La diplomatie bilatérale vers de nouveaux sommets

Par : LIANG Chen |  Mots clés : Zhai Jun
French.china.org.cn | Mis à jour le 23-04-2017

« Les relations sino-françaises ont connu un excellent développement ces dernières années et la confiance politique entre les dirigeants des deux pays est la principale caractéristique de ce développement », a affirmé ainsi M. Zhai Jun, membre du Comité national de la XIIe Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) et ambassadeur de Chine en France.

Les dirigeants chinois et français ont échangé plusieurs visites en 2016. En septembre dernier, le président Xi Jinping, le premier ministre Li Keqiang et le président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale (APN) Zhang Dejiang ont tour à tour rencontré le président Hollande. Les dialogues sino-français de haut niveau, qu'ils s'agissent de sujets stratégiques, économiques et financiers ou socio-culturels, ont été couronnés de succès à Paris. L'ambassadeur chinois qualifie le développement des relations sino-françaises en 2016 de « stable à un niveau élevé ». Ce niveau élevé se traduit principalement par des échanges de visites fréquents entre les dirigeants des deux pays, tandis que la stabilité se reflète dans les avancées régulières de la coopération des deux pays dans différents domaines, malgré les incertitudes et des défis qu'a comportés la situation internationale en 2016.

L'année 2017 est une année de transition présidentielle en France puisque le nouveau président sera élu le 7 mai. La Chine connaîtra elle aussi un événement important avec la tenue du XIXe Congrès national du Parti communiste chinois. « Je suis persuadé que le nouveau chef d'État français, quel qu'il soit, accordera à la Chine et aux relations sino-françaises l'attention qu'elles méritent et continuera à développer les relations d'amitié et de coopération qui sont dans l'intérêt de la France et de la Chine. »

Approfondir la coopération économique et commerciale

La France, premier grand pays occidental à nouer des relations diplomatiques avec la Chine, a développé des échanges économiques et commerciaux féconds avec notre pays depuis 1964. Actuellement, la France est le 4e partenaire commercial de la Chine dans l'Union européenne (UE) tandis que la Chine est le 5e partenaire commercial de la France dans le monde.

Selon l'ambassadeur, « la Chine et la France ont renouvelé leur coopération économique et commerciale », tandis que leur coopération ne cesse de s'approfondir au-delà des domaines traditionnels qui sont l'énergie nucléaire et l'aéronautique. L'innovation dont il parle comprend surtout la coopération sino-française sur des marchés tiers, « qui constitue la priorité de la coopération économique et commerciale actuellement en développement entre la Chine et la France ».

Les deux pays ont signé la Déclaration conjointe sur les partenariats sino-français en marchés tiers lors de la visite du premier ministre Li Keqiang en France en 2015. Les deux parties mettent en valeur leurs savoir-faire et leurs équipements complémentaires pour constituer des offres conjointes en réponse à la demande de pays tiers en vue d'exploiter ensemble ces marchés. Cette coopération entend promouvoir l'industrialisation locale et la coopération bénéfique pour trois parties. M. Zhai a rappelé que le projet de production électrique d'origine nucléaire de Hinkley Point au Royaume-Uni est un exemple réussi de cette coopération sino-française sur un marché tiers : « Ce projet représente à la fois une coopération dans le nucléaire et une coopération sino-française sur un marché tiers. »

Aujourd'hui, la Chine et la France ont mis en place un comité directeur de la coopération bilatérale sur les marchés tiers, créé un fonds spécial pour soutenir cette coopération et identifié une première liste de projets de coopération. Les projets menés dans le cadre de l'aide au développement en Asie et en Afrique ont eux aussi bien progressé. Un consortium d'entreprises chinoises et françaises a par exemple commencé à travailler sur un projet de production d'électricité basée sur les déchets au Cambodge, et sur un projet d'énergie propre en Namibie.

« La mise en œuvre de l'initiative chinoise des Nouvelles Routes de la Soie représente une opportunité supplémentaire pour la coopération sino-française. Leur travail commun sur les marchés tiers trouvera davantage d'opportunités bénéficiant aux deux pays », a réaffirmé l'ambassadeur. Le premier train de marchandises Chine-Europe parti de Wuhan est arrivé à Lyon en avril 2016, inaugurant une nouvelle époque pour les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays. À présent, la liaison ferroviaire entre Wuhan et Lyon est régulière. Le premier ministre français Bernard Cazeneuve s'est rendu en visite spéciale à Wuhan en marge de sa visite en Chine, en février 2017, pour accueillir le train arrivant de Lyon et boire une gorgée symbolique d'un vin qui venait de traverser le continent.

« Aujourd'hui, la Chine et la France étudient la possibilité de déployer leur coopération dans les pays riverains des Nouvelles Routes de la Soie. Les deux partenaires explorent divers projets de coopération. » L'ambassadeur a par ailleurs affirmé que la construction d'équipements de télécoms et la mise en place d'infrastructures dans les pays riverains offriront des opportunités supplémentaires à la coopération sino-française.

