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Dialogue Shangri-la 2018 et désescalade du conflit dans la péninsule coréenne

French.china.org.cn | Mis à jour le 04. 06. 2018 | Mots clés : Dialogue, Shangri-la, péninsule coréenne

Le Dialogue Shangri-la s’est terminé le 3 juin à Singapour. Cette année, l’une des questions majeures abordées a été de trouver comment faire pour apaiser le conflit dans la péninsule coréenne. Le deuxième jour de cet événement a également été marqué par l’annonce du président américain Donald Trump sur le maintien du Sommet du 12 juin avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, un sommet très attendu après avoir été annulé le 24 mai dernier.

Les différends entre la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) et la République de Corée (Corée du Sud) se sont intensifiés l’année dernière, lorsque la Corée du Nord a testé ses missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) et s’est targuée de son programme nucléaire.

Cependant, les tensions se sont apaisées en février 2018, lorsque le président sud-coréen Moon Jae-in a invité la Corée du Nord à participer aux Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang.

« Grâce à des dialogues sérieux, nous avons fait les premiers pas vers la dénucléarisation », a indiqué le ministre sud-coréen de la Défense, Song Young-moo, lors d’une session plénière du Dialogue Shangri-la.

Ce Sommet a été précédé d’une série de gestes de bonne volonté de la part de toutes les parties, que ce soit avec la rencontre entre les dirigeants Moon Jae-in et Kim Jong-un dans une zone démilitarisée à la frontière entre les deux Corées, ou encore la libération par la Corée du Nord de trois prisonniers américains en amont du sommet.

Cependant, les analystes restent sceptiques sur la capacité des deux parties à trouver un accord sur la dénucléarisation : « De ce que je sais et ce que j’en comprends jusqu’à présent, l’idée de la dénucléarisation est très différente [selon les parties]. Pour les Etats-Unis, il s’agit de la dénucléarisation de la Corée du Nord. Pour la Corée du Nord, […] il s’agit toujours de la dénucléarisation de la péninsule toute entière, ce qui signifie que les Etats-Unis doivent retirer leurs troupes de la Corée du Sud », explique Sarah Teo, une chercheuse de l’Ecole d’études internationales S. Rajaratnam (RSIS).

Le secrétaire à la Défense des Etats-Unis, James Mattis, a indiqué que les discussions sur le retrait des troupes ne seraient pas sur l’agenda du 12 juin. Il a laissé cette possibilité ouverte, mais subordonnée à l’amélioration de l’atmosphère de sécurité.

D’après Sarah Teo, ce sommet peut malgré tout être considéré comme couronné de succès à plusieurs niveaux. Elle note que les liens de communication entre des responsables de haut niveau dans les deux pays sont sans précédent, ce qui est déjà en soi une prouesse.

Shawn Ho, un autre chercheur de la RSIS, a exprimé plus d’optimisme par rapport au sommet. Selon lui, un sommet trilatéral entre les Etats-Unis, la Corée du Nord et la Corée du Sud pourrait faire suite au sommet entre Kim Jong-un et Donald Trump.

« La Chine va également suivre de près l’évolution de la situation, afin de déterminer ses prochaines actions », indique-t-il, faisant allusion à une possible rencontre quadripartite pour discuter des progrès de la dénucléarisation.

Selon lui, « la Chine est un acteur majeur pour le futur de la péninsule coréenne et les décisions majeures concernant la péninsule nécessiteront également des consultations avec la Chine ».


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Source:french.china.org.cn