La mondialisation a un besoin absolu de réformes structurelles

Par : Norbert |  Mots clés : mondialisation,réformes structurelles
French.china.org.cn | Mis à jour le 21-01-2017

La mondialisation a connu des revers au cours de l'année passée. Le vote du Royaume-Uni pour sortir de l'Union européenne met en péril l'intégration européenne, tandis que la rhétorique protectionniste du Président élu américain Donald Trump jette une ombre sur les perspectives du commerce mondial. Il y a de plus en plus de craintes que le monde puisse perdre l'un de ses moteurs de croissance les plus solides.

Depuis longtemps, la Chine est un défenseur de la mondialisation. Le Président chinois Xi Jinping, premier chef d'État chinois à assister à la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, « a présenté mardi son plan pour guider les efforts mondiaux dans la fixation du cap de la mondialisation économique et a appelé la communauté internationale à faire face aux problèmes causés par la mondialisation au lieu de les esquiver », selon l'agence de presse Xinhua.

Pendant longtemps, le consensus a été que la mondialisation était favorable à tous les pays. Au cours des dernières décennies, la communauté internationale s'est efforcée de faire avancer la mondialisation. Ainsi, une série d'accords commerciaux régionaux a favorisé la coopération et l'intégration économiques régionales, et davantage encore -comme le Partenariat économique régional global en Asie- sont en négociation. En outre, l'OMC a réglementé les règles du commerce mondial, supervisé les pratiques commerciales et encouragé la coopération entre ses 164 membres.

Les pays développés ont longtemps été un moteur de la mondialisation. Ce qu'ils recherchent va des matières premières et d'une main-d'œuvre moins chère à des marchés potentiels à travers le monde.

Les pays en développement bénéficient également de la mondialisation. Les exportations vers les pays développés sont le principal facteur de croissance du PIB dans de nombreux pays en développement, tandis que les investissements étrangers directs répondent à leur soif de capitaux. En Chine, l'ouverture de l'économie a été l'un des deux volets de la stratégie de développement du gouvernement depuis la fin des années 1970, l'autre étant la réforme du marché intérieur. Ces deux volets ont jeté les bases solides pour la croissance rapide de la Chine au cours des trois dernières décennies.

La mondialisation peut améliorer les économies d'échelle et accroître la concurrence entre les entreprises. Cela rend la production plus efficace. La mondialisation brise aussi les frontières et ouvre le monde entier aux gens, ce qui stimule l'innovation, le seul moteur de la croissance à long terme.

Dans ce contexte, les revers que connaît actuellement la mondialisation sont très frustrants. La nouvelle administration américaine pourrait renégocier des accords commerciaux avec d'autres pays pour les rendre plus favorables aux États-Unis, ce qui pourrait constituer un sérieux défi aux règles commerciales mondiales et nuire au commerce bilatéral entre les États-Unis et leurs principaux partenaires commerciaux, comme la Chine et le Mexique. En Europe, le Brexit est un renversement du processus d'intégration dans l'ère post-Seconde guerre mondiale. Certains soutiennent que la crise des réfugiés et les inégalités de revenus sont les principaux responsables de la montée du sentiment anti-mondialisation. Ces explications sont vraies, mais seulement partiellement.

La raison ultime réside en fait encore dans l'économie. La crise économique de 2008, l'une des plus longues et les plus graves de l'histoire, dure depuis plus de 8 ans et rien ne laisse présager qu'elle finira bientôt. Cela remet en question le modèle de croissance mondial qui a fonctionné pendant des décennies. L'économie mondiale peut-elle revenir sur la voie de la croissance ?

C'est une question difficile à résoudre, compte tenu des problèmes structurels inhérents à l'économie mondiale. Dans les économies développées, il existe un grave déséquilibre macroéconomique lié à la surconsommation. En effet, de nombreux pays ont une dette élevée, ce qui constitue un obstacle à la reprise. Dans les économies en développement, la dépendance excessive à l'égard des exportations et des investissements fait baisser la demande intérieure et fausse l'économie, et de nombreux pays continuent de reporter la réforme du marché, pourtant cruciale. Les causes de la crise constituent encore des obstacles à la reprise mondiale.

La réponse politique à la crise a principalement porté sur la relance budgétaire et l'assouplissement monétaire. Ces politiques ont certes contribué à éviter que les choses ne s'aggravent, mais elles n'ont pas suffi à sortir l'économie mondiale de la crise. Au cours des dernières années, la croissance limitée des salaires et la hausse rapide des prix des logements ont pesé sur le bien-être de la classe moyenne. Les écarts de revenus entre les riches et les non-riches se sont élargis, ajoutant encore à l'agitation sociale.

L'absence de réformes structurelles a prolongé la crise et en a aggravé les conséquences. Un nombre croissant de personnes croient que la mondialisation profite aux grandes entreprises et aux riches, mais qu'elle n'apporte rien ou est même défavorable à la classe moyenne.

Aujourd'hui, les leaders du monde sont à la croisée des chemins. Ils peuvent soit répondre aux votes populistes et renoncer à la route qui peut mener vers un monde prospère, soit ils peuvent résister au sentiment anti-mondialisation et prendre des mesures efficaces pour ramener le monde sur le chemin de la croissance. Ils devraiant se préparer à poursuivre la mondialisation -les accords de libre-échange en négociation devraient ainsi être accélérés. Plus important encore sans doute, ils doivent aussi entreprendre des réformes audacieuses pour s'attaquer aux problèmes structurels, ce qui permettrait de stimuler le potentiel de croissance et d'injecter du sang neuf à l'économie mondiale pour l'aider à surmonter la crise.

Le G20 de septembre dernier à Hangzhou a réaffirmé « le rôle essentiel des réformes structurelles dans la stimulation de la productivité et de la production potentielle, ainsi que la promotion de la croissance innovante » et a donné naissance à l'Agenda des réformes structurelles renforcées. C'est un engagement fort envers la réforme pris par les dirigeants mondiaux. Le Sommet de Hangzhou a fourni un plan directeur que les communautés mondiales peuvent utiliser pour mettre en œuvre des réformes clés. Cela renforcera la confiance chez les gens et ramènera l'espoir -et l'espoir est la meilleure réponse au sentiment anti-mondialisation.

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Les dernières réactions            Nombre total de réactions: 0
Sans commentaire.
Voir les commentaires
Votre commentaire
Pseudonyme   Anonyme
Retournez en haut de la page