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Des arnaques utilisent la lutte contre la pauvreté pour attirer leurs victimes

French.china.org.cn | Mis à jour le 11. 02. 2019 | Mots clés : lutte contre la pauvreté

Alors que la Chine a renforcé ses efforts au cours de ces dernières années pour lutter contre la pauvreté, une série d’arnaques utilise les mesures de réduction ciblée de la pauvreté comme appât, faisant des centaines de milliers de victimes. Le ministère de la Sécurité publique appelle la population à être vigilante.

« Les auteurs de ces arnaques prennent principalement avantage de la croyance, selon laquelle il est possible de réaliser un large profit à partir d’un petit investissement. Certains utilisent des documents et des sceaux officiels contrefaits, et se font passer pour des officiels gouvernementaux, afin que les arnaques aient l’air plus vraies », a déclaré Chen Shiqu, le directeur adjoint du Bureau d’enquête criminelle du ministère de la Sécurité publique, lors d’une conférence de presse au mois de janvier.




Dans l’une de ces affaires, quatre arnaqueurs de la région autonome Zhuang de Guangxi ont utilisé de fausses identités sur Internet, se présentant comme des responsables du Conseil des affaires d’Etat, du ministère des Finances ou encore comme le directeur du Groupe de réduction de la pauvreté de Chine, pour faire croire que le gouvernement central avait lancé une campagne de réduction individuelle de la pauvreté sur Internet.


Depuis le mois d’août dernier, le groupe avait mis en place des dizaines de groupes WeChat et trompé 180000 personnes en quatre mois, demandant des frais d’adhésion allant de 1000 à 2000 yuans (130 à 260 €) et affirmant que les personnes récupéreraient dix fois leur mise après l’organisation d’une rencontre à Beijing permettant de débloquer les fonds pour la réduction de la pauvreté. De nombreuses victimes, pensant que cette campagne était réelle, ont demandé à leurs amis et à leur famille de participer à cette campagne. 




Le ministère de la Sécurité publique a dévoilé cette affaire au mois de janvier, arrêtant 17 personnes à Beijing et dans le Guangxi.




Dans une autre affaire, un habitant du Henan, Li Shujin, a établi une organisation appelée

Chinese Dream Set Sail Foundation

(« Fondation de l’envol du rêve chinois ») et contrefait des documents pour faire croire que l’organisation avait été établie avec le soutien du Conseil des affaires d’Etat, du ministère des Affaires civiles et du ministère des Affaires publiques.


Li Shujin faisait payer des frais de 29, 99 ou 179 yuans pour adhérer à la fondation, promettant en retour des bénéfices de 300000, 1 million ou 1,7 million de yuans respectivement.




De nombreuses victimes étaient des personnes d’âge mûr et avancé, habitant dans des régions rurales et des petites villes. L’une d’elle, âgée de 56 ans et originaire de la province de l’Anhui, explique qu’une amie lui a fait découvrir un groupe WeChat appelé « Réduction ciblée de la pauvreté » au mois de novembre. Sous le pseudonyme Chen Pin, elle raconte que le chef du groupe lui avait dit que si elle investissait une petite somme d’argent, elle bénéficierait d’un retour sur investissement quotidien de 2,5 % de sa mise de départ. 




Chen Pin a investi 2000 yuans et reçu pendant deux semaines ses « bénéfices », avant d’être soudainement exclue du groupe. « Le chef du groupe nous a envoyé de nombreux documents avec des sceaux [officiels] dessus et nous avons pensé que c’était vrai. La plupart des gens sur le groupe WeChat sont des personnes âgées, qui sont à la retraite ou qui n’ont pas d’emploi stable », explique-t-elle.




Les arnaqueurs en Chine sont réputés pour se tenir au courant des derniers concepts financiers et des mesures politiques les plus récentes du gouvernement. Au cours de ces dernières années, des arnaques utilisant les nouveaux concepts, comme les bitcoins, le e-commerce et la finance inclusive, ont piégé des centaines de milliers de victimes.




Un rapport publié le 15 janvier par 110.360.cn, une plateforme de dénonciation de la fraude en ligne établie par la police, montre qu’un total de 21703 fraudes sur Internet avaient été rapportées l’année dernière, impliquant des pertes totalisant les 290 millions de yuans (50 millions d’euros). Par ailleurs, les personnes nées avant les années 1960 sont les premières à en être les victimes.




Selon Chang Sha, un avocat du cabinet King & Capital basé à Beijing, certains groupes d’escrocs prennent avantage de l’appât du gain et présentent leurs escroqueries sous la forme de campagnes gouvernementales. Du fait d’un manque d’accès à l’information, les citoyens d’âge moyen et avancé, ainsi que les personnes vivant en zones rurales, sont particulièrement susceptibles d’être les victimes de ces arnaques.



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Source:french.china.org.cn