D'un champ de décombres à une puissance économique

Par : Norbert |  Mots clés : D'un champ de décombres à une puissance économique
French.china.org.cn | Mis à jour le 20-10-2017

-Réflexions sur le XIXe Congrès du PCC

 

HELMUT MATT*

 

«Ce jour le peuple chinois s'est levé! », par ces mots, le président Mao Zedong proclama, le 1er octobre 1949, non seulement la victoire de la révolution, mais aussi la fondation de la République populaire de Chine (RPC). C'est à cette date historique que naquit la Chine nouvelle.

 


  Panorama du Bund de Shanghai


 

Au cours de la centaine d'années ayant précédé ce jour, la Chine antique, jadis florissante, souffrit d'invasions et de guerres, et même d'une guerre civile. Ces épisodes désastreux dévastèrent le pays et le plongèrent dans des difficultés inimaginables.

 

À cette époque, la Chine se classait parmi les pays les plus pauvres au monde et était constamment victime de la famine et de l'exploitation par les forces étrangères. La durée de vie moyenne des citoyens chinois n'était alors que de 35 ans, un chiffre évocateur de toute la souffrance éprouvée par la Chine au cours de ce pan de l'histoire.

 

À la fondation de la RPC, le Parti communiste chinois (PCC) et l'Armée populaire de Libération (les deux seules organisations nationales qui restaient intacts) furent confrontés à une montagne d'obstacles. Le pays était en ruines ; les transports et le trafic étaient au point mort ; l'agriculture avait été plus ou moins anéantie ; et le système d'irrigation avait subi des dégâts irréparables suite au dynamitage de plusieurs barrages pendant la guerre.

 

Mais ces tourments n'étaient pas confinés aux campagnes. En raison d'une spéculation incontrôlée et d'une administration corrompue, les lignes d'approvisionnement en nourriture étaient coupées dans de nombreuses villes, avec pour conséquence que des gens mouraient littéralement de faim dans les rues.

 

Peu de temps après leur victoire dans la Guerre de résistance du peuple chinois contre l'agression japonaise, les communistes se concentrèrent sur la nouvelle tâche la plus urgente, à savoir faire renaître le pays de ses cendres et façonner une nouvelle société pour pouvoir atteindre leurs objectifs. De cette manière, ils jetèrent les bases de la Chine nouvelle et moderne telle que nous la connaissons aujourd'hui.

 


Le 30 juin 2017, la première cargaison spéciale de voitures du 
train Chine-Europe est arrivée au port belge de Zeebrugge avec des Volvo.


 

Dans les premières années qui ont suivi la révolution notamment, des erreurs furent commises et des mésaventures furent rencontrées, lesquelles sont principalement attribuables à un manque d'expérience. Néanmoins, le PCC consolida les fondations de cette jeune nation et éleva la défense populaire de la souveraineté au rang de principe national irrévocable.

 

Cependant, personne à l'époque n'aurait pu prédire l'ampleur du développement économique et social qui attendait la Chine.

 

Même si, dans les premières années qui suivirent la libération, le pays souffrit encore d'une série de difficultés et de revers, les mesures prises par Deng Xiaoping en 1978 marquèrent un tournant crucial. D'emblée, il semblait clair que les nouvelles mesures de réforme et la politique d'ouverture avancées, bien que menées avec prudence au début, seraient synonymes de réussite.

 

Bientôt, la relance de l'économie qui en résulta se dessinait avec évidence. En quelques années seulement, une dynamique inexorable s'était installée, au point que la Chine devint un pays leader prenant place aux côtés des plus grandes puissances économiques du monde.

 

Le XIXe Congrès du PCC

 

Le XIXe Congrès du PCC aura lieu le 18 octobre 2017. Dans un communiqué émis à l'issue de la sixième session plénière du XVIIIe Comité central du PCC organisé en octobre de l'année dernière, il est rappelé que le XIXe Congrès du PCC constitue un événement crucial dans la vie politique du Parti et de l'État.

 

Le PCC peut se définir comme la force directrice de la Chine et la clé de la réussite du pays. Réunissant près de 90 millions de membres, le PCC est actuellement le plus grand parti politique au monde. Il est également profondément ancré dans le cœur de tous les Chinois. C'est là l'une de ses caractéristiques essentielles. En outre, ses membres sont issus de toutes les couches de la société et de toutes les régions du pays, ce qui fait du PCC un parti populaire au sens le plus littéral du terme.

