L'accès aux investissements étrangers sera encore facilité en 2019 (ministre)

La Chine prévoit en 2019 de réduire encore davantage les restrictions sur les investissements étrangers et de relever les défis auxquels sont confrontées les entreprises étrangères qui investissent sur son marché, a déclaré le ministre chinois du Commerce Zhong Shan.

La liste négative, qui définit les secteurs dans lesquels les investissements étrangers sont interdits, sera encore réduite dans les 12 zones pilotes de libre-échange ainsi que dans tout le pays, et permettra la pleine propriété étrangère dans davantage de secteurs, a indiqué samedi M. Zhong dans une interview avec l'agence de presse Xinhua.

Il a notamment mis en avant une aide aux investissements étrangers dans les industries manufacturières et de haute technologie ainsi que dans les régions du centre et de l’ouest du pays, ajoutant que le gouvernement aiderait les entreprises étrangères à résoudre leurs problèmes en matière d'investissement en Chine.

Pour créer un environnement favorable, le ministère va promouvoir une loi sur les investissements étrangers et améliorer le traitement des plaintes des entreprises étrangères par les gouvernements locaux, a affirmé M. Zhong.

En tant que destination majeure d’investissements mondiaux, la Chine a maintenu une croissance stable de ses investissements directs étrangers (IDE) dans un contexte mondial morose. Ses IDE ont augmenté de 3% en un an pour atteindre 135 milliards de dollars en 2018, tandis que les chiffres pour le monde entier et les pays développés ont respectivement chuté de 41% et 69% au premier semestre de l'année dernière, a déclaré M. Zhong.

La Banque mondiale a rehaussé de 32 places le classement de la Chine en matière d’environnement des affaires. En outre, 95% des entreprises interrogées par le US Business Council, basé à Washington, ont déclaré qu'elles augmenteraient leurs investissements ou maintiendraient leur présence existante en Chine dans l'année à venir, selon un rapport publié en décembre.

« Le marché chinois a un potentiel énorme et affiche de bonnes perspectives », a noté M. Zhong. La consommation de biens du pays, qui devrait atteindre une croissance annuelle de 9,1% en 2018 pour s'établir à 38000 milliards de yuans (5600 milliards de dollars), a été le principal moteur de la croissance pendant cinq années consécutives.

Soucieuses d'élargir leur part de marché, plusieurs multinationales, telles que le constructeur automobile allemand BMW AG et le groupe américain Exxon-Mobil Corp, ont annoncé des plans d'investissement coûteux en Chine l'an dernier. Cela intervient alors que la Chine continue de devenir le plus grand pays au monde en matière de consommation de biens et de services.

L’entreprise américaine Tesla Inc, basée en Californie, a lancé le 7 janvier les travaux de construction de son usine à Shanghai. Elle est devenue la première entreprise à bénéficier d'une nouvelle politique permettant aux constructeurs automobiles étrangers de créer des filiales détenues à part entière en Chine. Il s'agit également du plus important investissement étranger de la ville dans le secteur manufacturier, avec 7,3 milliards de dollars.

BASF SE, le géant allemand de la chimie, a également signé un accord avec la province du Guangdong la semaine dernière afin de clarifier davantage les détails de son complexe chimique Verbund, d’une valeur de 10 milliards de dollars, situé à Zhanjiang.

M. Zhong a indiqué que le ministère allait stimuler davantage la consommation intérieure cette année avec des mesures visant à faciliter la modernisation de la consommation urbaine, à exploiter le potentiel des zones rurales, à mettre en place des chaînes d'approvisionnement modernes et à soutenir la consommation de services.

Il a noté que les trois tâches principales du ministère du Commerce cette année consisteraient à organiser la deuxième Foire internationales des importations de Chine (CIIE), à gérer de manière appropriée les tensions commerciales avec les Etats-Unis et à promouvoir les zones pilotes de libre-échange ainsi que le port de libre-échange de Hainan.

Ces tâches sont des avancées concrètes dans la création d'un environnement commercial prévisible et transparent pour les investisseurs mondiaux, et ce afin de leur garantir un traitement équitable des marchés, a affirmé Zhang Yansheng, chercheur au Centre chinois pour les échanges économiques internationaux.

« Le ministère du Commerce envisage actuellement de créer de nouvelles zones pour la Zone pilote de libre-échange de Chine (à Shanghai) et de concevoir des politiques pour la construction du port de libre-échange de Hainan afin de promouvoir leur croissance », a déclaré Tang Wenhong, directeur général du département de l’administration des investissements étrangers au ministère du Commerce.