La Chine devrait développer de meilleurs logiciels de conception d'avions
Des experts estimentqu’en raison de la domination sur le marché mondial des logiciels de conception d'avions développés à l'étranger, l'industrie aéronautique chinoise est vulnérable aux manipulations étrangères, a rapporté mercredi 30 mai le journal Science and Technology Daily.
Yao Weixing, professeur à l'Université de l'aéronautique et de l'astronautique de Nanjing, et concepteur en chef d'un avion léger à quatre places nommé NH40, a tenu ces proposdans une interview accordée au journal.
Selon le professeur Yao, l'industrie aéronautique mondiale est entrée dans l'ère numérique dans les années 1980, et la conception actuelle des avions est devenue très dépendante des logiciels.
Le processus de développement de ces logiciels a commencé presque simultanément en Chine et à l'étranger, mais le marché est complètement contrôlé par les produits étrangers, a souligné M. Yao.
Les entreprises chinoises de conception doivent investir des millions de dollars pour acheter des logiciels étrangers, produits principalement par lesEtats-Unis et l’Europe, pour la conceptiond’un modèle unique, ce qui rend l'industrie aéronautique du pays plus vulnérable aux contrôles étrangers.
Le premier vol du chasseur J-10 aurait été retardé en raison d'une erreur de conception de cinq millimètres sur son train d'atterrissage principal, fabriqué par des entreprises étrangères. La Chine a dû commander un nouveau train d’atterrissage, car elle n’a pas de logicielpour cette pièce, ce qui a retardé de huit à neuf mois le baptême de vol.
Les logiciels étrangers ont un meilleur système de mise à jour et sont plus faciles à utiliser que les logiciels développés en Chine, a ajouté M. Yao.
Il a appelé le gouvernement à mettre en œuvre des politiques encourageant le développement et l'utilisation de logiciels d'aviation créésen Chine.
Les établissements universitaires et de recherche devraient également améliorer leurs mécanismes d'évaluation, afin de permettre aux chercheurs de consacrer plus de temps à l’élaboration de nouveaux processus sans craindre de recevoir une mauvaise évaluation.