 

Actuellement, la Chine se tient, une fois de plus, au seuil d'une nouvelle phase de son développement sur le plan qualitatif, aussi bien dans des aspects économiques que sociaux.

 

Bien que le PCC mette l'accent sur la croissance et le volume depuis le début de la réforme et de l'ouverture, le Parti a conscience des différents cadres qui ont émergé dans l'ère postindustrielle.

 

Le développement de la Chine, pays le plus peuplé au monde, est désormais parvenu à un niveau où les anciens paradigmes économiques ont atteint leurs limites à bien des égards. La qualité de l'air est arrivée à un niveau critique et dangereux pour la santé par endroits, et certaines grandes villes subissent chaque jour l'embarras des embouteillages. Ainsi les bienfaits apparents du développement se sont-ils transformés en risques dans de nombreuses régions.

 

Il est devenu on ne peut plus clair aujourd'hui que les conditions et la qualité de vie de la population sont étroitement liées aux décisions politiques et économiques, qui donnent le ton.

 

Entre-temps, le PCC s'est fixé des objectifs ambitieux relatifs à la modernisation et au développement du pays, tout en maintenant son cap malgré des débuts compliqués.

 

En dépit de l'importance qu'elle revêt pour la communauté internationale et le marché mondial, la Chine reste un pays en transition, même si elle vise à devenir le numéro un mondial économiquement parlant.

 

Édifier une « société de moyenne aisance » : tel est l'objectif formulé par le PCC. La Chine demeure un pays à très fortes disparités si l'on compare les villes et les campagnes, ou encore les régions sur la côte est hautement développées et celles à l'ouest qui affichent toujours un retard de développement.

 

Le gouvernement chinois, avec le président Xi Jinping comme noyau dirigeant, s'efforce de combler ces écarts importants et de promouvoir vigoureusement le développement dans les régions plus faibles du pays, en leur redonnant des forces via de nouveaux investissements.

 

En 2021, le PCC célèbrera son centenaire. D'ici là, d'après ses plans, le pays aura remporté en grande partie son combat contre la pauvreté.

 

Pour que cet objectif puisse être atteint, une condition préalable doit être remplie : s'assurer que l'économie chinoise continue de croître à un rythme relativement élevé. Selon les prévisions, son taux de croissance devrait s'établir à 6,5 % ou plus ces prochaines années.

 

Une croissance solide est requise pour parvenir à la hausse envisagée du PIB et du revenu par habitant d'ici l'an 2021. Dans cette optique, le gouvernement chinois est en train de lancer un éventail de mesures et de projets dédiés.

 

Le gouvernement projette, par exemple, de réduire les surcapacités de production et de restructurer l'économie du pays, pour la porter à un nouveau palier. La lutte contre la corruption est également l'un des points importants.

 

Renforcement du côté de l'offre dans le circuit économique

 

À l'occasion du 95e anniversaire du PCC, William Jones, expert en affaires internationales et directeur du bureau à Washington du journal américain Executive Intelligence Review, a rédigé une remarquable interview avec un journaliste de l'agence de presse Xinhua. Dans celle-ci, il soutient que, sous la direction du PCC, la Chine marche sur la voie du développement durable et a déjà obtenu des résultats notables dans ce domaine.

 

D'après M. Jones, aucun autre pays dans l'histoire de l'humanité n'a jamais égalé ce que la Chine a réussi à accomplir. « J'estime que le PCC mérite d'être applaudi pour les performances qu'il a réalisées et également pour les changements majeurs qu'ils a apportés au profit de la Chine et du peuple chinois », affirme le journaliste.

 

M. Jones poursuit en indiquant que le PCC a systématiquement analysé l'évolution des circonstances depuis la fin de la Guerre froide. Il observe que, par des ajustements stratégiques habiles, le PCC a réussi à guider le pays sur la voie du développement durable.

 

M. Jones fait également mention de l'initiative du gouvernement chinois de rétablir les échanges commerciaux le long de l'ancienne Route de la Soie, une initiative étonnamment tournée vers l'avenir.

 

La flexibilité et l'efficacité dont fait preuve le gouvernement chinois sous la direction du PCC sont manifestes dans le domaine du contrôle économique, où un changement de cap a récemment eu lieu.

