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La Chine offre au Royaume-Uni un modèle pour faire avancer ses trains vite et bien

French.china.org.cn | Mis à jour le 08. 01. 2017 | Mots clés : Royaume-Uni ,Chine ,trains

La Chine offre au Royaume-Uni un modèle pour faire avancer ses trains vite et bien


Si vous voulez voyager de Kunming, capitale de la province du Yunnan, dans le Sud-ouest de la Chine, à Shanghai, dans l'Est de la Chine, soit une distance de 2 225 kilomètres, il vous faudra 11 heures et 15 minutes et vous pouvez être sûr que votre train partira et arrivera à l'heure.

En revanche, si vous souhaitez parcourir les 664 km séparant Londres d'Édimbourg, il vous faudra près de cinq heures, le train sera souvent en retard et en plus vous devrez payer un supplément pour être sûr d'avoir un siège.

Voyager sur les nouveaux trains à grande vitesse en Chine vous coûte en moyenne 100 yuans par heure, à une vitesse d'environ 350 km/h. En gros, cela signifie que le billet entre Kunming et Shanghai devrait vous coûter environ 1 115 yuans (153 euros) au prix actuel.

Mais si vous prenez cette route -plus courte pourtant- entre Londres et Édimbourg, qui peut se transformer en un voyage de cauchemar, cela vous coûtera environ 150 livres sterling, soit près de 1 272 yuans (175 euros) au taux de change actuel.

Pour le pays qui a inventé les chemins de fer (c'était en 1825, la ligne Stockton et Darlington de George Stephenson, dans le Nord-est de l'Angleterre, au cas où vous voudriez le savoir), il n'y a là vraiment pas de quoi être fier.

Et comme si les grèves, les travaux d'ingénierie retardés, les signaux défectueux et les infrastructures médiocres ne suffisaient pas, le gouvernement vient en plus d'annoncer une hausse de 2,3% des tarifs ferroviaires.

Je me rends au travail chaque jour et, en l'état actuel des choses, j'ai plus de chance que la plupart des gens. Southeastern, qui exploite ma ligne, est un peu meilleure que certaines des autres compagnies, bien que chaque fois que je grimpe les escaliers du parking, je semble être accueilli par « Southeastern s'excuse pour ... », suivi par le dernier retard, la dernière excuse ou la dernière annulation.

Parmi les raisons invoquées, on retrouve des passagers indisciplinés, la glace, la neige, la pluie, des feuilles mortes sur la ligne, un équipage manquant et, croyez-le ou non, même un fort soleil d'hiver dans les yeux des conducteurs.

J'ai toujours aimé les trains, surtout le mystère de la vapeur. J'avoue avoir une boîte pleine de petites locomotives Hornby Dublo, ces trains électriques splendidement faits rappelant l'âge d'or de la vapeur britannique. Je possède des modèles magnifiquement détaillés du Flying Scotsman, du Duchess of Hamilton et du Mallard, dû au designer Sir Nigel Gresley, un monstre aux lignes élégantes qui établit le record mondial de vitesse pour une machine à vapeur en 1938, record qui n'a jamais été battu depuis.

Je suppose que cette passion remonte à mon enfance dans les années 1950, lorsque mon père emmenait ma mère et ma sœur en voiture (une Austin 14 de 1937) d'Oxford à Hartlepool, tandis que nous, les garçons, voyagions avec mon oncle en train à vapeur, changeant à Darlington pour le trajet de deux heures jusqu'à West Hartlepool.

Quel voyage c'était ! Du chocolat, des tourtes au porc, des boissons gazeuses et même une bande dessinée toute récente pour le voyage. Le paradis de l'enfance...

Mais tout cela, comme de bien entendu, a été ruiné par un certain monsieur du nom de Dr Richard Beeching, dont le rapport de 1963 sur l'état des chemins de fer britanniques a abouti à une absurde réduction de 2 636 stations et de plus 9 000 kilomètres de voies.

Le système ferroviaire britannique ne s'en est jamais remis.

Depuis lors, le réseau ferroviaire britannique est devenu une sorte de football politique. De toutes les installations publiques, les chemins de fer devraient être gérés par une seule entité centrale, et peu importe qu'elle appartienne à l'État ou que ce soit un organisme privé.

Car après tout, la Chine, la France et l'Allemagne, pour ne citer que quelques pays, ont toutes une entité unique contrôlant leurs systèmes ferroviaires, et leurs chemins de fer semblent fonctionner fort bien.

En Grande-Bretagne, bien que les infrastructures soit gérées par Network Rail, les services sont exploités par toute une série de franchises octroyées par le gouvernement, avec des degrés de succès divers.

Essayez d'acheter un billet et vous serez confronté à un éventail de choix ahurissant.

Pas étonnant dans ces conditions que beaucoup de Britanniques optent pour la conduite, avec pour conséquence des routes sur-fréquentées et de la pollution en plus.

La prochaine fois que j'irai en Chine, je choisirai China Railway Co, c'est sûr.

L'auteur est rédacteur en chef du Bureau Europe du China Daily.

Chris@mail.chinadailyuk.com


 

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Source: french.china.org.cn

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