhées, a indiqué jeudi dernier la cyber-police de Chengdu. 

Trois autres parents font également l’objet d’une enquête, après que les enquêteurs ont découvert qu’ils avaient publié de fausses photos d’aliments moisis pour attirer l’attention publique, a précisé le Bureau de la communication du gouvernement du district de Wenjiang. 

Les vidéos des caméras de surveillance de l’établissement scolaire montrent que ces parents se sont introduits illégalement dans l’école dans la nuit du 12 au 13 mars, versant délibérément un condiment en poudre et d’autres substances sur les aliments stockés à la cantine pour simuler des moisissures, a expliqué Dai Dejun, le directeur adjoint du Bureau de la sécurité publique de Chengdu.

D’après les aveux de l’un des suspects, ces derniers ont ensuite publié les fausses photos « d’aliments moisis » en ligne, afin d’attirer l’attention du public et de faire pression sur l’école. 

Le problème de crédibilité

Certains parents d’élève affirment toutefois ne toujours pas être convaincus par les informations publiées dimanche dernier par les autorités, une semaine après que l’incident a été révélé en ligne et près de six mois après qu’ils s’en sont plaints aux autorités locales.

Les commentaires sur la réponse tardive et le manque de détails concernant cette affaire ont inondé le compte Sina Weibo du gouvernement du district de Wenjiang et de l’école. 

« Le public est confus quant aux responsabilités pour cet incident et les inquiétudes sont croissantes », explique Yu Guoming, un professeur de la Faculté de journalisme et communication de l’Université normale de Beijing. « Les incidents, qui déclenchent des inquiétudes publiques aussi fortes, doivent être traités de manière aussi transparente que possible », souligne-t-il.

Dans le même temps, un sociologue basé à Beijing et souhaitant rester anonyme, réfute les préoccupations sur le fait que le gouvernement pourrait tenter de protéger l’école et de cacher la vérité. 

Selon lui, « il n’y a aucun besoin de falsifier un rapport d’enquête, car cela nuirait fortement à la crédibilité et à la confiance publique dans le gouvernement de Chengdu ».

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Source:french.china.org.cn