 

À l'heure où persiste la faiblesse de l'économie mondiale, le gouvernement chinois a été contraint de rechercher de nouvelles solutions. Dans le passé, la politique économique de la Chine était principalement centrée sur le commerce international et l'exportation. Désormais, elle mise davantage sur les ventes effectuées sur le marché intérieur et la consommation.

 

Des améliorations quantitatives sont encadrées entre autres par des mesures qualitatives et d'innovation dans des secteurs comme la protection de l'environnement et les énergies renouvelables. Le recours croissant aux énergies vertes et renouvelables, ainsi que la promotion des véhicules à nouvelles énergies, influenceront directement la qualité de l'air et la propreté des villes chinoises.

 

Nous pourrons nous attendre à des effets directs sur la qualité de vie et la santé de la population, en particulier dans les villes et les conurbations économiques du pays.

 

Le développement vert est une condition préalable au développement durable. Avec le slogan « Belle Chine », le gouvernement chinois a pour la première fois inclu la protection environnementale comme partie intégrante à ses concepts de développement global, se traduisant par l'innovation, la coordination, l'écologie, l'ouverture et le partage.

 

Ses lignes directrices tracées pour l'industrie, l'agriculture, l'utilisation des ressources, le mode de vie des citoyens et la consommation d'énergie répondent ainsi aux besoins de la population chinoise et à son aspiration à une vie meilleure.

 

Pour la première fois le 10 novembre 2015, lors de la 11e réunion du Groupe dirigeant central pour les affaires financières et économiques, le président chinois Xi Jinping a employé le terme de « réforme structurelle du côté de l'offre », comme contrepartie de l'évolution du côté de la demande.

 

Par le biais de la réforme du côté de l'offre, la Chine cherche à remédier à la chute de la demande de produits chinois à l'étranger.

 

Les réformes envisagées seront basées sur cinq orientations fondamentales : la stabilisation de la politique macroéconomique, le perfectionnement de la politique industrielle, la revitalisation de la politique microéconomique, la mise en application de la politique de réforme et le soutien de la politique sociale.

 

Comme China News Service l'a présenté, la réforme envisagée implique l'élimination des « entreprises zombies », la réduction des surcapacités de production, la réorientation du développement vers les secteurs émergents et innovants, ainsi que la formulation de nouvelles approches à la croissance économique.

 

Grâce à l'innovation qui aura pour effet de réduire les moyens de production obsolètes, d'amortir la dette, de réduire les surcapacités de production et d'alléger le fardeau fiscal des entreprises, le gouvernement chinois projette de relancer le marché et de libérer des nouvelles forces productives, tout en renforçant la compétitivité. En outre, le gouvernement prévoit de poursuivre sa politique financière active ainsi que son actuelle politique monétaire modérée.

 

L'objectif global consiste à optimiser la structure de l'économie chinoise. La Chine cherche donc à maintenir à coup sûr une croissance économique solide d'au moins 6,5 %, même dans les moments difficiles.

 

L'initiative des Nouvelles Routes de la Soie

 

Il existe un autre projet via lequel le PCC répond aux défis posés par notre monde de plus en plus complexe, un projet qui attire vivement l'attention de la communauté internationale ces dernières années. Il s'agit de l'initiative des Nouvelles Routes de la Soie.

 

Cette initiative avant-gardiste a été lancée par Xi Jinping en 2013 lors de sa visite dans les pays d'Asie centrale et d'Asie du Sud-Est. Le président Xi ambitionne de redonner vie à l'ancienne Route de la Soie, qui avait relié l'Asie et l'Europe des siècles durant.

 

Dans son discours tenu devant les étudiants et enseignants de l'université Nazarbaïev à Astana (capitale du Kazakhstan), il a avancé l'idée du « développement mutuel d'une nouvelle ceinture économique le long de la Route de la Soie » pour « resserrer les contacts existants et approfondir la coopération entre les pays européens et asiatiques ». Comme Xi l'a précisé, cette initiative vise à ouvrir de plus belles perspectives de développement pour tous les participants.

 

Elle a pour finalité de construire le plus long couloir économique au monde, allant de la Chine à l'Europe centrale, l'Europe de l'Est et l'Europe de l'Ouest, en passant par l'Asie centrale et l'Asie de l'Ouest.

