Shanghai: comment le « visa startup » attire les expatriés

Par : LIANG Chen |  Mots clés : Shanghai
French.china.org.cn | Mis à jour le 15-09-2018


Marc Olivier, un Français de 39 ans, a travaillé dans une agence de publicité à Shanghai pendant une décennie avant de décider de créer sa propre entreprise plus tôt cette année.

Mais alors s'est posée la question que de nombreux expatriés ont sans doute rencontrée : comment obtiendrait-il un statut légal -autrement dit un visa- lui permettant de rester en Chine tout en travaillant à son compte après avoir quitté son emploi ?

Après avoir consulté un incubateur du quartier de Hongqiao à Shanghai, Marc Olivier a trouvé que la réponse à cette question était un « visa d'entrepreneuriat », qu'il a rapidement sollicité et obtenu en août. L'incubateur en question, le centre d'incubation international K-Tech Hongqiao de Shanghai, fournit des espaces de travail, des options de financement, l'enregistrement de l'entreprise et, plus important pour Marc Olivier, un service de visas.

Zhu Peiyi, l'associée directrice du centre, a déclaré qu'après consultation du Bureau de gestion des entrées et sorties de Shanghai, le personnel du centre a aidé Marc Olivier à demander un permis de séjour spécial pour entrepreneurs. « C’est ce que les gens appellent maintenant le "visa d’entrepreneur" ou le "visa de démarrage d’entreprise" », a-t-elle dit, ajoutant qu’il existe 20 start-ups dans le centre et qu'un tiers d’entre elles sont des équipes étrangères. « De nombreux hommes d'affaires étrangers ne savaient tout simplement pas qu'ils étaient qualifiés pour cela, et après la publication de la nouvelle, de nombreux consulats nous ont contactés pour plus de détails », a-t-elle souligné.

Depuis 2015, Shanghai a lancé 25 politiques de visas pilotes pour rationaliser et simplifier la procédure de demande de visa pour les étrangers et diversifier les types de visas afin de mieux répondre à la demande, a pour sa part précisé Cai Baodi, directeur de la division des visas étrangers. Parmi ces 25 politiques pilotes, 4 sont directement liées aux étrangers ouvrant des entreprises dans la ville. Celles-ci incluent la délivrance de visas permettant aux étudiants étrangers actuels des universités chinoises de créer des entreprises dans la Zone franche de Shanghai et dans la Zone de démonstration d'innovation nationale de Zhangjiang, et de permettre aux spécialistes des technologies ou aux professeurs d’université étrangers de commercialiser leurs recherches dans ces zones.

Zhang Zheng, un Américain d'origine chinoise, est professeur d'informatique à la New York University de Shanghai. Avant de rejoindre le campus de Shanghai de l'université, il avait fondé le groupe de recherche sur les systèmes de Microsoft Research Asia, où il était chercheur principal et responsable du domaine de recherche.

Étant donné que son expertise était nécessaire à la succursale d'Amazon à Shanghai, la société lui a demandé d'orienter ses recherches sur des produits futurs.

« Auparavant, notre politique de visas ne permettait pas aux étrangers d’occuper deux emplois, mais Shanghai a lancé un programme de visa de talent en mai, ce qui a rendu cela possible », a déclaré M. Cai, du Bureau de gestion des entrées et sorties de Shanghai.

Zhang Zheng a obtenu son nouveau permis de travail le 4 septembre, ce qui lui permet désormais de travailler à la fois à la New York University de Shanghai et chez Amazon.

En plus des étudiants et des professeurs actuels, les diplômés des 300 meilleures universités du monde classées par le Centre pour les universités de classe mondiale de l'Université Jiaotong de Shanghai peuvent obtenir le visa d’entrepreneur dans les deux ans suivant leur diplôme pour vivre et travailler à Shanghai. Les entrepreneurs étrangers ayant un projet d’affaires et des documents prouvant leurs investissements et leur source de revenus peuvent également déposer une demande.

Selon M. Cai, son service a délivré 95 visas d’entrepreneuriat au cours des trois dernières années. « Nous espérons que ce type de permis de résidence encouragera les talents et les entrepreneurs à venir en ville avec leurs idées et projets innovants », a-t-il commenté.

Par rapport à un visa d’affaires, qui permet au titulaire de rester en Chine pour une durée maximale de six mois, le permis d’entrepreneur est valable un an avec des entrées multiples et peut être prolongé jusqu’à deux ans.

« Nous allons bientôt ouvrir un centre destiné aux affaires d'entrées et de sorties et d'immigration à Zhangjiang, qui offrira des services à guichet unique, allant de formations linguistiques et de la recherche d'emploi à la consultation juridique », a annoncé M. Cai. « Ce sera le premier du genre dans le pays ».


Source:french.china.org.cn
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