Les nouvelles Routes de la soie, une initiative judicieuse pour le G7

Par : Laura |  Mots clés : nouvelles Routes de la soie,G7
French.china.org.cn | Mis à jour le 26-05-2017

Les nouvelles Routes de la soie, une initiative judicieuse pour le G7


Vendredi, les dirigeants des principaux pays industrialisés du monde, à savoir le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, devraient discuter de la « construction des fondations d’une confiance renouvelée » en Sicile. La journée de samedi permettra quant à elle d’offrir un aperçu des défis, auxquels doit faire face le G7 dans un contexte d’inquiétudes grandissantes sur la gouvernance mondiale.

Etabli en 1975 par les « six principales démocraties industrialisées du monde » avant que le Canada ne le rejoigne un an plus tard, le G7 semble avoir passé le relai de la coordination économique internationale au G20 à la suite de la crise financière de 2008. Les pays du G7 continuent de représenter plus de 40 % de l’économie mondiale, mais leur contribution combinée à la croissance mondiale n’atteint pas même celle de la Chine seule. Etant donné la poursuite de leurs différends monétaires et commerciaux, il semble également naturel que le G7 laisse la place à un G20 plus inclusif pour construire ces « fondations d’une confiance renouvelée ».

La fondation du G20 - qui comprend le G7, les pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), ainsi que d’autres économies majeures - remet également en question la légitimité du G7. La coexistence de mécanismes de concertation soutenus par différents blocs économiques régionaux pourrait, dans une certaine mesure, porter un autre coup au rôle autrefois dominant du G7, maintenant que le G20 bénéficie d’une crédibilité internationale renforcée.

Le déclin de la coordination entre les Etats-Unis (qui restent la plus grande économie au monde) et l’Union européenne à la suite de l’élection de Donald Trump constitue l’obstacle majeur aux ambitions du G7. Le slogan de M. Trump « America First » (« L’Amérique d’abord »), ses commentaires véhéments à l’encontre du rôle de l’OTAN et sa décision de retirer les Etats-Unis de l’Accord de partenariat transpacifique (TPP) se sont ajoutés aux disparités entre l’Europe et les Etats-Unis sur le libre-échange, le multilatéralisme et la gouvernance mondiale. Pour de nombreux observateurs, Donald Trump pourrait se retrouver confronté à des difficultés considérables au cours du Sommet actuel de l’OTAN à Bruxelles et au Sommet du G7 en Sicile.

Le G7 doit également affronter les défis sur la sécurité mondiale et mieux gérer ses relations avec la Chine et la Russie. Cette dernière avait été suspendue de l’ancien G8 en 2014. Sans Washington pour ouvrir la voie, le bloc à sept membres risque de devenir un supplément aux négociations bilatérales entre les Etats-Unis et les autres membres du G7 comme le Japon et le Canada. Et maintenant que les accords de libre-échange entre l’UE et le Canada d’une part et l’UE et le Japon d’autre part ont été adoptés, Bruxelles semble en attendre moins de la part de Washington.

Plus important encore, les questions majeures préoccupant les économies du G7, comme la crise de la dette italienne, soulèvent des questions sur les capacités du groupe en matière de gouvernance économique. Les ambitions du G7 de réduire les inégalités, de préserver la sécurité numérique, de fermer les canaux de financement des terroristes et de gérer les défis de l’économie numérique en matière de fiscalité sont louables. Il faudra cependant plus que sept pays pour trouver une solution fondamentale à ces problèmes, notamment parce que les actions récentes de Donald Trump suggèrent quelque chose de différent par rapport au consensus précédent du G7 sur la lutte contre le protectionnisme et le changement climatique.

La possibilité que le Sommet du G7 lance une alerte sur la dépréciation compétitive doit être étroitement surveillée, étant donné la possibilité de la nouvelle administration américaine à saper la cohérence de la politique monétaire mondiale des économies du G20.

La recherche d’une coopération plus étroite avec la Chine et la participation à l’initiative des nouvelles Routes de la soie terrestre et maritime pourraient être un choix judicieux pour les membres du G7, qui cherchent à construire une solidarité et une gouvernance mondiales efficaces. Le Forum des nouvelles Routes de la soie pour la coopération internationale, qui a duré deux jours et s’est terminé le 15 mai à Beijing, a enregistré la participation de représentants de pays en développement, de pays émergents et de pays du G7. Cela montre la différence que peut faire cette initiative inclusive et réciproque pour la communauté internationale et les groupes régionaux.

L’auteur est professeur en relations internationales à l’Université Renmin de Chine et chercheur à l’Institut Charhar.


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