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Certains Chinois réticents à l’accueil des réfugiés

French.china.org.cn | Mis à jour le 23. 06. 2017 | Mots clés : réfugiés

Avril 2016 : des réfugiés syriens arrivent dans un camp à la frontière allemande, attendant d’être autorisés à enter.
 
L’appel des Nations unies à ce que le gouvernement chinois fasse plus pour accepter des réfugiés en Chine a fait l’objet d’une vague de critiques au sein de la population chinoise, qui cite la crise de l’immigration en Europe et le manque de capacités de la Chine comme raisons principales.

Mardi, à la suite d’un événement caritatif, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a posté un message sur Weibo à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, rendant hommage à quelque 65,6 millions de personnes à travers le monde contraintes de quitter leur foyer, ainsi qu’aux personnes qui soutiennent et se préoccupent des réfugiés.

Un commentaire critique à l’égard de l’appel du HCR a été reposté plus de 80 000 fois. Les meilleurs commentaires à ce post Weibo sont tous critiques. L’un d’entre eux dit : « Arrêtez de créer une atmosphère, que nous devrions tous accepter des réfugiés. C’est révoltant. Si nous n’avons pas cette sorte de prouesse nationale (sic), nous ne devrions pas recevoir à tout prix des réfugiés. »

« Il existe encore un grand nombre de Chinois, qui vivent dans la pauvreté et ne peuvent pas payer leurs frais médicaux. Ne devrions-nous pas résoudre nos propres problèmes d’abord ? », demande un autre internaute.

Au cours des dernières années, de nombreux appels ont été lancés pour que la Chine montre plus de responsabilités en tant que grand pays, notamment sur la question des réfugiés.

« A tous les égards, il s’agit d’un nombre inacceptable. Cela montre plus que jamais la nécessité d’être solidaires et d’avoir un objectif commun dans la prévention et la résolution des crises, mais aussi en s’assurant ensemble que les réfugiés du monde entier, les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et les demandeurs d’asile sont correctement protégés et bien traités en attendant que des solutions soient trouvées », a déclaré le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, dans un communiqué.

« Nous devons faire mieux pour ces personnes. Dans un monde en conflit, il nous faut de la détermination et du courage, non de la peur. »

Sur la question de savoir si la Chine devrait accueillir ouvertement les réfugiés, la Ligue des jeunesses communistes (CYL) a écrit jeudi un article public sur WeChat, indiquant que le problème des réfugiés n’avait pas été causé par la Chine et que le gouvernement chinois avait constamment apporté une aide humanitaire et était prêt à continuer à communiquer avec les pays occidentaux. Pour la CYL, la solution fondamentale au problème des réfugiés est de maintenir le développement et la stabilité de ces régions.

Ce point de vue est largement partagé. Les arguments centraux sont que la Chine est elle-même en développement, qu’elle a ses propres problèmes et qu’elle est incapable d’assumer un poids supplémentaire.

Une réaction véhémente

Mei Xinyu, un chercheur de l’Académie chinoise pour le commerce international et la recherche économique, explique que la raison pour laquelle la société chinoise a réagi de manière si véhémente à cette question est que les mesures avantageuses dont bénéficient les étrangers en Chine nuisent à la société chinoise.

« L’impact des réfugiés dans un pays d’accueil est plus important que l’entrée et la sortie d’étrangers normaux. La crise des réfugiés en Europe depuis 2015 en a fourni au monde entier un exemple destructif. »

Selon lui, si des réfugiés provenant de régions ayant une politique instable et une mauvaise situation en matière de sécurité viennent en Chine en nombre croissant, cela engendrera une pression importante sur la sécurité, voire la stabilité, de la Chine.

A la fin 2016, il y avait 317 923 personnes relevant de la compétence du HCR en Chine, selon les statistiques de l’agence onusienne. Cette catégorie recouvre notamment les réfugiés, les demandeurs d’asile et les apatrides.

Le plus grand groupe parmi eux est formé par quelque 300 000 Indochinois du Vietnam, du Laos et du Cambodge, d’origine ethnique chinoise, qui sont arrivés au début des années 1980. La Chine est signataire de deux traités internationaux relatifs au statut des réfugiés : la Convention de 1951 (dite « Convention de Genève ») et le Protocole de 1967.

Comme il n’existe pas de législation nationale pour les réfugiés en Chine, le HCR est responsable de superviser le statut des demandeurs d’asile et d’identifier des solutions durables pour les réfugiés. Le gouvernement chinois délivre simplement des inscriptions résidentielles.

Liu Yiqiang, le directeur exécutif de l’Initiative chinoise sur le droit international, estime que la Chine pourrait faire plus sur cette question.

« En tant que deuxième plus grande économie au monde, nous avons le potentiel de faire plus en résolvant cette crise mondiale, comme les dirigeants chinois l’ont exprimé à diverses occasions. Je comprends que l’opinion publique soit opposée à l’accueil des réfugiés en Chine. Cependant, ce n’est pas la seule chose - ni celle la plus urgente - que nous, en tant que nation, pouvons faire pour les réfugiés ordinaires. »

Lors d’une conférence au siège des Nations unies à New York en septembre dernier, le Premier ministre chinois Li Keqiang avait abordé la question des réfugiés, indiquant que la Chine avait toujours porté une grande attention à ce sujet et participé activement à la résolution de ce problème.


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Source: french.china.org.cn

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