Beijing assouplit les règles encadrant les recruteurs étrangers

Les sociétés étrangères de chasseurs de têtes voient dans les nouvelles mesures annoncées des opportunités et des innovations sur le marché du recrutement à Beijing et disent s'attendre à ce que toute l'industrie en bénéficie.

Les agences étrangères de talents peuvent désormais détenir jusqu'à 70 % d'une coentreprise enregistrée dans la capitale chinoise, contre 49 % auparavant, a annoncé mardi Chen Bei, porte-parole du Bureau des ressources humaines et de la sécurité sociale de Beijing.

En outre, il n’est plus exigé pour les investisseurs internationaux d’avoir au moins trois ans d'expérience dans le secteur du recrutement à l'étranger avant d'entrer sur le marché dans la capitale chinoise.

« C'est la politique la plus ouverte de Chine pour le marché du recrutement, cela sera avantageux à la fois pour les investisseurs étrangers et pour les entreprises chinoises qui recherchent des talents expérimentés », a déclaré M. Chen.

Simon Lance, directeur général en Chine de l’agence Hays Specialist Recruitment, une société multinationale cotée au Royaume-Uni, a qualifié cette mesure d'initiative positive qui stimulera l'innovation et la coopération entre les sociétés chinoises et étrangères.

« Cette politique engendrera bien entendu plus de concurrence, car elle encouragera davantage d'investisseurs à venir à Beijing, mais elle stimulera l'innovation, ce qui est bon pour toutes les entreprises », a estimé M. Lance.

De plus en plus d'investisseurs étrangers chercheront des partenaires chinois pour ouvrir des coentreprises dans le secteur, ce qui facilitera le transfert de connaissances et d'expertise entre les deux parties, a-t-il ajouté.

La Chine a ouvert son marché du recrutement au tournant de l'an 2000. Depuis, des sociétés étrangères de chasseurs de tête ont pu entrer sur le marché en ouvrant des coentreprises avec des partenaires chinois.

La nouvelle politique de Beijing s’inscrit dans le cadre des efforts visant à attirer plus de talents étrangers dans la capitale.

M. Lance s’attend à ce que les effets positifs en termes de recrutement de talents étrangers soient visibles dans un an ou deux.

Wei Ran, directrice des achats et de la chaîne d'approvisionnement à Shanghai pour la société de recrutement Michael Page, a indiqué que la Chine est devenue son deuxième plus grand marché de ressources humaines. La société propose aujourd’hui ses services à davantage d'entreprises locales et ouvre de nouveaux bureaux.

« La Chine est un marché poussé par les candidats », a-t-elle déclaré. « Les opportunités sont là. »

Selon elle, la part accrue que pourront détenir les investisseurs étrangers dans les coentreprises peut contribuer à une meilleure organisation du personnel et de plus hauts bénéfices.

Xu Ye, directrice des consultants de Dynamic Resources Asia, une société de recrutement basée à Vancouver, a déclaré que l’établissement d’un bureau à Beijing était envisageable grâce à cette nouvelle politique.

« La nouvelle politique ne représente pas forcément une menace pour les sociétés chinoises et étrangères actuellement sur le marché, étant donné que l'industrie a été secouée par la crise financière. Celles qui ont survécu peuvent compter sur leurs propres forces », a-t-elle noté.