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Pourquoi la Chine promeut-elle la construction de « la Ceinture et la Route » ?

French.china.org.cn | Mis à jour le 09. 08. 2018 | Mots clés :  la Ceinture et la Route,construction,Chine

Le 21 janvier 2016, le chantier de construction de la ligne ferroviaire Jakarta-Bandung dans la province du Jawa occidental en Indonésie

JIN XIN﹡

Au cours de ces cinq dernières années, la réussite de la construction de « la Ceinture et la Route » a dépassé les espérances. L’initiative « la Ceinture et la Route » est devenue incontournable dans le vocabulaire de la communauté internationale. Ce grand projet, à l’initiative de la Chine, profite finalement à l’ensemble des pays qui bénéficient de ses opportunités commerciales.

Face au protectionnisme commercial, à l’unilatéralisme et l’isolationnisme ainsi que d’autres courants de pensée, l’ouverture de l’économie mondiale et le système commercial multilatéral ont énormément souffert en arrière-plan.

La promotion par la Chine de la construction de « la Ceinture et la Route » incarne la prise de responsabilité de la Chine face au monde.

Tout d’abord, la croissance de l’économie mondiale est entrée dans une phase de « médiocrité », or l’initiative « la Ceinture et la Route » peut entraîner un nouveau cycle de productivité pour l’Afro-Eurasie et faire avancer le développement économique mondial. Le terme « nouvelle médiocrité » a été proposé par la présidente du Fonds monétaire international, Mme Lagarde, pour décrire l’état actuel de l’économie mondiale et les perspectives de développement pour les années à venir. À l’heure actuelle, la reprise de l’économie mondiale reste lente et irrégulière, le nouveau cycle de révolution technologique et industrielle est encore au stade embryonnaire. Il n’y a pas d’avancées substantielles dans les modèles d’innovation clés de technologie et de commerce. À court terme, il semble difficile de former un nouveau point fort de croissance économique. La mondialisation économique et la contre-mondialisation coexistent simultanément: pour favoriser la reprise économique du pays, de nombreux pays ont tendance à privilégier leurs intérêts nationaux, à mettre en place un protectionnisme commercial et les tensions commerciales internationales s’accentuent. Le dernier cycle de mondialisation économique n’a pas réussi à réaliser un développement bénéfique à la majorité, équilibré et inclusif, ce qui a creusé l’écart entre les riches et les pauvres et a conduit à un changement dans la structure des classes sociales. De nombreux pays le long de « la Ceinture et la Route », qui ont été ignorés et négligés de longues années par un grand nombre de gouvernements de pays développés et de firmes multinationales, considèrent cette initiative comme une opportunité historique de mettre un terme à la pauvreté et de parvenir au développement. À mesure que les projets d’infrastructure et les investissements industriels de la Chine s’étendront à ces pays en développement, ceux-ci ainsi que leur population pourront en bénéficier.

L’initiative « la Ceinture et la Route » aidera à réaliser l’intégration et le développement commun en Europe, en Asie et en Afrique, et favorisera la modernisation de l’infrastructure globale afin de bâtir les bases d’une économie mondiale durable.