À propos de la montée du protectionnisme à l'échelle mondiale, l'ambassadeur a tenu à souligner que la Chine et la France sont d'accord pour affirmer que le protectionnisme freinerait la reprise de l'économie mondiale, handicaperait la coopération internationale. La coopération sino-française dans les domaines économique et commercial ne devrait pas en souffrir. « En 2017, les deux pays travailleront à promouvoir leur coopération dans des domaines émergents comme l'économie du troisième âge, la construction des villes écologiques et le commerce électronique, tout en poursuivant leur coopération dans les domaines traditionnels tels que l'énergie nucléaire, l'aéronautique et l'industrie automobile, afin d'injecter sans cesse une nouvelle force motrice dans la coopération économique et commerciale bilatérale. »

Grand potentiel de coopération dans la gouvernance mondiale

En septembre 2016, le Sommet du G20 s'est tenu avec succès à Hangzhou en Chine. La France fut l'un des premiers pays à soutenir le choix de la Chine pour l'organisation de cet événement, et le président Hollande a pris une part active au Sommet de Hangzhou où il a avancé le plan français pour la gouvernance mondiale et le développement économique mondial.

« En termes de gouvernance mondiale, la Chine et la France partagent un grand nombre de positions communes ou similaires et elles ont engagé une série d'actions de coopération, le meilleur exemple étant l'Accord de Paris, a expliqué M. Zhai. En décembre 2015, quelques 200 pays et entités internationales, parties des Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, ont conclu l'Accord de Paris lors de la COP21 à Paris. » François Hollande, chef d'État du pays hôte, s'est personnellement engagé pour assurer des résultats substantiels à cette conférence. La Chine a réagi positivement à l'appel de la France, le président Xi Jinping participant à la cérémonie d'ouverture de la conférence où il a prononcé un discours bien senti et apporté sa contribution à la conclusion de l'Accord de Paris.

« Il n'est pas exagéré de dire que la COP21 n'aurait eu un tel succès sans la participation et les efforts de la Chine, deuxième économie mondiale », a rappelé M. Zhai, ajoutant qu'à la prochaine étape, les deux pays œuvreront à préserver ces résultats et à concrétiser les objectifs prévus par l'Accord de Paris.

Dans un contexte de situation internationale tendue et où la mondialisation fait face à de grands défis, la coopération sino-française pour une gouvernance mondiale est particulièrement importante. « Les deux pays se prononcent l'un comme l'autre pour un monde multipolaire et la préservation des principales orientations de la mondialisation. Certes, elle doit connaître quelques améliorations et ne peut échapper à un examen attentif, mais le protectionnisme et l'extrémisme ne promettent rien de bon. La Chine et la France sont parvenues à un large accord sur ces points. » M. Zhai a considéré qu'en tant que membres permanents du Conseil de sécurité, la Chine et la France sont des pays influents qui disposent d'un certain poids sur les questions de la gouvernance mondiale et de la coopération contre le terrorisme.

Importance de renforcer les échanges populaires

Grandes puissances culturelles, la Chine et la France mènent des échanges très intenses. M. Zhai Jun a été nommé ambassadeur en France en 2014, l'année du cinquantenaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Cette année fut marquée par plus de 800 événements commémoratifs organisés par l'une ou l'autre des parties, soit plus de deux par jour en moyenne. Pour l'ambassadeur Zhai, « l'une des raisons pour lesquelles les échanges populaires entre la Chine et la France sont si nombreux, c'est que ces deux pays sont riches de leur culture qui représente l'une la culture orientale et l'autre la culture occidentale, ce qui fait qu'elles s'apprécient mutuellement et s'approchent réciproquement sur le plan culturel ».

L'ambassadeur a rappelé qu'un certain nombre de dirigeants chinois de tout premier plan, comme Zhou Enlai, Deng Xiaoping ou Li Weihan, ont séjourné en France dans le cadre du mouvement Travail-études, tandis que des pionniers de la culture chinoise, des peintres et des musiciens comme Xu Beihong ont été parmi les premiers étudiants chinois faisant leurs études en France. Cela montre bien la force d'attraction de la culture française. À leur tour, les Français s'intéressent beaucoup à la culture chinoise, cela se traduit par la fréquence et la diversité des échanges culturels entre les deux pays.

Il reste bien des aspects de la réalité chinoise qui sont peu connus des Français qui pourtant s'étonnent de la rapidité du développement actuel de la Chine. « C'est pourquoi les deux parties doivent renforcer dans l'avenir leur compréhension mutuelle, en particulier parmi les jeunes et les gens de la société civile, a affirmé l'ambassadeur. Les deux pays poursuivront leurs échanges et leur dialogue à travers le tourisme, les échanges d'étudiants et l'organisation d'activités culturelles. »

En 2016, 1,6 million de touristes chinois sont partis voyager en France, et le nombre d'étudiants chinois en France était en très rapide augmentation. Actuellement, on compte plus de 40 000 étudiants chinois en France, en croissance de 16 % par an, faisant de la France le 2e pays européen en termes d'accueil d'étudiants chinois. Selon M. Zhai Jun, la Chine et la France ont lancé l'année dernière le « projet de 1 000 stagiaires », dans le cadre duquel 1 000 jeunes chinois et 1 000 jeunes français effectueront un stage de trois à six mois dans le pays hôte, cela en vue de promouvoir les échanges entre les diplômés universitaires des deux pays et approfondir les connaissances réciproques.

L'ambassadeur Zhai a d'autre part réaffirmé le soutien politique mutuel que se sont apporté la Chine et la France en diverses occasions importantes, comme à l'occasion de la commémoration du 70e anniversaire de la victoire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l'agression japonaise et de la Guerre mondiale antifasciste ou lors de la COP21 de Paris. Cela illustre bien la confiance politique qui existe entre les deux pays et la volonté des deux pays de trouver un terrain d'entente par-delà les différences sur des questions sensibles préoccupant les deux parties. Il s'est déclaré confiant que, sur cette base, les relations sino-françaises connaîtront un développement plus approfondi encore à l'avenir.

 

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