 

Citons comme exemple le train de marchandises, parcourant 10 000 km ou plus, pour relier la Chine à la ville allemande de Duisbourg. Et ce n'est qu'un des points dans le cadre de l'immense projet de construction des Nouvelles Routes de la Soie.

 

Toutes ces mesures visent à promouvoir la confiance et l'appréciation mutuelle entre les pays participants et à renforcer les liens qui les unissent.

 

Pour l'heure, plus de 70 pays et organisations internationales ont participé activement à l'initiative des Nouvelles Routes de la Soie. La Chine a signé des accords de coopération relatifs au secteur de la production avec vingt pays et établi une cinquantaine de zones de coopération dans des pays le long des Nouvelles Routes de la Soie.

 

Au Conseil législatif de Tachkent (en Ouzbékistan) en juin 2016, le président Xi avait ainsi souligné que la Chine venait de conclure des accords dans la production mettant en place une coopération avec vingt pays. Il avait ajouté que 46 zones de coopération internationale avaient été établies avec 17 pays le long des Nouvelles Routes de la Soie.

 

De nos jours, les investissements des entreprises chinoises se chiffrent à un total de 14 milliards de dollars. Les engagements pris par la Chine ont également permis de créer plus de 60 000 emplois locaux.

 

Cependant, bien que la Chine soit la force motrice de l'initiative des Nouvelles Routes de la Soie, le gouvernement chinois s'attache à garantir une coopération sur un pied d'égalité entre tous les participants.

 

La Chine a l'intention d'assumer de plus grandes responsabilités dans notre monde globalisé et multipolaire et à apporter de plus grandes contributions encore au système économique mondial en vertu de son économie nationale, tout en maintenant sa politique d'ouverture.

 

L'initiative des Nouvelles Routes de la Soie est clairement destinée à élargir l'ouverture continue de la Chine sur le monde et à intensifier la coopération de la nation avec les autres pays, sur la base du bénéfice mutuel. L'initiative donnera ainsi une nouvelle impulsion non négligeable à l'économie mondiale.

 

L'initiative des Nouvelles Routes de la Soie renferme un potentiel inestimable, et pas seulement en matière économique, mais aussi dans les domaines de la protection environnementale, de l'informatique et de la sécurité. Des initiatives de coopération concrètes existent déjà entre les pays d'Asie et d'Europe. Elles sont destinées, par exemple, à développer le tourisme ou encore à affermir les échanges universitaires et culturels.

 

D'un côté, les nouvelles régions économiques et les nouveaux marchés devraient favoriser la croissance économique et la prospérité ; de l'autre côté, le resserrement des contacts aux niveaux culturel et humain encourageront la sécurité et la compréhension mutuelle entre les nations.

 

Ces dernières années, le gouvernement chinois a consolidé les échanges entre les cultures de bien des façons et approfondi les connaissances mutuelles entre les peuples. De cette manière, la Chine a réalisé une contribution majeure pour l'avènement d'un monde plus harmonieux et plus pacifique.

 

L'initiative des Nouvelles Routes de la Soie devrait alors servir non seulement de support économique, mais aussi de pont entre les peuples des divers pays et cultures.

 

Dynamisme et stabilité pour la Chine et le monde

 

En 2021, le PCC fêtera son 100e anniversaire. Comme nous l'avons vu, malgré son âge canonique, le Parti est en pleine forme à en croire sa créativité, son dynamisme et son inventivité.

 

Sous la direction du PCC, la RPC, autrefois une terre en proie à la misère, s'est transformée en une puissance économique. Après des années d'exploitation par les forces étrangères, le PCC a rendu à la Chine son unité, son indépendance et sa dignité, montrant par là même au monde entier le potentiel du pays et de son peuple.

 

En ces temps de difficultés économiques, la Chine représente un modèle de stabilité et de fiabilité, ainsi qu'une lueur d'espoir pour l'économie mondiale. Les exemples mentionnés plus haut sont bien le signe que le PCC réussira très certainement à développer et stabiliser davantage le pays, ce qui engendrera des répercussions positives pour tous les pays et partenaires souhaitant participer à la construction d'un plus bel avenir pour la planète.

 

À l'occasion du XIXe Congrès du PCC, quantité de décisions déterminantes pour le développement à venir de la Chine seront prises, des décisions que le reste du monde devrait donc suivre avec grand intérêt.

 

*HELMUT MATT est un écrivain de renom et un sinologue allemand.


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Source: La Chine au Présent

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