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La Chine doit créer ses propres marques de médicaments

French.china.org.cn | Mis à jour le 27. 08. 2018 | Mots clés : Chine,médicaments

Selon Margaret Chan, l’ancienne directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Chine devrait investir davantage dans la recherche et le développement de nouveaux médicaments, ainsi que dans la protection de la propriété intellectuelle, même si les versions génériques de médicaments de marque existants peuvent apporter des bénéfices à court terme.

« Les médicaments génériques bon marché de l’Inde peuvent jouer un rôle important pour aider les patients dans les pays et régions plus pauvres. Cependant, la Chine ne devrait pas complètement copier le modèle indien, car le pays est capable de créer de nouveaux médicaments, innovants et originaux », a-t-elle expliqué jeudi dernier.

Cette remarque de Mme Chan a fait suite à son visionnage du succès au box-office chinois Dying to Survive, qui raconte l’histoire d’un homme faisant de la contrebande de médicaments indiens bon marché contre la leucémie pour les revendre à des patients en Chine.

A sa sortie, ce film avait déclenché un débat public enflammé, mais aussi une instruction écrite du gouvernement central soulignant l’urgence de réduire les prix des médicaments et d’assurer un approvisionnement adéquat.

« Sur le long terme, il vaut mieux qu’un pays crée ses propres médicaments de marque », a souligné Margaret Chan.

Celle-ci a appelé le gouvernement à mettre en place davantage de réglementations pour protéger la propriété intellectuelle des fabricants de médicaments basés sur la recherche, afin de stimuler l’innovation. 

« Selon mon expérience de travail à l’OMS, nous devons protéger la propriété intellectuelle pour encourager la recherche dans des médicaments originaux et de meilleure qualité », a-t-elle expliqué.

D’après les chiffres fournis en avril par la Commission nationale de la santé, le taux de succès du développement de médicaments anti-cancéreux en Chine est de moins de 2 % et le coût moyen de la R&D dépasse les 700 millions de dollars (600 millions d’euros).

Selon Mme Chan, la protection des brevets pourrait être un moteur pour l’augmentation des prix, mais de meilleures politiques en matière d’assurance maladie et une plus grande prise de conscience de la responsabilité sociale des entreprises permettraient également de soulager la pression sur ceux qui ne peuvent pas se permettre le coût des médicaments.

Mercredi dernier, lors d’une réunion exécutive du Conseil des affaires d’Etat, le développement de règlements directs pour les dépenses médicales transprovinciales a été approuvé. Cette nouvelle mesure bénéficie en premier lieu aux travailleurs migrants et aux entrepreneurs.

« Je suis fière de voir l’adoption de bonnes mesures comme celle-ci. La prochaine étape est de s’assurer que celles-ci soient bien appliquées », note Mme Chan.

Par ailleurs, l’ancienne directrice générale de l’OMS s’est déclarée « choquée et bouleversée » par le récent scandale des vaccins impliquant Changchun Changsheng, un producteur majeur de vaccins dans le nord-est de la Chine, qui a fabriqué et vendu près de 250 000 doses défectueuses.

« Un système de supervision bien conçu ne garantit pas forcément la sécurité de la production. Il est crucial que les entreprises pharmaceutiques rapportent immédiatement leurs erreurs à la population et aux régulateurs, et que le gouvernement prenne des mesures et commence à mener son enquête sans attendre », souligne-t-elle.

Margaret Chan, qui a quitté ses fonctions au sein de l’OMS au mois de juin après dix ans passés à son poste, est aujourd’hui la présidente de la première Assemblée mondiale de la santé du Forum asiatique de Bo’ao, qui se déroulera le 10 et 11 janvier 2019 en Chine.

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Source:french.china.org.cn