Beijing a demandé mardi à Washington de cesser de déformer les intentions stratégiques de la Chine et de mettre au rebut sa « mentalité périmée de guerre froide » après la publication par le gouvernement américain de sa stratégie de sécurité nationale qui qualifie la Chine de « concurrence » menaçant la sécurité américaine.

Selon des analystes, les deux pays devraient mieux gérer leurs relations afin d’en prévenir la détérioration, notamment dans les domaines économiques et commerciaux, dans le but de ne pas nuire aux deux parties.

La Chine souhaite que les Etats-Unis traitent les relations bilatérales de manière objective et raisonnable, respectent les promesses concernées et agissent d’une manière qui garantisse le développement sain des relations, ce qui est un choix approprié pour répondre aux intérêts des deux parties et du monde entier, a fait savoir la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Hua Chunying. « Il est normal que la Chine et les Etats-Unis, qui sont deux grands pays, puissent avoir des désaccords », a–t–elle remarqué lors d’une conférence de presse. Notant que la Chine avait contribué à hauteur de plus de 30 % à la croissance mondiale ces dernières années, elle a déclaré que la Chine allait continuer à stimuler la coopération pragmatique avec tous les pays.

Hua Chunying a par ailleurs souligné que si la Chine ne recherchera jamais son propre développement au détriment des intérêts d’autres pays, elle protégera néanmoins ses propres intérêts.

Des commentaires qui surviennent au lendemain de la déclaration de Donald Trump, disant que la Chine était un « concurrent stratégique », dans une allocution qui formulait la stratégie de sécurité nationale des Etats-Unis. Son texte dit de la Chine et de la Russie que ces deux pays sont une « concurrence » qui menace de porter préjudice à la sécurité américaine.

L’ambassade de Chine à Washington a fait savoir dans un communiqué lundi soir que les Etats-Unis prétendent « chercher à développer un partenariat avec la Chine » d’un côté, mais que de l’autre, ils traitent la Chine comme un pays rival.

Stephen Hadley, un ancien conseiller à la sécurité nationale du président George W. Bush, a estimé que la relation avec la Chine allait continuer à se caractériser à la fois par la collaboration et la concurrence. « Je pense que les deux parties ont intérêt à gérer cette relation de coopération et de concurrence de telle manière qu’elle ne se transforme pas en confrontation ou en conflit. »