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Une salle commémorative pour le Procès de Tokyo va être construite à Shanghai

French.china.org.cn | Mis à jour le 13. 12. 2017 | Mots clés : Procès de Tokyo,Shanghai



Une salle commémorative pour le Procès de Tokyo, nom donné au tribunal créé en 1946 pour juger les criminels de guerre japonais, sera construite à Shanghai, a déclaré un expert avant la Journée nationale de commémoration des victimes du Massacre de Nanjing.

La planification officielle de la salle commémorative a commencé au début de l'année dernière et les travaux préparatoires progressent sans accrocs, a indiqué Cheng Zhaoqi, directeur du Centre des études sur le Procès de Tokyo à l'Université Jiao Tong de Shanghai.

La Journée nationale de commémoration des victimes du Massacre de Nanjing tombe chaque année le 13 décembre, et cette année marque le 80e anniversaire de cet événement tragique au cours duquel plus de 300000 Chinois ont été tués par les envahisseurs japonais durant l'occupation de Nanjing en décembre 1937.

« Cela fait plusieurs mois que le gouvernement tente de trouver un lieu pour la salle commémorative. Une telle salle sera d'une importance majeure pour le pays, et nous comprenons tous qu'il est difficile de trouver une place dans le centre-ville de Shanghai », a déclaré M. Cheng. « Mais je pense que cela arrivera bientôt ».

Des preuves historiques précieuses rassemblées par des chercheurs en Chine et à l’étranger sur l'ensemble du processus du Procès – allant de l'établissement du tribunal et des conflits de compétence juridictionnelle, au procès et à la discussion sur la mesure des peines - ainsi que les effets profonds qui ont été causés par ce procès seront exposés dans la salle commémorative, selon M. Cheng.

Ce procès tenu après la Seconde Guerre mondiale, connu sous le nom exact de Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient, a débuté à Tokyo le 3 mai 1946 et est resté actif jusqu'au 12 novembre 1948.

En tant qu'initiative visant à mettre en œuvre la Déclaration du Caire - une déclaration de 1943 de la Chine, du Royaume-Uni et des Etats-Unis fixant les objectifs d'après-guerre - le tribunal a suivi le modèle des procès de Nuremberg. Les dirigeants japonais ont été jugés pour conspiration en vue de commencer et de faire la guerre, pour crimes contre l'humanité, et pour avoir planifié, autorisé ou ne pas avoir empêché les transgressions commises par les commandants militaires.

Cependant, des officiels japonais ont essayé à plusieurs reprises de remettre en cause les résultats du Procès de Tokyo, a déploré M. Cheng.

« Il est impératif de reconnaître les résultats du Procès de Tokyo, et notre pays doit donner une voix à la justice », a-t-il ajouté.

Gao Wenbin, alors traducteur et secrétaire des procureurs chinois, est le seul Chinois encore en vie parmi ceux qui ont participé aux travaux liés au Procès de Tokyo, et c’est lui qui a émis l'idée de construire une salle commémorative de ce genre.

« L'histoire ne doit jamais être oubliée et les faits ne doivent jamais être déformés », a déclaré M. Gao, originaire de Shanghai et aujourd’hui âgé de 96 ans, à l'agence de presse Xinhua.

M. Cheng a également indiqué que les rapports de certains médias étrangers, qui le citent déclarant que la salle commémorative aurait la même signification sociale que le Mémorial des victimes du Massacre de Nanjing et qu’elle deviendrait un autre monument commémoratif national pour la Guerre de résistance contre l’agression japonaise (1931- 45), étaient incorrects.

« Le Massacre de Nanjing a été publiquement reconnu comme un désastre majeur pour le pays, alors que le Procès de Tokyo a été le jugement final des atrocités commises par les criminels de guerre japonais. Il est difficile de comparer leur importance », a-t-il conclu.


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Source:french.china.org.cn