Comment décrire au mieux 2018 en Chine ? Une enquête nationale a montré que la plupart des personnes interrogées avaient choisi « Fen » et « Gai Ge Kai Fang 40 Nian » comme caractère et mot chinois de l'année 2018 respectivement en Chine.

Le premier, qui veut dire « efforts » et le second « 40e anniversaire de la réforme et de l'ouverture », ont été choisis parmi plusieurs milliers de propositions faites sur la base de centaines de milliers de votes des internautes dans un sondage annuel organisé par le Centre national chinois de recherche et de surveillance de la langue.

Cette enquête, qui a lieu pour la 13e année consécutive, a également respectivement choisi les mots « sortie » et « frictions commerciales » comme caractère international et mot international de l’année.

Un examen des réalisations de la Chine contre les vents contraires en 2018 justifiera sans aucun doute les mots choisis : 2018 fut une année de jalons et d'efforts intenses pour permettre à la deuxième plus grande économie du monde de s'ouvrir davantage.

Un bon moyen de fêter la réforme et l'ouverture

Cette année, la Chine célèbre le 40e anniversaire de sa réforme et de son ouverture avec des actions concrètes et des promesses de s'ouvrir davantage, offrant au monde davantage de possibilités de partager les dividendes de sa croissance.

Le pays a ainsi dévoilé des mesures visant à élargir l'accès à son marché, à améliorer l'environnement des investissements, à augmenter ses importations et à ouvrir de nouvelles perspectives en matière d'ouverture.

L'ouverture s'est intensifiée dans le secteur financier : la Chine a lancé le négoce de contrats à terme sur le pétrole brut à Shanghai, les premiers contrats à terme cotés sur la partie continentale de la Chine destinés aux investisseurs étrangers ; les entreprises étrangères ont reçu le feu vert pour avoir une participation de 51% dans leurs activités de courtage ; enfin, l'accès aux investissements étrangers a également été facilité dans le secteur des assurances, pour ne nommer que quelques exemples du renforcement de l'ouverture.

UBS AG est devenue la première institution financière mondiale à tirer parti des nouvelles règles chinoises pour acquérir une participation majoritaire dans sa coentreprise de titres sur la partie continentale de la Chine, portant sa participation dans UBS Securities Co à 51%, contre 24,99% auparavant.

« La poursuite de l'ouverture du secteur financier chinois représente de grandes opportunités pour nos activités de gestion de patrimoine, de banque d'investissement et de gestion d'actifs », a commenté Sergio P. Ermotti, directeur général du groupe UBS.

Pour stimuler les importations, la Chine a aussi réduit cette année les droits de douane sur tout un éventail de produits, notamment les automobiles, les produits de consommation et les médicaments, ramenant le taux de droits global sur les produits importés de 9,8% l’année dernière à 7,5% aujourd'hui.

Parallèlement, ce sont au total 172 pays, régions et organisations internationales et plus de 3 600 entreprises qui ont participé à la première Foire internationale des importations de Chine (CIIE), qui s'est tenue du 5 au 10 novembre à Shanghai. Ce fut la première exposition au monde sur le thème de l'importation.

Également en 2018, le paysage des zones franches pilotes de la Chine s'est encore élargi. La province insulaire de Hainan, dans le sud du pays, a été désignée comme la plus récente et la plus vaste des zones franches pilotes, dans le but d'ouvrir davantage le marché national et d'attirer les investissements étrangers.

Selon un responsable du ministère du Commerce, les importations totales de la Chine dépasseront probablement les 2 000 milliards de dollars cette année, établissant un nouveau record.

Une marque de bonne foi

La réforme et l'ouverture de la Chine ont pris de l'ampleur à l'occasion du 40e anniversaire d'une grande révolution qui a changé le destin de la nation chinoise et a influencé le monde. Mais certains critiques considèrent encore cette accélération comme un compromis contre les pressions externes.

« Il est injuste de dire cela », a déclaré Bert Hofman, directeur de la Banque mondiale pour la Chine, ajoutant que la décision de la Chine de poursuivre la réforme et l'ouverture s'accordait avec ses fondamentaux économiques et ses intérêts nationaux.

« Il est naturel de répondre à l'appel des citoyens pour une vie meilleure », a-t-il noté.

Le grand esprit de réforme et d'ouverture est devenu la marque distinctive du peuple chinois d'aujourd'hui, et le pays a précisé que la porte de son ouverture ne serait pas fermée mais s'ouvrirait même au contraire plus largement encore.

La Chine continuera d'élargir l'accès des investisseurs étrangers à son marché l'année prochaine, tandis que la liste négative des investissements étrangers devrait être encore raccourcie en 2019, a annoncé en ce sens Tang Wenhong, directeur du département de la gestion des investissements étrangers au ministère du Commerce.

Le ministère plaidera également pour la levée des restrictions d'accès au marché pour les investissements étrangers dans des secteurs qui ne figurent pas sur la liste négative, afin de créer des conditions équivalentes pour les entreprises chinoises et les entreprises étrangères.

On estime que les biens et services importés par la Chine dépasseront respectivement 30 000 milliards de dollars et 10 000 milliards de dollars au cours des 15 prochaines années.