Le nouveau réacteur de la CNNC sur le marché mondial

Un ouvrier effectue un travail de soudure dans une usine de Qinhuangdao (province du Hebei), qui fabrique des équipements pour le réacteur HTGR à Shidaowan dans la province du Shandong. [Crédit photo : Xinhua]

La Compagnie nucléaire nationale chinoise (CNNC), l'une des plus grandes entreprises du nucléaire en Chine, est plus proche que jamais de l'exportation de son réacteur nucléaire à haute température refroidi au gaz (connu sous l'acronyme anglais HTGR pour High Temperature Gas-cooled Reactor) notamment vers l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, avec la mise en production de masse de sa ligne d'assemblage des éléments combustibles pour le HTGR.

Lundi, la première ligne de production au monde pour les éléments combustibles du HTGR a débuté la production de masse au sein de l'entreprise China North Nuclear Fuel (CNNF), basée à Baotou dans la région autonome de Mongolie intérieure dans le nord de la Chine.

La production de 200 000 éléments combustibles sphériques montre que la ligne d'assemblage est passée d'une ligne pilote à une ligne industrielle, indique Wang Shoujun, le président de la CNNC, société mère de la CNNF : « La Chine est en train de consolider sa position de leader en tant que fabricant d'éléments combustibles pour le HTGR. »

Pour lui, « les réacteurs HTGR, bien connus pour leur sécurité inhérente, leur polyvalence et leur construction modulaire, sont un choix judicieux pour les économies participant à l'initiative des nouvelles Routes de la soie, avec leurs réseaux énergétiques de petite et moyenne taille ».

La CNNC a déjà signé des mémorandums d'entente avec l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sur une coopération pour le projet de HTGR, ce qui indique que les décennies de recherche sur ce réacteur ont finalement payé.

Avec le soutien du gouvernement pour l'expansion à l'étranger, incluant des conditions avantageuses dans l'obtention de financements de la part d'institutions financières majeures, de nombreuses entreprises de l'énergie sont encouragées à acquérir des actifs de production d'énergie ou d'exporter leur technologie et leur expertise à l'étranger, explique Joseph Jacobelli, un analyste sénior des services et des infrastructures asiatiques chez Bloomberg Intelligence.

L'Institut pour les technologies nucléaires et des nouvelles énergies de l'Université Tsinghua effectue depuis trois décennies des recherches sur la technologie des éléments combustibles pour le HTGR, débutant avec une ligne pilote de production ayant une capacité annuelle de 100 000 éléments combustibles sphériques.

En se basant sur cette technologie, la ligne de production aura désormais une capacité annuelle de 300 000 éléments combustibles sphériques et la ligne de production fournira du combustible pour le HTGR de démonstration à Shidaowan dans la province du Shandong.

La Chine possède des droits de propriété intellectuelle indépendants pour la ligne de production, qui est entrée en opérations en 2016.

L'entreprise s'est engagée à continuer à faire progresser la commercialisation des réacteurs à haute température, en vue de répondre à la consommation croissante d'énergie nucléaire sur les prochaines décennies. L'objectif est de permettre à la Chine de tenir ses engagements envers la communauté internationale de réduire les émissions de carbone et de générer 20 % de son électricité à partir de sources énergétiques propres d'ici 2030.

Le gouvernement s'est engagé à ce que les énergies renouvelables jouent un rôle plus important dans la croissance verte, avec la part des énergies non-fossiles atteignant 15 % d'ici 2020, et 20 % d'ici 2030.

La capacité nucléaire installée, qui a plus que doublé pour atteindre les 27,17 GW au cours du 12e Plan quinquennal (2011-2015), devrait encore doubler d'ici 2020 pour atteindre les 58 GW.