​Le fondateur de Huawei nie les accusations d'espionnage et se dit optimiste quant à l'avenir

Ren Zhengfei, fondateur et président du géant chinois des télécommunications Huawei, a parlé des problèmes de sécurité et de l'avenir de la société avec plusieurs médias au siège de l’entreprise, à Shenzhen.

Six journalistes étaient invités à cet entretien, dont des reporters du Financial Times, de Bloomberg et du Wall Street Journal, selon un article de la BBC, ajoutant que cet événement était rare, le dernier entretien de ce type donné par le responsable de 74 ans ayant eu lieu il y a plus de trois ans.

« En 30 ans, Huawei a servi 3 milliards de clients dans 170 pays et affiche un bon bilan en matière de sécurité. Il n'y a jamais eu de problème majeur », a déclaré M. Ren au Financial Times.

« Huawei est une entreprise indépendante. Nous nous engageons à être du côté de nos clients en matière de cybersécurité et de protection de la vie privée. Nous ne porterons jamais atteinte à aucun pays ni à aucun individu ».

« Le ministère des Affaires étrangères a déjà précisé qu'aucune loi en Chine n'impose à une entreprise d'installer des portes dérobées. Huawei, ou moi-même, n'avons jamais reçu de demande d'aucun gouvernement pour fournir des informations », a-t-il affirmé.

M. Ren a également indiqué que sa fille Meng Wanzhou lui manquait « beaucoup ».

Mme Meng, directrice financière de la société, est actuellement en liberté conditionnelle au Canada et risque d'être extradée vers les Etats-Unis.

En ce qui concerne l'avenir de Huawei, M. Ren a déclaré que 2019 pourrait être une année difficile, avec une croissance des revenus en dessous de 20%. La compagnie, a-t-il précisé, vise un chiffre d'affaires de 125 milliards de dollars pour toute l'année, a rapporté CNBC.

M. Ren a également affirmé que Huawei ne subirait pas le même sort si sa société était frappée de sanctions similaires à celles qui ont visé ZTE.

« Nous investissons énormément dans la R&D depuis de nombreuses années […] Ce qui est arrivé à ZTE n'arrivera pas à Huawei », a-t-il déclaré.

Le fondateur de l’entreprise a également noté que Huawei n’était pas une société cotée en bourse et n'avait donc pas besoin d'un « beau rapport financier ». « Nous pouvons même réduire notre développement si Huawei n'est pas la bienvenue sur certains marchés », a affirmé M. Ren. « Tant que nous pouvons survivre et nourrir nos employés, il y aura toujours un avenir pour nous », a-t-il ajouté.