Le Gabon a besoin de l'expérience du PCC, selon le parti au pouvoir (INTERVIEW)

Le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Eric Dodo Bounguendza, a estimé dans une interview exclusive à Xinhua que son pays avait besoin de l'expérience du Parti communiste chinois (PCC).

A l'occasion de la visite officielle à Libreville du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, il a rappelé que cela faisait plus de 30 ans que le PDG et le PCC avaient tissé les liens d'amitié, de fraternité, de coopération et de partenariat. Il a noté que les échanges entre les deux partis sont souvent interactifs, comme en atteste la visite de M. Wang, tandis que le Gabon a récemment envoyé la présidente du Sénat accompagnée d'une forte délégation en Chine pour des rencontres de haut niveau.

M. Bounguendza était le mois dernier à Beijing pour une réunion de dialogue de haut niveau de plusieurs partis politiques du monde. "J'ai insisté lors de nos rencontres avec nos homologues du PCC sur l'accent particulier que nous devons mettre à partir de cette année, notamment pour les cinq années à venir, (sur la) coopération au niveau de la formation des militants, parce que j'ai découvert des modules liés au renforcement des capacités des militants de base dans les écoles des cadres et d'administration du PCC".

Pour lui, les échanges que le Gabon et la Chine pourraient avoir dans ce domaine seront "profitables" si jamais des experts chinois pouvaient venir au Gabon dispenser un certain nombre des modules et que le Gabon puisse aussi "envoyer régulièrement des militants du PDG pour recevoir quelques expertises et politiques dans les écoles des cadres et d'administration de PCC".

"Nous avons fortement besoin d'une expérience enrichissante", a poursuivi M. Bounguendza, en notant le style du travail et de fonctionnement du Parti communiste chinois.

Depuis le 19e Congrès du PCC, une campagne a été lancée pour renforcer la discipline interne au sein du parti afin de lutter contre des problèmes tels que la corruption. Le secrétaire général du PDG trouve qu'il s'agit là d'une préoccupation partagée par les deux partis au pouvoir. La discipline interne a en effet été au cœur du dernier congrès du PDG et les problèmes de la discipline ont occupé une place très importante dans les allocutions d'ouverture et de clôture du président gabonais, Ali Bongo Ondimba.

A en croire M. Bounguendza, plus de 30 ans de partenariat entre le PCC et le PDG ont vu la Chine accompagner fortement le Gabon dans le domaine des infrastructures tant routières que sportives ou encore dans le domaine de la santé.

Selon lui, "il serait mieux de penser à un élargissement de cet avantage dans d'autres provinces, dans le domaine du sport également et surtout dans le domaine de diversification de notre économie pour pouvoir accompagner notre pays sur la voie du développement amorcé par ce pays frère et ami qui sert aujourd'hui d'exemple dans la coopération Sud-Sud à travers le monde entier".

En septembre prochain, la Chine accueillera le 7e Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA). M. Bounguendza estime que cette coopération est pratique, réaliste, décontractée et mutuellement bénéfique.

Pour ce prochain sommet, M. Bounguendz a souhaite que l'accent soit mis sur la diversification de l'économie des pays africains, le Gabon en particulier.

"Il est très important que nous ayons cette expertise de transformation de matières premières qui nous amènera dorénavant à ne plus exporter nos matières premières ou produits", a-t-il dit en soulignant l'importance de créer des richesses localement, permettant que ces richesses soient partagées par le plus grand nombre. "L'exemple chinois a fait preuve de cette expertise et on en a besoin", a-t-il conclu.