Gao Fu, le directeur du Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies (CCDC).

Une équipe d’experts médicaux chinois partira pour la République démocratique du Congo cette semaine, afin d’aider à lutter contre le virus Ebola apparu dans cette nation d’Afrique centrale.

Gao Fu, le directeur du Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies (CCDC), a indiqué que les experts essaieraient d’utiliser un vaccin développé par la Chine pour aider à combattre le virus.

L’équipe inclut quatre experts de la santé publique provenant du CCDC et sept provenant d’autres instituts, dont l’Académie militaire des sciences médicales. Elle évaluera la situation sur le terrain et apportera son soutien à ses homologues au Congo, notamment dans le dépistage du virus.

« Selon le plan initial, les membres de l’équipe resteront au Congo pendant un mois. Les lieux, où le virus est apparu, sont éloignés de la capitale et le transport n’est pas pratique. Nous sommes toujours en cours de discussion concernant les détails de notre travail là-bas. Au cours de la période initiale, l’équipe va donc essayer de se familiariser avec la situation », explique Gao Fu.

« Nous allons essayer d’utiliser le vaccin développé en Chine pour aider à contrôler et à prévenir cette maladie, mais dans un premier temps, les vaccins ne couvriront vraisemblablement que les Chinois vivant au Congo », ajoute-t-il.

Il s’agit également d’une intervention préventive pour la Chine, car les maladies infectieuses ne connaissent aucune frontière nationale.

Ce vaccin, développé conjointement par l’Académie des sciences militaires et Cansinobio, une entreprise chinoise impliqué dans le développement et la production de vaccins humains, a été approuvé au mois d’octobre par le Bureau national de contrôle des produits alimentaires et pharmaceutiques (CFDA).

Cela a permis à la Chine de devenir le troisième pays, après les Etats-Unis et la Russie, à disposer d’un vaccin disponible pour combattre Ebola.

Le vaccin contre le virus Ebola recombinant (vecteur adénovirus de type 5, HAd5) est disponible en poudre. Par rapport aux autres vaccins liquides développés dans les deux autres pays, il est plus stable, ce qui est un avantage dans le transport et l’utilisation en zones tropicales comme en Afrique.

Samedi dernier, 53 cas confirmés ou suspectés d’Ebola avaient été enregistrés depuis la dernière apparition du virus le 4 avril. Depuis, Ebola a déjà causé la mort de 25 personnes, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les experts de la santé au Congo ont recensé plus de 1000 personnes ayant eu un contact avec les patients infectés et plus de 680 ont reçu le vaccin contre Ebola, d’après l’agence Associated Press.

Gao Fu explique que le Congo utilise actuellement les vaccins développés par l’entreprise américaine.

Ebola est une maladie grave chez les êtres humains, avec un taux de mortalité variant de 25 % à 90 % lors des récentes épidémies. Il n’existe actuellement aucun traitement homologué disponible contre Ebola, même si de nombreuses thérapies expérimentales sont en cours de développement.

Selon l’OMS, les plus grandes épidémies se sont déroulées au Sierra Leone, au Libéria et en Guinée entre 2014 et 2016, causant plus de 11 300 morts dans ces trois pays d’Afrique de l’Ouest.

Lors de ces épidémies, la Chine a apporté la plus grande assistance médicale publique de l’histoire aux autres pays, notamment en envoyant plus de 1000 experts médicaux et de la santé publique pour aider à lutter contre cette maladie. Elle a également versé 750 millions de yuans (100 millions d’euros) en assistance, d’après le ministère des Affaires étrangères.

Gao Fu pense que la Chine va intensifier la coopération avec les nations africaines, afin de les aider à mieux gérer la prévention et le contrôle des maladies.

« Nous allons tenir notre engagement sur le soutien de la mise en place d’un Centre pour le contrôle et la prévention des maladies en Afrique, incluant la formation d’experts sur le continent, explique-t-il. Nous allons aider à construire un Centre de prévention, de contrôle et de recherche sur les maladies infectieuses au Sierra Leone, mais également continuer à surveiller les pathogènes émergents comme Ebola en Afrique de l’Ouest. »