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COP24 : formulation des prochaines étapes

French.china.org.cn | Mis à jour le 17. 12. 2018 | Mots clés : COP24

Après deux semaines de discussions animées à Katowice, en Pologne, les négociateurs d'environ 200 pays se sont mis d'accord samedi sur des règles universelles et transparentes qui régiront les efforts futurs pour lutter contre le changement climatique.

Bien que les différences entre le Sud et le Nord aient été réduites dans une certaine mesure, des plans plus ambitieux n’ont toujours pas été élaborés, en dépit de rapports récents qui ont souligné les risques du réchauffement de la planète.

La 24ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, ou COP24, a été chargée de finaliser les directives de mise en œuvre de l'accord de Paris sur les changements climatiques de 2015. Elle devait durer du 2 décembre jusqu’à vendredi, mais a été prolongée en raison de discussions intenses entre les délégués. « Ce n’était pas une tâche facile. C'était difficile et décourageant, mais nous y sommes parvenus », a déclaré Michal Kurtyka, président de la COP24. Et d’ajouter: « Grâce à cet accord global, vous avez fait mille petits pas en avant ensemble. » M. Kurtyka, qui est également secrétaire d’Etat au ministère de l’Energie de Pologne, a par ailleurs remarqué: « Nous devrons tous faire des concessions pour gagner. »

Xie Zhenhua, représentant spécial de la Chine pour les questions de changement climatique, a déclaré que l'ensemble de lignes directrices – à la fois complètes, équilibrées et solides – a jeté les bases d'une politique de mise en œuvre de l'accord de Paris.

Parvenus à un consensus sur le principe de responsabilités communes mais différenciées, tel qu'énoncé dans l'accord de Paris, les pays du Nord et du Sud ont cependant été en désaccord sur la manière d'incorporer ces principes dans le texte de mise en œuvre. Alors que certains pays développés ont fait valoir que les pays du Sud devaient accroître la transparence dans la réalisation de leurs contributions nationales déterminées (CND) – les engagements pris par chaque pays concernant des objectifs de réduction des émissions post-2020, les délégués des pays en développement ont fait savoir qu'ils manquaient de moyens et qu'ils devaient bénéficier d'une aide financière accrue.

L’accord global de Katowice comprend des lignes directrices qui permettront de mettre en place un cadre plus transparent. Il précise comment les pays fourniront des informations sur leurs CND. Ces informations incluent des mesures d'atténuation et d'adaptation, ainsi que des informations détaillées sur l'aide financière à la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement, conformément au cadre des Nations Unies. Il comprend également des lignes directrices relatives au processus d'établissement de nouveaux objectifs de financement à partir de 2025, pour faire suite à l'objectif actuel consistant à lever 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour soutenir les pays en développement.

« Les directives que les délégations ont élaborées jour et nuit sont équilibrées et reflètent clairement la répartition des responsabilités entre les nations du monde », a remarqué Patricia Espinosa, responsable du climat à l'ONU, dans un communiqué de presse de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). « C’est une excellente réalisation. Le système multilatéral a produit un résultat solide. C'est une feuille de route pour que la communauté internationale s'attaque résolument au changement climatique », a-t-elle ajouté.

Des défis persistent

En ce qui concerne un récent rapport des Nations unies mettant en garde contre le risque de réchauffement de la planète, les pays exportateurs de pétrole ont des opinions divergentes par rapport aux petits Etats insulaires, ceux qui sont les plus vulnérables aux phénomènes climatologiques.

En octobre, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies a publié un rapport spécial qui mettait en lumière un certain nombre de conséquences qui pourraient être évitées en limitant le réchauffement climatique à 1,5°C au lieu de l'objectif de 2°C défini dans l'accord de Paris.

Le rapport avait conclu qu'il était nécessaire de procéder à une transformation de l'économie mondiale, notamment d'abandonner les combustibles fossiles, pour maintenir le réchauffement de la planète sous la barre de 1,5°C d'ici la fin du siècle.

Alarmés par les efforts déployés pour inclure cette modalité dans le texte final de la COP24, certains pays exportateurs de pétrole, notamment les Etats-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite et le Koweït, ont bloqué l'approbation du rapport du GIEC au milieu des négociations, ce qui a provoqué l’indignation des petits pays insulaires et des groupes environnementaux.

En guise de compromis, le texte final de la COP24 se contente simplement de se féliciter de « l’achèvement en temps voulu » du rapport plutôt que de ses conclusions. Les négociateurs ont toutefois convenu de discuter de plans plus ambitieux lors d'un sommet des Nations Unies à New York en septembre.

Les parties ne sont également pas parvenues à un consensus sur l'utilisation d'approches coopératives afin que les pays puissent atteindre une partie de leurs objectifs d'atténuation au moyen de « mécanismes de marché », selon le cadre des Nations Unies.

« Dès le début de la COP, il est vite devenu évident que c’était un domaine qui nécessitait encore beaucoup de travail et que les détails pour rendre opérationnelle cette partie de l’accord de Paris n’avaient pas encore été suffisamment explorés », a noté Mme Espinosa. « Après de nombreux échanges enrichissants et des discussions constructives, une grande majorité de pays était disposée à accepter et à inclure les lignes directrices visant à rendre opérationnels les mécanismes du marché dans l’accord global », a-t-elle indiqué. « Malheureusement, les différences n’ont finalement pas pu être surmontées. »

Les pays ont convenu de finaliser les détails des mécanismes de marché lors de la prochaine conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra au Chili.


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Source:french.china.org.cn