Deuxièmement, du point de vue du mécanisme international, la gouvernance mondiale montre de profondes lacunes. L’initiative « la Ceinture et la Route » est une proposition réalisable que la Chine offre pour améliorer la gouvernance mondiale. À l’heure actuelle, la faiblesse de la mondialisation économique, la fragmentation de la coopération régionale, le changement climatique, les questions migratoires, la lutte contre le terrorisme et d’autres aspects relatifs à des problèmes de gouvernance mondiale deviennent de plus en plus urgents. Les problèmes internes de certains pays sont internationalisés et les mécanismes internationaux existants sont difficiles à adapter. Face à ces faiblesses, la réforme du système international reste difficile à faire progresser. Le G20 a joué un rôle important pour surmonter la crise financière internationale, mais en fin de compte il s’agit surtout d’un arrangement opportun pour faire face à la crise. La manière dont le G20 s’intègre aux mécanismes internationaux existants pour en accroître l’efficacité n’a pas de ligne directrice claire. Les questions de gouvernance mondiale et régionale, telles que les mécanismes de négociation des taux de change internationaux, les flux de capitaux internationaux et les mécanismes de régulation des produits financiers dérivés, ainsi que les défis posés aux règles commerciales multilatérales, doivent être résolus. À travers l’initiative « la Ceinture et la Route », la Chine encourage activement la nouvelle mondialisation, et donne une version moderne de la mondialisation en Asie-Pacifique ainsi que dans le reste du monde. Elle devient le porte-parole du libre-échange et la protectrice des règles internationales. En tant que deuxième plus grande économie mondiale, premier pays exportateur industriel et premier partenaire commercial de plus de 120 pays, la Chine a insufflé un nouvel élan à la promotion de la nouvelle mondialisation et de la gouvernance mondiale grâce à l’initiative « la Ceinture et la Route ».

Troisièmement, du point de vue des pays concernés, l’initiative « la Ceinture et la Route » contribue à promouvoir un développement coordonné entre les différentes régions et pays. Différente des traditionnelles zones de libre-échange et unions douanières, cette initiative est inclusive. Elle se concentre sur l’intégration avec les mécanismes internationaux existants et les stratégies nationales de développement. Elle ne présuppose pas de conditions préalables et ne poursuit pas d’arrangements institutionnels unifiés ni ne cherche à satisfaire ses propres intérêts. L’initiative « la Ceinture et la Route » met en avant la diversité et la complémentarité des pays qui coopèrent, et veille au degré de satisfaction et de participation de toutes les parties. Au niveau international, le Programme des Nations Unies pour le développement, l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, le Programme des Nations Unies pour les établissements humains, l’Organisation de l’aviation civile internationale, l’Organisation maritime internationale, l’Organisation mondiale de la santé, etc., peuvent rechercher une concordance avec l’initiative « la Ceinture et la Route ». L’Assemblée générale des Nations Unies et le Conseil de sécurité ont tous deux inscrit l’initiative « la Ceinture et la Route » dans les résolutions pertinentes et les programmes de développement. Au niveau régional, l’APEC, l’Union économique eurasienne, l’Organisation de coopération de Shanghai, l’ASEAN et l’Union européenne ont tous mis en commun leurs plans d’interconnexion et leurs plans d’investissement avec l’initiative « la Ceinture et la Route ». Au niveau national, la « Voie vers l’avenir » du Kazakhstan, la « Route de la steppe » de la Mongolie, le plan de développement « Two corridors and one ring » du Vietnam, le concept indonésien de « Global Ocean Pivot », l’initiative de « Middle corridor » de la Turquie et l’initiative « la Ceinture et la Route » sont tout à fait compatibles, et de nombreux pays ont entrepris de lier leurs plans de développement nationaux à « la Ceinture et la Route ». Celle-ci met l’accent sur l’équivalence en termes de coopération des pays concernés. Elle se concentre sur la construction de liens de coopération économique entre différentes régions, différents pays dans différents domaines, la promotion du développement par la coopération, et la promotion des avantages mutuels au travers de la communication.

La pratique de ces cinq dernières années montre que l’initiative « la Ceinture et la Route » n’est pas une « stratégie géopolitique » comme elle a pu être assimilée par certains think tanks occidentaux, et qu’elle ne cherche pas à élargir la « sphère d’influence » chinoise ou exporter le « modèle chinois ». La Chine a ses propres pratiques pour défendre et diriger l’ensemble de la communauté internationale et promouvoir activement le développement de l’économie mondiale dans une direction plus durable.

﹡JIN XIN est directeur du Centre d’études chinois sur le monde contemporain et secrétaire général de l’Association des think tanks internationaux de « la Ceinture et la Route ».


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Source:La Chine au Présent