Des réductions fiscales pour soutenir l’économie

Par : LIANG Chen |  Mots clés : économie
French.china.org.cn | Mis à jour le 06-03-2019


La Chine a abaissé ses objectifs de croissance du PIB pour cette année et prévoit de prendre une série de mesures, comme la réduction des impôts et des taxes, afin de renforcer l’économie, a annoncé le Premier ministre Li Keqiang dans son rapport de travail du gouvernement prononcé mardi à des législateurs et conseillers politiques.

Le pays a fixé son objectif de croissance économique entre 6 et 6,5 % pour 2019, a-t-il déclaré lors de l’ouverture de la 2e session de la XIIIe Assemblée populaire nationale (APN). La croissance du PIB de la Chine en glissement annuel a atteint 6,6 % en 2018.

Selon les analystes, l’adoption d’une fourchette plutôt que d’un chiffre unique pour les objectifs de croissance laissera aux législateurs plus de marge pour manœuvrer et effectuer la restructuration économique, et poser ainsi des fondations solides à la croissance durable future.

« Cette baisse des objectifs de croissance reflète les incertitudes intérieures et extérieures, auxquelles l’économie chinoise doit faire face. D’un autre côté, celle-ci est conforme à la transition chinoise visant à passer d’une croissance au taux élevé à un développement de haute qualité », indique Cheng Shi, économiste en chef chez ICBC International.

Cette fourchette de croissance est plus contraignante qu’un simple chiffre, estime quant à lui Zhang Ming, un économiste de l’Institut d’économie et politique mondiales affilié à l’Académie des sciences sociales de Chine (ASSC) : « En fixant le plancher de cette fourchette à 6 %, il est peu vraisemblable que la Chine tolère un taux de croissance inférieur cette année », indique-t-il.

Li Keqiang a déclaré que le pays faisait face à des incertitudes croissantes découlant du ralentissement de la croissance économique mondiale, de l’escalade du protectionnisme et de l’unilatéralisme, ainsi que de l’assouplissement économique intérieur.

Il s’est engagé à rendre les politiques fiscales proactives plus fortes et plus efficaces, mais également à rendre la politique monétaire prudente « ni trop stricte ni trop souple », tout en plaçant la priorité aux politiques d’emploi pour maintenir la croissance économique du pays « dans une fourchette raisonnable ».

Le pays prévoit de créer 11 millions de nouveaux emplois cette année et de maintenir le taux de chômage recensé en zone urbaine autour de 5,5 %.

Pour maintenir l’économie sur la bonne voie, la Chine prévoir de relever son ratio du déficit budgétaire sur le PIB à 2,8 % cette année, contre 2,6 % en 2018. Les dettes locales à vocation spécifique atteindront un total de 2150 milliards de yuans (283 milliards d’euros), soit 800 milliards de yuans de plus que l’année dernière.

« Le ratio du déficit budgétaire n’a pas atteint ou dépassé les 3 %, comme cela était largement anticipé par le marché. Cela montre la prudence des autorités centrales », explique M. Zhang de l’ASSC.

La Chine va également réduire de 2000 milliards de yuans les taxes et les cotisations des entreprises pour les retraites pour stimuler le secteur entrepreneurial, notamment les petites entreprises et les entreprises privées. Le taux de la TVA pour le secteur de la production manufacturière passera de 16 % à 13 %, et le taux pour les secteurs du transport et de la construction de 10 % à 9 %.

« Les diminutions fiscales dépassent les attentes générales du marché et le relèvement du taux de déficit budgétaire fournira une marge de manœuvre suffisamment large pour augmenter les investissements dans les infrastructures cette année », explique Cheng Shi.

Selon lui, alors que la Chine met en œuvre des politiques de stabilisation, de restructuration et de prévention des risques, il est probable que sa croissance tombe dans la fourchette qu’elle s’est fixée : « Celle-ci se rapprochera très vraisemblablement de la valeur haute de cette fourchette vers 6,5 % » , ajoute-t-il.

Une économie chinoise stable servira également de pilier pour soutenir l’économie mondiale, notent les analystes.

La Chine est un contributeur majeur à la croissance mondiale, ainsi qu’un pays qui aide au développement des pays pauvres, explique Khairy Tourk, un professeur d’économie de la Stuart School of Business affiliée à l’Illinois Institute of Technology à Chicago. « La croissance de l’économie chinoise est cruciale pour la prospérité d’autres régions dans le monde, particulièrement en Asie et en Afrique », souligne-t-il.

Dans le rapport de travail gouvernemental, la Chine fixe son objectif pour l’inflation des prix à la consommation à 3 % cette année, tandis qu’elle tentera de maintenir la croissance de son agrégat monétaire intermédiaire M2 à un niveau relativement similaire à celui de l’année dernière.


Source:french.china.org.cn
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